Relayée par The Guardian, l'étude de la MPAA (PDF), nommée « Comprendre le rôle de la recherche dans le piratage en ligne », affirme que 58% des recherches effectuées par des personnes ayant enfreint les droits d'auteur contenaient uniquement « des mots-clés génériques de titres spécifiques ». En d'autres termes, la MPAA laisse entendre qu'une grosse partie des internautes ne cherchaient pas forcément des contenus piratés au moment de faire leur recherche, mais se sont tout de même retrouvés face à certains résultats allant dans ce sens.
Le rapport ajoute que les moteurs de recherche seraient, aujourd'hui, l'un des principaux moyens d'accéder à du contenu illégal sur Internet. 74% des personnes interrogées par la MPAA ont admis passer par Google et consorts pour accéder directement à des liens de téléchargements illégaux (19,2%), ou à des plateformes de piratage (35,4%).
Les principaux moteurs de recherche pointés du doigt sont, sans surprise, Google (82%) suivi par Yahoo (8,2%) et Bing (7,5%), les 2,2% restants correspondant à tous les autres. La MPAA n'en est pas à son premier constat de ce type, et reproche notamment depuis longtemps à Google de ne pas faire assez d'effort pour endiguer le piratage via son moteur. Pourtant, la firme de Mountain View a mis en place, depuis plus d'un an maintenant, un algorithme visant à déclasser les sites proposant du contenu illégal. Cette démarche est cependant jugée insuffisante par les majors d'Hollywood.
« Les moteurs de recherche ont une responsabilité concernant la mise en avant de contenus portant atteinte aux droits d'auteur, et ce même si les internautes n'ont pas fait activement de recherche en ce sens » a déclaré le président de la MPAA, Chris Dodd. « Les moteurs de recherche jouent un rôle important dans la redirection du public vers du contenu illégitime. » Néanmoins, pour Michael Beckerman, le président de l'Internet Association, la MPAA mène une guerre qu'elle ne pourra pas gagner, et ce n'est pas la première fois : « La MPAA a combattu le magnétoscope il y a des années, et cette technologie a finalement été une aubaine pour son industrie. L'histoire se répétera avec Internet » assure-t-il.
De son côté, Google n'a pas commenté cette étude, mais l'entreprise affirmait dans un rapport publié la semaine dernière qu'elle n'avait pas l'intention de durcir sa politique en matière de déclassement de sites de ses résultats de recherche, notamment en supprimant purement et simplement des domaines entiers, une action jugée « inappropriée ». Mais Google pourrait agir autrement, notamment en participant à un projet visant à couper l'accès aux régies publicitaires aux sites hébergeant du contenu illégal.