L'américain IBM a dévoilé ses résultats financiers pour son premier trimestre 2013, une annonce qui s'accompagne d'un plan de restructuration en France. D'après des syndicats consultés par l'AFP, IBM France présentera le 24 avril un plan visant à réduire l'emploi dans l'Hexagone sur deux ans : 1 200 à 1 400 postes seraient concernés, soit 14% des effectifs
Pour Gérard Chameau, délégué central CFDT d'IBM interrogé par l'agence, ces suppressions de postes n'ont « aucune justification économique, elles vont servir à garantir aux actionnaires le passage de 11 à 20 dollars des dividendes par action en 2015 ». Le syndicaliste de rappeler « qu'avec des résultats exceptionnels en 2011, IBM avait imposé un gel des salaires aux 9 730 salariés ».
Un bénéfice par action qui déçoit le marché
Quelle est la situation financière d'IBM ? Justement, l'entreprise publie son bilan de mars ce vendredi, lequel affiche un bénéfice net positif, en hausse de 3% à 3,4 milliards de dollars. Cela correspond à 3 dollars par action, alors que le consensus des analystes attendait 3,05 dollars. Cette légère inadéquation quantitative est à chercher du côté de la dépréciation de la monnaie japonaise et de retards dans la signature de contrats.
Selon un porte-parole, le recul du yen a réduit le bénéfice par action de 7 cents depuis la mi-janvier. Pour ce qui est des contrats, « on a eu de solides performances en janvier, mais vers la fin du trimestre, des contrats très lucratifs de logiciels et de systèmes E n'ont pas été signés à temps », a déclaré aux analystes le directeur financier, Mark Loughridge.
« C'est la première fois depuis de nombreuses années qu'un bénéfice par action trimestriel n'affiche pas une croissance à deux chiffres sur un an », s'étonne pour sa partBrian Marshall, analyste chez ISI, cité par Reuters. Ce dernier de juger cette performance « clairement décevante ».
Des efforts sur le logiciel qui ne paient pas encore
Concernant l'activité de l'entreprise américaine, son chiffre d'affaires a confirmé le recul observé au quatrième trimestre 2012, s'affichant en déclin de 5%, à 23,4 milliards de dollars. La question que se posent certains observateurs du marché, cités par le New York Times, est de savoir si ce recul est temporaire, ou bien si cela va s'inscrire dans la durée.
Alors que Big Blue change lentement son modèle à la faveur des logiciels, desquels il peut espérer des marges plus juteuses, force est de constater que cette division peine à décoller. En progrès de 2% au dernier trimestre, la branche Software n'a progressé que de 1% en mars, à 5,6 milliards de dollars. Pour ce qui est du matériel, les ventes ont chuté de 17% avec un chiffre d'affaires de 3,1 milliards de dollars.
Afin de tenter de relever la division Hardware, IBM a annoncé il y a quelques jours sa volonté d'investir 1 milliard de dollars sur la mémoire flash. De plus en plus utilisée dans les appareils mobiles, IBM souhaite en faire bénéficier ses gammes de serveurs, de stockage ou de middleware.
Mise à jour de l'article initialement publié le 19 avril 2013
L'intersyndicale CFDT, CFE-CGC et UNSA indique dans un communiqué cité par l'AFP avoir eu « confirmation, lors du comité central d'entreprise du 24 avril du nombre de suppression de postes envisagé par la compagnie qui s'élève à un peu plus de 1 200 pour les deux années à venir, 2013 et 2014) ».
Les syndicats ajoutent que ces coupes pourraient intervenir de manière équilibrée sur les deux années, et pourraient se faire sans plan social. Un plan de départs volontaires est évoqué.