Aurélie Filippetti s'est à nouveau livrée à une critique de la Hadopi. Elle estime ainsi qu'il existe une « disproportion entre les moyens énormes de l'Hadopi et le résultat concret. Ce que je constate, c'est que la décision qui a été prise hier à Belfort, c'est 150 euros de condamnation, et c'est une première, et qu'il y a à peine 30 dossiers transmis au juge ».
Réagissant à la condamnation d'un internaute au paiement d'une amende de 150 euros pour avoir mis à disposition quelques chansons après qu'il soit arrivé au bout de la procédure Hadopi, la ministre renouvelle ses reproches à la haute autorité. Elle avait en effet déjà expliqué le 1er aout dernier qu'au plan financier, le budget de la haute autorité était élevé (12 millions d'euros par an) et précisait que dans le cadre d'efforts budgétaires elle allait « demander que les crédits de fonctionnement de l'Hadopi soient largement réduits pour l'année 2012. Je préfère réduire le financement de choses dont l'utilité n'est pas avérée ».
Face à cette attaque en règle, la Hadopi a tenu à répondre par communiqué que son action ne pouvait être évaluée « qu'au regard des missions et outils qui lui ont été confiés par le législateur. En matière d'encouragement de l'offre légale, ces outils sont particulièrement rigides et limités. La Haute Autorité n'en porte aucunement la responsabilité et ne peut en être rendue comptable ».
Hadopi met donc en avant le label PUR (Promotion des usages responsables) attribué à 62 plateformes de musique en ligne « représentant la diversité des secteurs culturels et des modèles économiques (payant, gratuit, abonnement, achat à l'acte, DRM, sans DRM) ». Elle salue en outre le rôle de la mission Lescure qui devra mener une réflexion sur les contenus numériques et la politique culturelle à l'ère du numérique. Une planche de salut visiblement commune à l'ensemble du secteur.