Le leader mondial de la téléphonie mobile, Samsung, a publié les résultats de son enquête censée faire la lumière sur les conditions de travail dans les usines de ses fournisseurs en Chine. Ceci, en réponse au brûlot de l'association China Labor Watch qui, en septembre, dénonçait « de graves abus au droit du travail » dans huit usines Samsung installées en Chine, dont deux sont gérées par des sous-traitants.
Contrairement à ce qu'affirmait l'organisation, le sud-coréen rapporte n'avoir trouvé aucune preuve de l'emploi de mineurs. Il a cependant bel et bien relevé un certain nombre d'« irrégularités ». Notons toutefois que l'enquête initiale de China Labor Watch mettait en cause six sites opérés directement par Samsung. Or, dans son enquête, le sud-coréen, même s'il fournit un audit très large, ne semble pas en faire mention, se limitant à parler de « fournisseurs ».
Menée auprès de 105 fournisseurs exclusifs en Chine, représentant 65 000 employés, sur une durée de quatre semaines, l'enquête pointe notamment du doigt des heures supplémentaires dépassant la durée légale en Chine et l'existence d'un système d'amendes en cas de retards ou d'absences des employés. D'ici la fin de l'année, 144 usines supplémentaires seront vérifiées par Samsung, également fournisseurs du sud-coréen, mais non exclusifs.
Samsung s'engage sur la mise en conformité
Concernant l'emploi de mineurs, la société rappelle qu'elle applique une « politique de tolérance zéro » et promet de rompre tout contrat avec une usine dans laquelle elle découvrirait des salariés en-dessous l'âge légal. Dans la liste des promesses, Samsung ajoute veiller à ce que les candidats soient rencontrés en personne avant l'embauche et que les fournisseurs se dotent d'appareils électroniques pour détecter les fausses cartes d'identité.
D'ici la fin de l'année 2012, Samsung dit avoir demandé aux fournisseurs audités qu'ils corrigent les irrégularités dans les contrats de travail, qu'ils abolissent le système de pénalités en cas de retards et d'absences, qu'ils fournissent les équipements de sécurité adéquats en plus de stages dédiés à la sécurité, qu'ils équipent les dortoirs de trousses de secours, que les managers bénéficient de plus de formations sur le harcèlement sexuel et physique et enfin, qu'un numéro de téléphone soit mis en place pour les travailleurs souhaitant signaler anonymement toute violation au droit du travail.
Concernant plus spécifiquement la durée du travail, Samsung indique avoir « identifié comme priorité » le besoin de mettre en place des mesures pour se mettre en conformité d'ici à 2014. D'ici là, le sud-coréen demande aux fournisseurs concernés de plafonner les heures supplémentaires à 30% du plein-temps. Pour y parvenir, Samsung affirme qu'il soutiendra financièrement ces usines afin de les aider à acheter les équipements demandés, et à embaucher de nouveaux salariés.