Le lancement de la riposte graduée serait, encore une fois, repoussé. Selon les informations de Edition Multimédi@ qui cite une « source proche du dossier » : « Au lieu d'envoyer des e-mails au fil de l'eau à partir de juillet prochain, et durant tout l'été où l'activité de téléchargement sur Internet est moindre, il pourrait être préférable de conserver les e-mails durant une durée de deux mois que nous permet la loi, lorsque ce n'est pas six mois en cas d'identification. Puis, en septembre, l'Hadopi enverra une première salve ». Voilà pour la rumeur.
Contacté par nos soins, Eric Walter explique simplement : « On ne commente pas les rumeurs. Premièrement, il n'y a aucune réunion plénière prévue, de même les personnes proches du dossier sont Mme Marais (présidente de l'Hadopi, ndr) et moi-même ».
D'un autre côté, l'idée d'un retard dans l'envoi des premiers e-mails n'est pas saugrenue. La majorité au Parlement souhaiterait que le dossier soit bouclé avant les vacances parlementaires. Soit avant la deuxième quinzaine de juillet. Le lancement prévu le 21 juin, à l'occasion de la Fête de la Musique pourrait donc être simplement symbolique.
Preuve également de l'incertitude sur la date de lancement, suite à notre dernier article sur le sujet, la date de 21 juin avait été précisée. Après vérification et appel de la communication de l'autorité, c'est la période de « fin juin » (et non, le 21) qui est précisée...
Autre source qui pourrait générer du retard. Le logiciel de sécurisation promis par l'Hadopi afin de respecter l'« obligation de sécurisation de sa connexion ». Lors d'un déjeuner dans les Alpes-Maritimes entre Eric Walter, secrétaire général d'Hadopi, Clémence Fournier, sa directrice de communication, et le blogueur Pierre Chappaz, fondateur de Kelkoo, le responsable d'Hadopi aurait expliqué que « logiciel de sécurisation des routeurs wifi était enterré ». Un arsenal de moins dans les mains de la haute autorité ?
Le sujet est donc éminemment politique puisque outre les décrets d'application de loi toujours attendus, le site Numerama explique que les assistants parlementaires UMP auraient rappelé aux élus que la base électorale ne les suivait plus. Le lettre hebdomadaire Le Pli explique ainsi que : « habitués aux nouvelles technologies et lassés de se faire ridiculiser sur le web ou dans la vraie vie par leurs amis, ces trentenaires ont un peu bousculé leurs patrons. Certains ont ainsi fait comprendre à Hervé Mariton, en début d'année, que la loi Hadopi était honnie par les électeurs jeunes (dont les fameux «web natives» qui n'ont rien connu d'autre que le web) et les gros consommateurs d'Internet ». Le vent changerait-il de côté ?