Pendant qu'une partie des Français bronze en vacances, une autre s'affaire devant un ordinateur, la souris dans une main et une tasse de café dans l'autre. Toute la journée, ils développent leur réseau social qui, ils l'espèrent, saura se tailler une petite place à côté des géants du secteur. La rédaction de Clubic a sélectionné 5 projets qu'elle vous présente au cours de la semaine.
Quand il met son t-shirt à l'effigie de sa start-up, Hugo Douchet, 26 ans, raconte que les gens se mettent parfois à chanter et à danser devant lui. Chalala, c'est son nom, est en fait un guide d'achat social. Le prétexte de base, confie son créateur, est de « mieux acheter des produits, grâce aux conseils de ses amis ».
Le service, encore en version bêta, ressemble à un Facebook, mais en vert. « Ça, nos utilisateurs nous l'ont reproché mais ce choix a été fait pour ne pas déboussoler les habitués de Facebook », justifie le concepteur. D'ailleurs, Chalala propose de se connecter via Facebook Connect.
Une fois logué, l'utilisateur est invité à s'abonner à des rubriques (automobile, culture, high-tech, mode...) puis à renseigner quelques produits qu'il veut, qu'il a et qu'il a eus. Par exemple, pour le high-tech, « j'ai eu un Nokia 8210, j'ai un iPhone 4 32 Go et une Playstation 3 et je veux un MacBook Air et une Gameboy ». Pour l'instant, 5 000 fiches produit ont été créées par le millier de membres.
Et ensuite ? À la manière de Twitter, l'utilisateur - vu surtout comme un consommateur en fait - se met à suivre ses amis ou des personnes influentes dans un domaine qui l'intéresse. Il accède aux catalogues de chacun. Par le jeu des recommandations, il bénéficie des conseils de « personnes de confiance ».
« Les commentaires laissés sur les sites de e-commerce sont très variables et on ne connaît pas les personnes. Sur Chalala, ce sont nos amis ou bien des personnes très suivies dans leur domaine, on peut avoir confiance en elles », explique-t-il. Il observe aussi que Facebook et Twitter ne facilitent pas la recommandation de produits. La plus-value de l'aspect communautaire est que cela élimine de fait les profils inconnus missionnés par les annonceurs pour aduler leurs produits.
L'idée de cette plateforme est venue il y a quatre ans. Fan de la marque Apple, Hugo Douchet se dit que beaucoup d'amis geeks aimant dire qu'ils ont eu une vieille console, qu'ils ont le dernier smartphone ou qu'ils voudraient le dernier ordinateur.
Finalement, il ne se restreint pas à la sphère informatique, et décide de toucher tous les secteurs, avec Chalala. Le mot est tout trouvé : « utilisé à Paris, il désigne certaines personnes à la mode qui aiment montrer ce qu'elles possèdent, et puis il est ludique et facilement exportable », indique-t-il, en pensant déjà au marché international.
Pour monter le réseau social en revanche, c'est plus compliqué. Le jeune créateur d'entreprise a suivi une formation en informatique de deux ans et a travaillé comme webdesigner dans des agences Web. Assez fragile en développement, il « apprend seul, avec des livres ». Et il dessine et code Chalala.
Une version alpha sort en décembre 2011. Il faut faire vite. L'entrepreneur veut au plus vite rendre son projet présentable auprès des utilisateurs et des investisseurs. En février 2012, il commence à chercher des investisseurs avec l'espoir de lever 1 million d'euros, histoire de pouvoir réunir sept ou huit personnes sur le projet. En attendant, il vit sur un pécule économisé lorsqu'il était webdesigner freelance.
« Je me suis tourné vers des fonds de capital-risque, mais en France, ils regardent en priorité si on a une équipe, du trafic et des revenus, or je n'avais pas tout ça », se désole Hugo-Douchet. « Un ami m'a dit que je n'étais pas dans le bon pays ! Aux États-Unis, c'est beaucoup plus simple de trouver des fonds », raconte l'entrepreneur. Il a finalement rencontré des business angels et espère lever au moins 400 000 euros.
Rapidement, Chalala devra gagner de l'argent. « Le réseau se concentre sur l'utilisateur et restera donc gratuit », insiste l'entrepreneur. Le modèle économique reposera sur des partenariats avec les marques. Explication : « Chalala récolte des données sur ce que possèdent les utilisateurs et sur ce qu'ils aimeraient. Ces données seront fournies aux marques qui pourront cibler leurs campagnes ». Dès octobre, des jeux concours seront aussi organisés sur la plateforme afin de faire gagner des lots à ses membres.
Ça n'est pas fini. « Nous voulons développer une API qui pourra être intégrée sur les sites d'e-commerce » annonce Hugo Douchet. Grâce à un « Chalala Connect », les utilisateurs d'un site marchand pourront se loguer dessus avec leur compte Chalala. « Ils bénéficieront ainsi des avis de leur communauté de confiance », promet le fondateur.
De même, les e-commerçants pourront afficher des publicités sur leur site en puisant dans la base de produits désirés par le client et renseignés sur Chalala. Un ciblage publicitaire sans grande marge d'erreur en somme.
Pas avare en projets, le fondateur de Chalala et son équipe de quatre personnes planchent également sur une application mobile. Celle-ci sera capable de scanner les produits en boutique pour consulter ensuite les avis afférents sur Chalala. D'après lui, « l'acte d'achat se fait souvent dans le magasin ». En scannant le produit, le consommateur peut voir ce que ses amis en disent.
En plus des avis, connaître les produits possédés et désirés par ses amis peut s'avérer bien pratique, défend Hugo Douchet : « Imaginez, vous souhaitez offrir un cadeau d'anniversaire à un ami. Vous connaissez ses goûts, mais vous ne savez pas ce qui lui ferait vraiment plaisir, et vous craignez aussi d'acheter un produit qu'il aurait déjà... »
Se rendre sur Chala.la
Depuis lundi, Clubic vous a présenté BuzzleMe, le réseau social pour passer des entretiens d'embauche, Z'entreprendre, la plate-forme de crowdfunding pour toutes les entreprises ou encore [actu:504972 SmartPanda, la trousse
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