Alors que ChatGPT fait des émules depuis décembre, Microsoft et Google ont rythmé ce mois de février par des annonces concernant l'intelligence artificielle et les bots conversationnels avec diverses annonces. Si la firme de Mountain View semble tracer son propre chemin avec son modèle LaMDA, Microsoft a préféré investir dans OpenAI et intégrer ChatGPT 4 à ses différents services et applications. Un ajout dont Bing et Microsoft Edge sont les premiers à profiter.
Une expérience différente de celle proposée par ChatGPT
À l'instar de ChatGPT, le nouveau Bing s'appuie sur le modèle GPT pour interpréter le langage naturel et générer ses réponses, mais ce n'est pas tout. Là où le chatbot d'OpenAI repose sur une base de connaissances « statique » qui s'étend jusqu'à 2021, l'outil de Bing se veut plus dynamique. Il est en effet capable de parler d'événements récents (allant même jusqu'à pouvoir rapporter des faits datant du jour même).
Pour se maintenir à jour, Bing Chat s'appuie sur son moteur d'indexation et sur le modèle Prometheus de Microsoft. Cela lui permet notamment de citer ses sources et de se maintenir à jour sur les dernières informations publiées sur le Web. La version de GPT qu'il utilise est aussi différente. Microsoft a confirmé qu'il s'agissait de la version 4 du modèle de langage, incluant énormément de paramètres en plus. Dans les faits, la version de GPT utilisée par Bing semble surtout énormément modifiée pour s'intégrer au mieux au moteur de recherche et aux usages qui y sont liés. Pour faire simple, ChatGPT est généraliste, tandis que Bing Chat est plus spécialisé, avec de nombreux paramètres modifiés pour assister l'utilisateur dans ses recherches.
Prise en main du chatbot
Pour l'heure, cette nouvelle fonctionnalité n'est accessible que depuis Microsoft Edge et l'application Bing pour iOS et Android. Sur ordinateur, on accède à Bing Chat par deux biais :
- Une petite fenêtre à droite ou en haut des résultats d'une recherche ;
- Une grande fenêtre s'ouvrant lors d'un scroll vers le haut depuis la page des résultats ou par un clic sur le nouvel onglet « Conversation ».
À l'usage, l'outil conversationnel se trouve à mi-chemin entre ChatGPT et un chatbot plus classique. L'expérience se veut interactive avec des sources numérotées (un peu à la manière d'un article Wikipédia).
Au-delà de la simple recherche et synthétisation d'informations, on peut lui trouver de nombreux usages qui visent moins au loisir d'échanger et plus à la praticité. Par exemple, on peut lui demander de nous trouver un certain modèle de téléphone au meilleur prix, ou encore de planifier un voyage dans les Alpes en lui soumettant un certain budget. C'est cette connexion constante au Web qui permet à Bing Chat de dépasser ChatGPT et de faire office de guide d'achat en temps réel.
À l'instar du chatbot d'OpenAI, il peut également corriger et générer du code. Si nous ne sommes pas développeurs, à la rédaction de Clubic, les retours que ces derniers ont faits dessus sont sans équivoque : Bing Chat se débrouille bien mieux que son homologue sur le sujet.
De plus, il est possible de lui demander de générer des routines d'entraînement. Par exemple, nous lui avons demandé un programme de CrossFit afin d'améliorer notre temps sur un entraînement spécifique. L'IA a même été capable de nuancer la difficulté et d'éviter le simple triptyque « facile, normal, difficile ». Elle a proposé des niveaux entre ceux-ci qui n'étaient pas de simples variations dans le nombre de répétitions ou la durée de l'entraînement, mais bien des changements dans sa structuration et sa composition.
© Clubic
Limitations actuelles
À l'heure où nous écrivons ces lignes, Microsoft a décidé de brider son IA à cause de quelques… dérapages. Bing aurait en effet insulté certains utilisateurs ou fait connaître son désir d'être « en vie » à un journaliste du New York Times. Malheureusement, nous n'avons pas pu faire l'expérience de ces échanges nous-mêmes, puisque Microsoft a resserré la vis autour de son IA. Une limite de 15 interactions par session et de 150 messages par jour a été mise en place.
On se doute également que proposer 2 à 3 réponses permet à l'IA d'orienter les sujets de conversation pour lui éviter de sortir de ses frontières cognitives, et ainsi de dérailler à nouveau. Reste à voir comment Microsoft réussira ce jeu d'équilibrage pour son chatbot, un exercice sur lequel même ChatGPT a encore des difficultés, étant tantôt trop strict, tantôt trop permissif…
Si l'alliance entre Microsoft et OpenAI semble s'être faite en quelques jours, les deux ont en réalité un passif qui remonte à 2019, quand le « M » des GAFAM a annoncé investir 1 milliard dans la jeune pousse. Après Bing, c'est la suite Office qui devrait profiter de ces ajouts, même si l'entreprise n'a pas encore communiqué sur une fenêtre de sortie pour ces nouvelles fonctionnalités.
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