TEST de l’Apple MacBook Air M4 (13 pouces) : la constance, dans l’excellence

Un mois après notre test du MacBook Air M4 de 15 pouces, nous voici en compagnie de son petit frère de 13 pouces. L’appareil s’appuie pour sa part sur un châssis inchangé depuis 2022, mais gagne en performances lui aussi, tout en s’installant sur le marché à 100 euros de moins que son prédécesseur. Une stratégie gagnante en dépit de quelques lacunes désormais bien connues.

Vous qui entrez ici, n’attendez aucun changement. C’est un peu comme ça que nous pourrions résumer notre impression générale à l’égard du nouveau MacBook Air M4 de 13 pouces.

Rigoureusement identique à ses deux aïeux, les MacBook Air M3 (lancé en mars 2024) et M2 (commercialisé en juillet 2022), ce millésime 2025 évolue surtout sur le plan des performances, grâce à l’intégration d’une puce M4 de nouvelle génération… et sur le plan tarifaire.

En cette période de crise économique latente, marquée par des hausses de prix sur de nombreux produits Tech, Apple prenait tout le monde de court en mars, en annonçant un tarif moins salé que prévu pour son nouveau MacBook Air - vendu 100 euros moins cher que l’année dernière en version de base. Un argument qui se suffit à lui seul pour rendre l’appareil attrayant, d’autant qu’on sait désormais parfaitement où l’on met les pieds avec ce produit. Mais avant d’aller plus loin, voici la fiche technique du modèle qu’Apple France nous a fait parvenir en prêt pour ce test :

En raison de sa capacité généreuse en termes de mémoire vive et de stockage, la configuration que nous utilisons pour ce test est affichée à 2 699 euros. En version de base, le MacBook Air M4 se monnaye néanmoins dès 1 199 euros, faisant de lui le nouveau modèle Air le plus abordable de la gamme depuis longtemps. À ce prix, l’appareil se limite toutefois à 16 Go de mémoire unifiée, 256 Go de stockage et perd deux coeurs GPU pour se contenter d’un total de 8 coeurs graphiques.

Design : on connait par coeur… et vous aussi

Même châssis, même connectique, même encoche, même tandem clavier / trackpad, mêmes haut-parleurs… Vous l'avez compris : Apple s’en tient rigoureusement à mettre à jour son MacBook Air sans toucher à son design. Totalement inchangé, l’appareil conserve donc ses mensurations de 30,41 x 21,5 x 1,13 cm pour 1,24 kg.

Il reste ainsi l’un des ordinateurs portables les plus compacts du marché, même si certains modèles concurrents se sont récemment illustrés en tutoyant le kilo (on pense notamment au ZenBook A14 chez ASUS ou à l’excellent Honor MagicBook Art 14). Ce léger surplus d’embonpoint par rapport à certains modèles encore plus aériens, le MacBook Air M4 le justifie par sa qualité de construction. Son châssis en aluminium recyclé a désormais fait ses preuves : il résiste globalement bien aux chocs et aux rayures.

Quant au cadre d’écran, il se montre une nouvelle fois robuste, au même titre que la charnière d’ailleurs. Bref, c’est une belle impression de solidité qui se dégage une nouvelle fois de l’ensemble. Et pour ce qui est des finitions, elles sont cette année encore irréprochables. L’appareil respire le soin et la minutie. Mais le contraire serait toutefois impensable chez Apple.

Comme l’année dernière, le clavier offre pour sa part une frappe onctueuse et précise, mais aussi un bon niveau de confort, grâce à un rebond plaisant, et un cliquetis suffisamment feutré. Les compliments, nous les étendons sans fausse pudeur au trackpad haptique de ce nouveau MacBook Air M4. Remarquable de précision et de confort, ce dernier ne souffre tout bonnement d’aucun défaut. Rares sont les pavés tactiles à pouvoir en proposer autant. Sur ce terrain, Apple garde une nette avance sur la concurrence.

Comme nous l’indiquions lors de notre test du modèle de 15 pouces en mars, le MacBook Air M4 conserve, en 13 pouces aussi, sa vilaine encoche. Inutile, d’autant plus qu’elle est toujours dépourvue des capteurs nécessaires à l’identification faciale via FaceID, cette dernière a au moins le mérite d’accueillir une webcam 1080p légèrement améliorée. Ce capteur passe cette année à une résolution de 12 mégapixels (Mpx), et hérite pour l’occasion de la technologie Center Stage, permettant de cadrer automatiquement sur le sujet lors d’appels vidéo. Une nouveauté plutôt maigrelette, mais toujours bonne à prendre.

Les haut-parleurs, eux, ne bougent pas. Dissimulés dans la charnière, ils sont une nouvelle fois au nombre de quatre, orientés vers l’utilisateur. Malgré ses capacités par essence restreintes, ce quatuor miniature délivre un son équilibré, plutôt satisfaisant pour un si petit ordinateur. Sur ce point aussi le MacBook Air fait bonne impression, surtout face à des concurrents affligés de haut-parleurs encore plus petits, beaucoup moins bons… et surtout mal placés.

Cette année encore, le MacBook Air de 13 pouces s’en tient à deux ports USB-C Thunderbolt 4, complétés d’une prise d’alimentation MagSafe et d’une prise casque mini-jack de 3,5 mm. Concentrées pour l’essentiel sur le flanc gauche, ces connectiques sont viables, mais mal réparties et trop peu nombreuses. À force, on finit par s’en accommoder, mais au prix d’adaptateurs que l’on doit bien souvent trimballer avec l’appareil.

L’évolutivité de ce nouveau MacBook Air 13 est par ailleurs anecdotique. Comme sur ses prédécesseurs, la mémoire vive et le SSD sont solidaires de la carte mère. Seule la batterie peut être remplacée (assez) facilement sur ce modèle.

Écran : une bonne dalle, mais toujours en IPS et toujours bloquée à 60 Hz

Le changement, ce n’est pas non plus côté écran qu’il faut le chercher. Apple s’en tient cette année encore à une dalle IPS « Liquid Retina » de 13,6 pouces (34,5 cm de diagonale) que nous qualifierions de banale en regard des standards de 2025. Ce panneau LCD offre bien une définition 2,5K (2 560 points par 1 664, soit 224 pixels par pouce), une luminance maximale de 500 cd/m2 et une prise en charge complète du spectre DCI-P3… mais reste bloqué à 60 Hz.

Sur ce point, l’appareil accuse un net retard face à ses rivaux, qui - les uns après les autres - passent désormais sur des dalles équivalentes, mais capables de monter dynamiquement à une fréquence de rafraîchissement de 120 Hz. De plus en plus souvent, la concurrence se tourne par ailleurs vers des écrans OLED, délivrant un taux de contraste sans commune mesure avec ce que nous avons sous les yeux avec le MacBook Air M4.

C’est frustrant, mais cette approche permet à Apple de « cranter » beaucoup plus ses gammes. Par ce biais, la firme maintient une différence très nette entre ses lignées « Air » et « Pro ». Les MacBook Pro, eux, disposent en effet depuis 2021 d’une dalle Mini-LED / 120 Hz très supérieure à ce que propose la gamme « Air », qui stagne donc opiniâtrement sur le terrain de l’affichage.

Cela dit, ne boudons pas non plus notre plaisir. L’écran du MacBook Air M4 reste tout à fait viable. Sa luminosité maximale est forte (suffisamment pour compenser les reflets de l’écran dans la majorité des cas), les couleurs sont belles, la calibration d’une grande justesse par défaut et la finesse d’affichage irréprochable. Nous aimerions simplement que le MacBook Air aille désormais un peu plus loin en passant le cap des 120 Hz. L’année prochaine peut-être ?

Notons quoi qu’il en soit que l’appareil profite cette année d’une nouveauté discrète, en matière d’écrans externes cette fois. Le MacBook Air M4 gère désormais jusqu’à deux écrans 6K à 60 Hz en simultanée, avec le capot ouvert. Par le passé, cela était possible (en 60 Hz également, avec un premier écran jusqu’en 6K, et l’autre jusqu’en 5K), mais uniquement lorsque le capot de l’appareil était refermé. On gagne donc une petite marge de manoeuvre supplémentaire sur ce point puisque l’appareil peut être utilisé avec deux moniteurs haute définition, et ce simultanément à son écran intégré.

Performances : beaucoup plus de puissance pour moins cher

Venons-en (enfin !) aux nouveautés apportées par Apple à ce nouveau MacBook Air. Comme nous l’évoquions lors de sa présentation en mars, l’engin profite cette année d’un rapport équipement/prix nettement plus avantageux que les moutures précédentes.

Vendu 1 499 euros en version de base (8+256 Go) en 2022 avec une puce M2, puis à 1 299€ en 2024 avec une puce M3 (toujours en version 8+256 Go au départ), l’appareil se monnaye cette année à 1199€ dans sa configuration la plus accessible. On y trouve pourtant cette fois les 16 Go de mémoire unifiée nécessaires à la prise en charge d’Apple Intelligence.

Pour faire court, on obtient donc cette année une machine dotée d’un nouveau processeur M4 plus puissant, et d’une plus grande quantité de mémoire vive, pour 100 euros de moins qu’il y a un an. Il s’agit tout simplement d’une des meilleures affaires vues chez Apple depuis longtemps.

Peu habitué à nous proposer des rapports équipements/prix avantageux, le géant de Cupertino fait donc forte impression sur ce point. À l’instar du Mac mini M4, le MacBook Air M4 offre un niveau de performances très satisfaisant pour son tarif.

Quoi qu’il en soit, et comme évoqué plus haut, le modèle de base du MacBook Air M4 se contente d’un GPU 8 coeurs, un peu moins rapide que la mouture que nous avons reçue en prêt. L’appareil que nous testons ici est effectivement équipé d’une configuration plus haut de gamme.

On y trouve un processeur ARM Apple M4 avec CPU 10 cœurs (4 cœurs de perfor­mance et 6 cœurs à haute effica­cité énergétique), GPU 10 cœurs et Neural Engine 16 cœurs. Cette puce est ici épaulée par 32 Go de mémoire unifiée, et comme sur les autres configurations, elle profite en outre de 120 Go/s de bande passante mémoire. Voyons ce que cet ensemble nous permet.

Sur Cinebench R24, qui nous permet de jauger les performances du CPU, nous obtenons un total de 840 points en calcul multi-core, contre 172 points en calcul single-core. Ces scores sont proches de ceux obtenus par le MacBook Air M4 de 15 pouces (il obtient 850 points en multi-core, contre 172 points en calcul single-core là aussi), mais restent logiquement deux pas derrière ce que permet le Mac mini M4. Grâce à son système de dissipation actif, le petit appareil d’Apple marquait de son côté 923 points en multi-core et 178 points sur le même benchmark, avec avec la même puce.

L’absence de système de dissipation actif sur le MacBook Air induit donc une légère perte de vitesse lors de calculs opérés sur plusieurs coeurs, mais la puce M4 y reste néanmoins très agile. Compte tenu du confort entraîné par l’absence de ventilateurs (silence absolu), ce petit compromis sur la puissance nous paraît très acceptable.

D’autant que les scores de la puce M4 restent très flatteurs face à ce que permettent les processeurs concurrents de Qualcomm, AMD ou même Intel sur des PC portables de formats équivalents. Pour rappel :

• L’Intel Core Ultra 7 258V (architecture x86) du ASUS Zenbook S14 2024 affiche 597 points en calcul multi-core, et 119 points en single-core.
• L’AMD Ryzen AI 9 HX 370 (architecture x86) parvient à délivrer 1204 points en multi-core et 115 points en calcul single-core à bord de l’ASUS TUF Gaming A14 — un ultraportable gaming doté d’un système de dissipation actif très conséquent pour sa taille.
• Le Qualcomm Snapdragon X Elite (X1E-80-100, architecture ARM) du Dell XPS 13 2024, totalise 916 points en calcul multi-core et 114 points en single-core.

Grâce aux systèmes de dissipation actifs dont ils sont tous les trois équipés, ces modèles arrivent devant le MacBook Air M4 en performances sur plusieurs coeurs, mais sont tous largement battus en single-core. Apple et son nouveau MacBook gardent par ailleurs l’avantage du silence, et de l’efficacité énergétique.

En la matière, la puce M4 est un modèle à suivre. Elle conserve encore à ce stade une nette avance sur les solutions ARM de Qualcomm. Cela permet notamment à notre MacBook Air M4 de ne chauffer que très modérément, même en utilisation intensive. Voyez plutôt, ci-dessous, les résultats obtenus avec notre caméra thermique lors d’un stress test sur Shadow of the Tomb Raider.

Sur le plan graphique, la puce affiche enfin un niveau de performances parfaitement en phase avec ce que l’on attend d’une puissante solution graphique intégrée en 2025. Sur Shadow of the Tomb Raider, qui nous sert à évaluer les performances graphiques de tous les SoC que nous recevons en test, la nouvelle puce d’Apple fait effectivement du très bon travail. Elle parvient à animer le titre à 37 images par seconde (FPS) en moyenne avec une définition Full HD+ (1 920 pixels par 1 200), les réglages en « Ultra », et le filtrage des textures le plus élevé.

Ces résultats sont comparables à ce que permet la puce M4 sur le MacBook Air de 15 pouces (38 FPS), ou sur le Mac mini (42 FPS) dans les mêmes conditions d’essai. La concurrence est par ailleurs battue : le Snapdragon X Elite ne dépasse pas les 25 FPS en moyenne sur le même jeu, avec les réglages en « Moyen ». Quant à l’AMD Ryzen AI 9 HX 370, il monte à 27 FPS moyens en Full HD+ sur le même jeu, avec les réglages en « Élevé ». L’Intel Core Ultra 7 258V fait un peu mieux, avec une moyenne à 33 FPS dans les mêmes conditions.

Terminons par les vitesses de transferts affichées par le SSD de 2 To installé sur la carte mère de notre MacBook Air. Comme sur les générations précédentes, le bilan est ici très décevant, avec 3 298 Mo/s obtenus en lecture et 2 885 Mo/s enregistrés en écriture.

C’est lent pour un ordinateur portable vendu en 2025. Nous sommes à peu près au niveau de ce que proposaient les SSD milieu de gamme il y a quelques années. Apple devrait faire mieux, Apple le sait… mais Apple ne le fait pas. Dommage, même si dans l’absolu, ces vitesses restent suffisantes pour 80% des usages sur MacBook Air.

Dans la même veine, on regrette également que le MacBook Air fasse une nouvelle fois l’impasse sur le standard Wi-Fi 7 de plus en plus adopté par la concurrence. Il faut se contenter ici de l’ancienne norme Wi-Fi 6E. Un défaut que tous les Mac ont toutefois en commun à l’heure où nous rédigeons ces lignes.

Autonomie : Apple solide sur l’endurance

Le MacBook Air M4 de 13 pouces embarque une batterie de 53,8 Wh, légèrement plus grosse que celle de son prédécesseur (52,6 Wh). Cette dernière ne permet toutefois pas à l’appareil de faire bonne impression. Car, si l’autonomie de ce nouveau Mac est toujours l’une des meilleures du marché, elle tend toutefois à stagner… et Apple perd petit à petit l’avance considérable qu’elle avait sur les ultraportables concurrents en la matière.

Cela dit, ne boudons pas notre plaisir : le MacBook Air M4 tient toujours toute la journée sur batterie, et largement. En faisant un peu attention à ses usages, il est même possible de tendre une nouvelle fois vers les deux journées de travail sans avoir à passer par la case recharge. Le bilan reste donc très avantageux.

Dans le cadre de notre test d’autonomie habituel, les limites de l’engin correspondent toutefois de plus en plus à celle des modèles équipés de puces ARM Qualcomm Snapdragon. Ce qui est au fond assez logique.

En lecture vidéo Full HD sur YouTube, via Safari, avec la luminosité de l’écran à 100%, le rétroéclairage du clavier coupé et des écouteurs filaires branchés (en l’occurrence de simples EarPods), notre MacBook Air M4 de 13 pouces parvient ainsi à tenir un peu plus de 13 heures avant de s’éteindre. Une estimation proche de celle que nous faisions le mois dernier pour le MacBook Air de 15 pouces.

La recharge se fait quant à elle très lentement via un bloc secteur USB Type-C compact de 30 watts seulement. Avec lui, comptez environ 3 heures (!) pour une charge intégrale. Heureusement, il est possible d’aller beaucoup plus vite en passant par un chargeur tiers. En utilisant un bloc secteur USB-C 130 W signé Razer, le plein est fait en un peu plus d’une heure.

Apple MacBook Air M4 (13 pouces), l’avis de Clubic :

Concurrence : quelles alternatives au MacBook Air M4 de 13 pouces ?