Le MIT a annoncé ce mercredi qu'il suspendait sa collaboration avec les géants chinois Huawei et ZTE, tous deux en conflit avec Washington pour violation présumée des sanctions internationales imposées à l'Iran. Le MIT précise toutefois que ses rapports avec les deux marques chinoises ne seront pas les seuls à être reconsidérés.
Dans une lettre ouverte publiée le 3 avril, Maria T. Zuber, Vice présidente de la recherche pour le MIT, établit le cadre de la nouvelle politique de l'Institut à l'égard de Huawei et ZTE. Elle explique qu'à ce stade « aucun nouvel engagement ou renouvellement d'accords existants avec Huawei et ZTE, ou leurs filiales, ne sera accepté » par le Massachusetts Institute of Technology. L'intéressée précise toutefois que l'Institut « réexaminera les collaborations avec ces entités en fonction des circonstances ». Autrement dit, ces mesures évolueront en fonction du compte-rendu des différentes enquêtes fédérales en cours.
Une défiance du MIT vis-à-vis de la Chine... mais pas seulement
Les nouvelles recommandations du MIT, relayées par Maria Zuber, préconisent par ailleurs de réévaluer avec précision les rapports actuellement entretenus avec la Chine, mais aussi la Russie et l'Arabie Saoudite.En l'état, la suspension des collaborations avec Huawei et ZTE semble avoir ouvert la porte, au sein du MIT, à une introspection profonde. On apprend ainsi de la lettre ouverte de Maria T. Zuber, que l'Université américaine a récemment « déterminé que les engagements avec certains pays - actuellement la Chine, la Russie et l'Arabie Saoudite - méritaient un examen administratif et professoral additionnel, allant au-delà des évaluations habituelles dont tous les projets internationaux font l'objet ».
Comme le rappelle TechCrunch, l'Université britannique d'Oxford prenait également, en janvier dernier, des mesures à l'encontre de Huawei en refusant de recevoir de nouvelles subventions de la marque. Étaient alors évoquées « les préoccupations du public soulevées ces derniers mois à propos des partenariats signés entre le Royaume-Uni et Huawei ».
Huawei et ZTE ciblés depuis 2011 aux États-Unis
Aux États-Unis, les tensions entre les autorités et le tandem Huawei/ZTE ne datent pas d'hier. En 2011 déjà, face aux soupçons d'espionnage, un rapport soumis au Congrès recommandait de bannir les deux marques du sol américain. Une mesure que le gouvernement Trump s'attelle depuis près de deux ans à mettre en place.En décembre dernier, la guerre juridique engagée par les autorités américaine envers Huawei atteignait un nouveau sommet avec l'arrestation, par la police canadienne, de Meng Wanzhou (CFO de Huawei et fille de son fondateur, Ren Zhengfei). Suspectée, entre autres, de violation de sanctions internationales, l'intéressée doit toujours être extradée vers les États-Unis. Elle est pour l'heure assignée à résidence et porte un bracelet électronique.
L'année dernière ZTE acceptait pour sa part de verser une amende d'un milliard de dollars pour avoir enfreint ces mêmes sanctions internationales en vendant des technologies télécoms à l'Iran, ainsi qu'à la Corée du Nord. Des violations que Huawei nie pour sa part avoir commises.