Sur le quatrième trimestre 2018, la croissance chez NVIDIA ne vient décidément pas du Gaming. Jeudi, les verts dévoilaient les grandes lignes de leurs résultats pour le dernier trimestre de leur année fiscale 2018, avec à la clé un chiffre qui restera en tête : une baisse de 45 % des revenus générés par le Gaming par rapport à la même période un an plus tôt, en 2017.
Une claque que NVIDIA explique notamment par les performances décevantes des RTX 2070 et 2080 sur le marché. Loin de rejeter la faute sur ses nouveaux GPU, le fondeur pointe le faible nombre de jeux exploitant les technologies Ray-Tracing et DLSS introduites avec ses puces de nouvelle génération. En clair, d'après NVIDIA, le consommateur manquerait encore d'exemples probants de ce que l'architecture Turing est capable de faire...
NVIDIA : le spectre des stocks engorgés suite à la chute du marché de la crypto
La gestion des surplus de GeForce GTX déjà produites aura également compromis NVIDIA ces derniers mois. Et pour cause, lancées dès septembre dernier, les RTX 2080 et 2080 Ti n'ont été rejointes qu'en octobre par la RTX 2070. La RTX 2060, pour sa part, avait vu son lancement être repoussé pour tenter d'écouler les stocks imposants de GTX 1060 toujours disponibles suite à l'effondrement du marché lié au minage de crypto-monnaies. Une stratégie que NVIDIA a payé sur son Q4 2018.« Notre incapacité à lancer la RTX 2060 a été un frein important pour nous », admet d'ailleurs Jensen Huang (CEO de NVIDIA) dans son rapport. Tom's Hardware US rappelle de son côté que les conséquences de la surproduction constatée chez NVIDIA en cours d'année dernière continue d'impacter la stratégie actuelle du fondeur, qui doit toujours conjuguer avec des stocks importants de puces ancienne génération à écouler en priorité. Quitte à compromettre la bonne santé des ventes de GeForce RTX à court terme.
Un bilan global malgré tout convenable pour NVIDIA
En dépit du bilan piteux de sa division Gaming, le géant californien peut compter sur des indicateurs dans le vert pour ses branches Automotive (+23 %), Professionnal Visualization (+15 %) et Datacenter (+12 %, sur l'année malgré un déclin de 14 % vis-à-vis du Q3 2018). Ces bonnes performances contribuent à lui assurer un chiffre d'affaires global de 2,21 milliards de dollars pour le quatrième trimestre 2018 (meilleur que celui attendu par les analystes). Sur l'ensemble de l'année fiscale 2018, NVIDIA s'en sort d'ailleurs avec les honneurs en affichant des revenus en hausse de 21 %. Notons que la firme avait tout de même été contrainte, le mois dernier, de revoir à la baisse ses prévisions pour ce Q4.Sur le secteur du Data-Center, l'un des plus concurrentiels pour l'entreprise, la présence d'AMD et de ses puces Radeon Instinct (gravées en 7 nm), ne serait que très modérément impactante, assure Jensen Huang. « Nous ne les voyons pas comme des compétiteurs sur le marché du GPU High-End ou du Deep-Learning », a-t-il indiqué. Lisa SU (CEO d'AMD) évoquait pourtant l'absorption rapide de ces fameuses Radeon Instinct sur le marché. L'avenir nous dira lequel des deux aura le dernier mot, mais NVIDIA aurait tort de sous-estimer l'impact potentiel de son concurrent sur les secteurs détachés du Gaming.