Réussir à intégrer un gros processeur gaming Ryzen 7 5800H dans le châssis d’un ultraportable de 14 pouces, à peine plus épais que celui du Yoga Slim 7 classique, c'était le but de Lenovo avec son Slim 7 Pro, qui hérite en prime d’une ravissante dalle OLED. Mais ce gros CPU est-il vraiment à sa place dans les entrailles d’un PC portable à vocation principalement nomade ? Nous avons passé l’appareil de Lenovo en revue pour le savoir.
Nous testions l’année dernière le Lenovo Yoga Slim 7 : un ultraportable de 14 pouces qui était l’un des premiers à s’équiper d’un processeur AMD Ryzen « Renoir » de quatrième génération. Pratiquement un an jour pour jour après cette prise en main, nous voilà cette fois en compagnie, non pas de son remplaçant (le Yoga Slim 7 reste au catalogue de Lenovo), mais d’une version mieux équipée de l’engin : le Yoga Slim 7 Pro.
- Ecran OLED de toute beauté
- Gros concentré de puissance en format 14 pouces
- Design réussi, clavier divin
- Peu de chauffe
- Processeur Ryzen 7 5800H un peu bridé, fatalement
- Connectique succincte
- Autonomie perfectible (7 à 8 heures)
- Pas d’effort sur la webcam
Si visuellement les deux appareils se ressemblent, ils n’ont pas grand chose à voir sur le plan matériel. En lieu et place d’un processeur Ryzen « U » à basse consommation, Lenovo a fait le choix de processeurs Ryzen « H » pour son Slim 7 Pro. Une lettre de différence seulement pour des performances qui n’ont pourtant pas grand chose à voir.
Commençons par détailler la configuration matérielle complète de l’appareil que le constructeur chinois nous a fait parvenir.
Fiche technique Lenovo Yoga Slim 7 Pro
Processeur | AMD Ryzen 7 5800H |
Taille de la mémoire | 16Go |
Carte graphique | iGPU |
Taille de l'écran | 14 pouces |
Taux de rafraîchissement | 90Hz |
Système d'exploitation | Windows 10 |
Processeur | AMD Ryzen 7 5800H |
Type de processeur | 8 coeurs / 16 threads |
Fréquence du processeur | 3.2GHz |
Finesse de gravure | 7nm |
Taille de la mémoire | 16Go |
Type de mémoire | DDR4 |
Fréquence(s) Mémoire | 4,266MHz |
Carte graphique | iGPU |
Max-Q | Non |
VR Ready (réalité virtuelle) | Non |
Taille de l'écran | 14 pouces |
Taux de rafraîchissement | 90Hz |
Type de dalle | Dalle AMOLED |
Type d'écran | OLED |
Résolution d'écran | 2880 x 1800 pixels |
Format de l'écran | 16/10 |
Dalle mate / antireflet | Non |
NVIDIA G-SYNC | Non |
Écran tactile | Non |
Configuration disque(s) | SSD |
Disque principal | 1 To |
Lecteur optique | Aucun |
Emplacement mSATA/M.2 | M.2 (occupé) |
Lecteur de carte mémoire | Aucun |
Connectiques disponibles | HDMI 2.0, USB 3.1, USB 3.1 Type C |
Version Wi-Fi | 6 |
Version Bluetooth | 5.1 |
Webcam | Oui |
Haut-parleurs | Intégrés |
Clavier | Azerty |
Clavier rétroéclairé | Oui - Couleur unique |
Pavé numérique | Non |
Lecteur d'empreinte digitale | Non |
Épaisseur | 1.7cm |
Longueur | 22.1cm |
Largeur | 31.2cm |
Poids | 1.31kg |
Le Yoga Slim 7 Pro est proposé sur le site officiel de Lenovo à un prix de départ de 1 299 euros (avec un Ryzen 5 5600HS, 8 Go de RAM et 512 Go de SSD), se positionnant donc sur le segment des ultraportables haut de gamme. Notons que notre modèle de prêt (proposé aux environs de 1 700 euros) n’est pas tout à fait équipé de la configuration la plus élevée. L’appareil peut en effet embarquer jusqu’à un Ryzen 9 5900H, et certains modèles comptent aussi sur une carte graphique dédiée NVIDIA GeForce MX450, à visée bureautique et multimédia.
Dernier point, et comme souvent chez Lenovo, une version Intel existe aussi sous le nom de Yoga Slim 7i Pro. Le PC, proposé à partir de 1 389 euros, embarque un Core i5-11300H ou i7-11370H (35 W) couplé à 16 Go de RAM et un maximum de 512 Go de SSD. Là aussi la GeForce MX450 est d’actualité au même titre d’un écran OLED, disponible en option, pouvant monter jusqu’à 90 Hz. Ce aussi le le cas sur certaines variantes AMD, dont la nôtre, nous y reviendrons.
Design : une réincarnation maîtrisée
Avec 1,7 x 22,1 x 31,2 cm pour 1,31 kg, le Yoga Slim 7 Pro se paye le luxe de reprendre à quelques millimètres près les mensurations du Slim 7 (1,5 x 20,1 32,1 cm pour 1,4 kg), tout en étant un brin plus léger. Comme évoqué plus haut, les deux appareils partagent un design toujours aussi convaincant.
Le Yoga Slim 7 Pro est un modèle de sobriété, comme souvent chez Lenovo. Le châssis en aluminium est taillé à coups de serpe, le revêtement gris mat est peu sensible aux traces de doigts et la qualité d’assemblage est excellente, supérieure à ce que proposent certains appareils concurrents, comme le Huawei MateBook 14S.
Ce Slim 7 Pro nous apparaît par ailleurs solide et conçu pour durer. L’impression de qualité émane de l'ensemble de l’engin, qui se montre par contre assez difficile à ouvrir d’une main. On aurait apprécier une petite encoche sous le trackpad, pour attraper plus facilement le capot et le pousser vers le haut.
À l’ouverture, la partie clavier est suffisamment lourde pour ne pas se soulever du bureau : signe d’un bon équilibrage du poids sur l’appareil. On note par ailleurs que Lenovo a légèrement resserré la charnière pour la rendre moins souple. Il s’agissait d’un des petits défauts du Slim 7 « classique » l’an dernier. On retrouve par contre, et c’est très bien, un écran capable de se déplier complètement à plat si besoin. Tous les ultraportables ne le permettent pas et c’est pourtant assez pratique.
Les flancs du Yoga Slim 7 Pro accueille les différents ports d'une connectique un peu trop succincte selon nous. L'appareil se contente en effet de deux ports USB-C 3.2 Gen 2 (prenant en charge l’alimentation et l’affichage en DisplayPort 1.4), un port USB-A 3.2 Gen 1, et une prise casque Jack 3,5 mm. Rien de folichon, on en attendait plus d’un modèle « Pro », qui aurait pu compter u n port USB-A supplémentaire, comme sur le Slim 7 classique. Un lecteur de cartes SD aurait par ailleurs été très utile pour les photographes, entre autres.
Le clavier du Slim 7 Pro, lui, tutoie la perfection, avec des touches silencieuses, bien espacées et suffisamment larges pour permettre une frappe précise et agréable, y compris pour la saisie de longs textes, parole de rédacteur. Nous n’avons tout simplement rien à reprocher à ce clavier : il coche toutes les cases de ce que l’on attend idéalement sur un ultraportable.
Le trackpad est tout autant de qualité : il est grand et se montre assez précis… même si les clics appuyés sont parfois un peu laborieux, la faute à une partie basse qui s’enfonce encore un peu trop. Ne nous plaignons pas, sur ce point, Lenovo fait tout de même mieux que la plupart des ultraportables de la concurrence — à l’exception de Dell… et d’Apple, grand champion en la matière avec l’irréprochable trackpad de ses MacBook Air et Pro.
Au dessus de l’écran se loge une webcam 720p à la qualité très passable. La crise sanitaire, le télétravail et la surabondance de réunions en visio qui en ont découlé n’ont toujours pas permis aux webcams de faire les progrès escomptés sur laptop. Dommage.
Cela dit, la caméra du Slim 7 Pro sert surtout à l’identification faciale via Windows Hello. Au démarrage, la reconnaissance est instantanée pour une connexion pratiquement automatique. Un vrai confort au quotidien. En contrepartie, l’appareil ne propose pas de lecteur d’empreintes digitales…
L’accès aux composants de l'ultrabook Lenovo est enfin relativement facile. Il suffit de s’armer d’un tournevis et d’un peu d’huile de coude pour retirer quelques vis torx et déclipser la plaque inférieure du châssis. L’opération prend deux minutes et permettra de remplacer facilement la batterie ou le SSD (barrette M.2 NVMe). Attention par contre, comme presque toujours sur ce type de modèle, la RAM est soudée et ne pourra donc pas être changée. Veillez à choisir la bonne quantité l’achat.
Écran : une dalle OLED / 90 Hz qui tabasse !
L’écran n’était pas nécessairement le point fort du Yoga Slim 7. Avec cette version Pro, Lenovo veut cette fois impressionner… et pour ce faire il dégaine l’une des meilleures technologies d’affichage disponibles : l’OLED. Encore rare sur ultraportables, la technologie OLED a tout de même été proposée à quelques reprises chez la concurrence, notamment sur le Dell XPS 13, qui propose une dalle OLED 16:10 en option, ou encore à l’excellent ASUS ZenBook 13 OLED.
Sur le Slim 7 Pro, l’OLED n’est pas la seule caractéristique à nous faire du gringue : la technologie est en effet complétée par un ratio 16:10, une compatibilité HDR, une certification Dolby Vision et un taux de rafraîchissement à 90 Hz, là aussi assez rare sur ce type d’appareil. Récemment, Huawei le proposait sur son MateBook 14S, mais sous la forme d’un mode d’affichage à activer.
Au quotidien, cette fluidité améliorée n’est pas indispensable, c’est vrai, mais elle permet quand même un confort supplémentaire en bureautique ou en navigation Web. L’inconvénient ? L’impact du taux de rafraîchissement sur l’autonomie, point sur lequel nous reviendrons plus tard.
Nous avons fait passer à la dalle OLED du Slim 7 Pro notre batterie de tests habituelle. Avec notre sonde et le logiciel de mesures Calman Ultimate, nous relevons en premier lieu une luminance maximale de 387 nits. Cette valeur, proche des 400 nits promis par Lenovo, permet à l’écran d’être suffisamment lumineux pour la plupart des situations d’utilisation. Précisions néanmoins que la dalle, très brillante, se montre extrêmement sensible aux reflets.
Si le contraste est infini grâce à l’OLED, avec des noirs irréprochables et la sensation de relief qui en découle, on relève par contre un DeltaE de 4,1, donc trop élevé. Idéalement, cet indice devrait être égal ou inférieur à 3 pour proposer une restitution très convaincante des couleurs. En d’autres termes, les couleurs de notre écran ne sont pas tout à fait justes d’un point de vue colorimétrique. La température de la dalle est par contre très au point, avec une valeur de 6 487 kelvins relevée par notre sonde, très proche des 6 500 kelvins du standard vidéo. Le spectre colorimétrique DCI-P3 est enfin couvert à 100 %.
Avec une définition qui tutoie les 3K (2 880 par 1 800 pixels) pour une diagonale de 14 pouces (35,56 cm), l’écran du Lenovo Yoga Slim 7 Pro offre par ailleurs une finesse d’affichage sans faille. On salue aussi la finesse des bordures autour de l’écran, qui contribuent à la qualité d’affichage et au confort d’utilisation.
Dans l’ensemble, la dalle OLED que nous propose Lenovo est réellement de grande qualité. Si son calibrage aurait mérité plus de soin pour atteindre la perfection colorimétrique, nous sommes vraiment face à quelque chose de très convaincant, presque inattaquable. Tout le monde devrait y trouver son compte : les utilisateurs avancés (pour de la retouche photo, par exemple) comme les autres à la recherche d'un bel écran pour regarder des films et consulter du contenu dans les meilleurs conditions possibles.
Performances : de la puissance, mais il y a un mais…
Nous l’expliquons en début d’article, le Slim 7 Pro n’est pas doté de n’importe quel processeur. Si la plupart des ultraportables de 14 pouces équipés par AMD se « contentent » d’un SoC basse consommation, comme le Ryzen 7 5800U par exemple (allant de 15 à 25W de TDP), notre acolyte du jour embarque lui un Ryzen 7 5800H (8 cœurs / 16 threads cadencés entre 3,2 et 4,4 GHz, 16 Mo de cache L3).
Notez bien le « H ». Chez AMD comme chez Intel, cette lettre renvoie à une autre classe de processeurs mobiles synonyme de hautes performances. Ce sont ces processeurs, pouvant monter à 45 W de TDP, que l’on retrouve le plus souvent sur des PC portables Gaming et pour les métiers créatifs. Lenovo a donc réussi à loger une de ces grosses puces dans son laptop compact. Une belle prouesse, mais qui ne se fait pas sans quelques compromis.
En effet pour tenir en place dans un châssis aux dimensions contenues, le Ryzen 7 5800H ne déploie pas son plein potentiel. Sur le Yoga Slim 7 Pro nous devons donc nous contenter d'une version légèrement bridée de la puce, qui délivre quand même une portion très généreuse de performances… suffisamment pour conférer à l’appareil un rapport puissance / encombrement extrêmement avantageux.
Pour prendre une mesure objective du niveau de puissance développé, nous avons eu recours à CineBench R23. Sur ce benchmark, le Ryzen 7 5800H glane 9 844 points en calcul multi-core et quelques 1 424 points en single-core sur le Yoga Slim 7 Pro. Des chiffres très solides. À titre de comparaison, sur l’ASUS TUF Gaming A15 2021, le Ryzen 7 5800H cumulait 1 430 points en single-core et 12 724 points en multi-core. Vous l’aurez noté, l’écart entre les deux appareils se joue surtout sur le multi-core, utile notamment pour certaines applications de création.
Il nous semble intéressant de comparer aussi les résultats du Slim 7 Pro à l’un de ses concurrents directs : le récent Huawei MateBook 14S, lancé en France fin octobre dernier. Équipé dans sa version haut de gamme d’un Intel Core i7-11370H (35 W), ce dernier totalise 6 568 points en multi-core et 1 475 points en single-core, toujours sur Cinebench R23. Pour atteindre ces résultats, le laptop Huawei devait toutefois être branché sur secteur et être passé sur un mode performance à activer manuellement.
Sur le papier, le Slim 7 Pro est donc très bien placé… Mais qu’en est-il du refroidissement. Pour le savoir, nous avons lancé le test de stabilité système d’AIDA 64. Il a pour effet de solliciter à 100 % l’ensemble des 8 cœurs et 16 threads du Ryzen 7 5800H. Un excellent moyen de voir comment le système de dissipation du Slim 7 Pro réagit à une charge CPU intensive, et surtout maintenue durant une période prolongée.
On constate en premier lieu que si les fréquences ne montent jamais très haut, elles restent stables et sont bien maintenues. On débute le stress test aux alentours de 3,45 GHz sur l’ensemble des cœurs pour progressivement retomber aux environs de 3,20 - 3,30 GHz. Ces fréquences modestes (le Ryzen 7 5800H pourrait théoriquement tutoyer les 4,00 GHz) permettent aux températures de ne jamais montrer trop haut et donc à la ventilation de rester discrète. En limitant la montée en fréquence sur son appareil, Lenovo la joue fine : nous n’avons pas été confronté au moindre problème de thermal throttling et les températures n’ont pas dépassé les 76 degrés… même au bout d’une heure de stress test.
Au toucher, le châssis reste par ailleurs à peine tiède, y compris au niveau des grilles proches de la charnière où l’air chaud est expulsé, et globalement le bruit émis par la dissipation est très supportable. En utilisation bureautique et multimédia, les ventilateurs restent d’ailleurs coupés pour nous laisser travailler dans un silence total. La maîtrise énergétique obtenue par AMD sur le Ryzen 7 5800H est à saluer, au même titre que l’ingénierie de Lenovo, qui parvient tout de même à conserver l’essentiel des performances de la puce — mais sur une machine aussi menue que le Yoga Slim 7 Pro.
Prenons quelques lignes pour évoquer également les performances de la partie graphique Radeon (8 cœurs à 2 000 MHz) intégrée au Ryzen 7 5800H. C'est elle qui nous permet de jouer un peu sur le Slim 7 Pro. S’il ne faut pas s’attendre à lancer tous les derniers triple A sur la puce, elle se montre relativement efficace pour des parties occasionnelles à des titres peu gourmands, anciens ou simplement bien optimisés. Il faut toutefois prendre soin de rester raisonnable en matière de réglages et se contenter d’une définition 1080p.
Pour ce test, nous avons réussi à animer GTA V en Full HD, avec l’ensemble des détails en ultra à un framerate oscillant entre 35 et 50 FPS en fonction des environnements parcourus et de l’intensité des scènes jouées. Nous n’avons pas noté de perte de fluidité importante en cours de partie, mais on soulignera quand même que l’iGPU Iris Xe du Core i7-11370H fait un tout petit peu mieux sur l’indéboulonnable soft de Rockstar. Avec cette petite réserve de puissance GPU, il est aussi possible de s’amuser ponctuellement sur des jeux compétitifs comme Fortnite ou CS: GO dans de bonnes conditions. Un bonus sympathique auquel on commence maintenant à s’habituer sur les ultraportables dépourvus de cartes graphiques dédiées.
Que nous propose Lenovo en termes de SSD ? Du solide ! Le géant chinois a fait le choix d’une barrette M.2 NVMe fournie par le coréen SK Hynix. Cette dernière fait vraiment très bonne impression avec 3 570,18 Mo/s en lecture et 3 244,89 Mo/s en écriture. Des vitesses de transferts vraiment convaincantes.
Autonomie : v'là le point faible
Avec un écran OLED 2,8K cadencé à 90 Hz et un gros processeur Ryzen 7 5 800H à bord, le Yoga Slim 7 Pro et sa batterie de 61 Wh peuvent-il vraiment faire bonne figure en matière d’autonomie ? Oui et non. Car si la prestation est honnête, on reste un bon cran derrière ce que propose la plupart des ultraportables de 2021 en matière d’endurance.
En utilisation polyvalente et quotidienne, avec la luminosité à 50 % et le rétroéclairage du clavier actif, nous parvenons régulièrement à tenir 8 heures sur batterie avec le Slim 7 Pro. En lecture de films sur Prime Video, avec cette fois la luminosité de l’écran OLED poussée à 100 %, un casque branché (volume à 50 %), le rétroéclairage du clavier désactivé et les paramètres d’alimentation de Windows 11 en mode efficacité énergétique, l’appareil réclamait son chargeur après 7 heures de diffusion environ.
En face, le MateBook 14S, ne parvient pas à faire beaucoup mieux avec son Core i7-11370H : il effleurait les 7 heures 30 d’autonomie en mode 90 Hz et dans des conditions de lecture similaire. À titre de comparaison, l’ASUS ZenBook 13 OLED (équipé pour sa part d’un Ryzen 7 5800U en 15W et d’une dalle OLED 1080p 60 Hz) peut pour sa part atteindre les 13 heures d’autonomie en lecture vidéo. Pas de secret ici, notre Slim 7 Pro est désavantagé par la plus grande gourmandise énergétique de son processeur et par les besoins de son écran. Lenovo annonçait un maximum de 12 heures sur batterie : nous en sommes loin.
Côté recharge, il faut passer par un chargeur de 95W. Lenovo ne nous propose pas un bloc mural, mais un chargeur USB-C un peu vieillot. Ce dernier a pour particularité d’être étudié pour tenir debout sur un bureau… si tant est que vous ayez envie de l’avoir sous le nez quand vous travaillez. Pas nécessairement pratique, il permet néanmoins de recharger les 61 Wh de la batterie en moins de deux heures.
Audio : peut mieux faire…
Contrairement à ce que l’on trouvait sur le Yoga Slim 7 l’an dernier, et probablement pour des raisons de design interne, le Slim 7 Pro fait l’impasse sur des haut-parleurs logés de part et d’autre du clavier. À la place, Lenovo choisit ici de les intégrer sous le châssis. Au lieu d’être tournés vers l’utilisateur, ces derniers sont braqués vers le bureau, et le son qu’ils diffusent a par conséquent tendance à être légèrement étouffé… mais l’on sera tentés de dire que de toute façon, il n’y a rien de très agréable à entendre. Comme c’est souvent le cas sur ultraportable, le son de ces haut-parleurs est assez strident et manque cruellement de relief, de profondeur. Les aigus sont là, mais les médiums globalement trop représentés et les graves absents ou presque. En clair, ils suffiront en dépannage pour regarder une vidéo ou deux, mais n’allez pas leur en demander plus.
La prise casque du Lenovo Yoga Slim 7 Pro est heureusement de très bonne qualité, avec un son équilibré et puissant. Comme c’est le cas la plupart du temps sur ce type de machine, cette sortie compense bien la qualité plus que passable des haut parleurs.
Prix : comment se place le Slim 7 Pro face à la concurrence ?
Environ 100 euros plus cher en configuration de départ que son concurrent le Huawei MateBook 14S, qui propose pourtant un niveau de performances similaire, le Lenovo Yoga Slim 7 Pro n’est pas vraiment un produit abordable. Comme évoqué plus haut, la version haut de gamme que nous avons reçu en prêt avoisine les 1 700 euros sur le Net, quand la mouture la mieux équipée de son rival ne dépasse pas les 1 549 euros.
Pour sa défense, Lenovo peut notamment s’appuyer sur un niveau de finition plus méticuleux, un clavier encore meilleur et surtout une dalle OLED de haute volée qui surclasse le très bon écran IPS du MateBook 14S. Est-ce toutefois vraiment suffisant pour justifier un tel écart de prix ? Nous vous laissons juges, mais notons qu’il est maintenant possible de trouver des ultraportables à écran OLED bien plus abordables, comme le ZenBook 13 que nous évoquions.
Sans être une bonne affaire, le Slim 7 Pro n’est pas lancé à un tarif déraisonnable non plus. À date, le dernier XPS 13 OLED, se positionne en effet à 1 879 euros sur le site officiel de Dell si l’on veut une mouture bien équipée (avec un Core i7-1165G7 moins puissant, 16 Go de RAM et 1 To de SSD). Chez Microsoft, le Surface Laptop 4 (Core i7-1185G7, 32 Go de RAM, 1 To de SSD et écran IPS) monte pour sa part à plus de 2 500 euros, tandis que le très bon MSI Summit E13 Flip EVO (Core i7-1185G7, 32 Go de RAM, 1 To de SSD également) se monnaye lui aussi à plus de 2 000 euros sans écran OLED.
Lenovo Yoga Slim 7 Pro, l’avis de Clubic :
Vous aimez les machines petites et puissantes ? Dans ce cas, le Lenovo Yoga Slim 7 Pro est taillé sur mesure pour vous taper dans l’œil. En parvenant à loger un gros processeur Ryzen 7 5800H dans les entrailles d’un petit ultraportable de 14 pouces, sans épaissir son châssis ni l’alourdir, Lenovo fait très fort.
Le constructeur chinois, leader du marché, parvient à nous offrir une puissance de feu très intéressante dans un format vraiment compact, mais il réussit aussi et surtout à proposer un appareil extrêmement agréable à utiliser au quotidien, en déplacement ou dans un contexte professionnel. Si les performances du 5800H son forcément un peu bridées par rapport aux machines gaming sur lequel on le retrouve habituellement, c’est pour le bien du Yoga Slim 7 Pro, qui parvient ainsi à limiter sa chauffe tout en restant globalement silencieux. Un atout supplémentaire que la concurrence ne peut pas toujours revendiquer.
De beaux arguments complétés par un clavier aux petits ognons, comme Lenovo sait les faire, et un écran OLED 2,8K à faire chavirer les cœurs. C’est bien simple, cette dalle magnifie tous les contenus affichés… mais elle a par contre un impact sur l’autonomie de son hôte : principal défaut du petit dernier de Lenovo.
En clair, comptez une petite journée sur batterie et pas beaucoup plus. C’est peu, mais c’était prévisible au regard de la configuration embarquée.
Cela nous amène à recommander le Slim 7 Pro surtout aux utilisateurs ayant vraiment besoin d’un gros capital puissance et compacité. Si vous pouvez vous contenter d’un appareil moins musclé, le très bon Yoga Slim 7 « classique » vous tend les bras — et la concurrence offre pléthore d’appareils très convaincants en alternative.
- Ecran OLED de toute beauté
- Gros concentré de puissance en format 14 pouces
- Design réussi, clavier divin
- Peu de chauffe
- Processeur Ryzen 7 5800H un peu bridé, fatalement
- Connectique succincte
- Autonomie perfectible (7 à 8 heures)
- Pas d’effort sur la webcam