Accusée de ne pas avoir suffisamment sécurisé les données de 57 millions d'utilisateurs de son service, la société Uber a été sanctionnée d'une amende de 400 000 euros par la CNIL.
Face à l'ampleur du scandale, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) a décidé d'être ferme. L'autorité administrative indépendante a annoncé, jeudi 20 décembre, avoir sanctionné la société Uber d'une amende de 400 000 euros. En cause ? Le vol des données personnelles de 57 millions d'utilisateurs du service de VTC. En novembre 2017, deux pirates étaient parvenus à pénétrer dans le serveur où étaient stockées les données des clients.
1,4 million d'utilisateurs français concernés par le vol des données
Dans les faits, les attaquants avaient « d'abord réussi à accéder à des identifiants stockés en clair sur la plateforme collaborative de développement Github », précise la CNIL, avant d'entrer sur le serveur où se trouvent les données et de télécharger des informations personnelles de 57 millions d'utilisateurs. En France, ce sont les données de 1,4 million de clients qui ont été dérobées. Trop pour la CNIL, qui estime que cette attaque aurait pu être évitée.Pour l'autorité, Uber aurait dû renforcer le processus d'authentification de ses ingénieurs à la plateforme Github (un ID, un mot de passe, puis un code secret envoyé sur smartphone par exemple). Elle ajoute que la société n'aurait pas dû stocker en clair au sein du code source de Github des identifiants, et qu'elle aurait également mieux fait de mettre en place un système de filtrage des IP pour l'accès aux serveurs Amazon Web Services qui comportent les données des utilisateurs.
Uber sanctionné dans d'autres pays européens
La sanction aurait pu être plus lourde pour Uber, qui a manqué à son obligation de sécurisation des données personnelles et qui échappe à un montant plus conséquent du fait que le RGPD, en novembre 2017, n'était pas encore en place.Cette décision n'est pas une première pour Uber sur le sol européen. Le 6 novembre 2018, le pendant néerlandais de la CNIL a adressé une amende de 600 000 euros à la société, pour « manquement à l'obligation de notification de la violation des données ». Un peu plus tard, le 26 novembre, ce sont nos voisins britanniques qui ont décidé de sanctionner l'entreprise californienne, d'une amende de 385 000 livres (426 000 euros), pour avoir manqué à son obligation de sécuriser les données.