Si dans certains pays on préfère la censure, dans d'autres, on choisit plutôt de laisser la porte ouverte pour mieux gérer les flux... à condition que cette porte ne dispose pas de clé. En début de semaine nous rapportions en effet que le premier Ministre Outre-Manche souhaitait faire interdire le chiffrement des données de l'utilisateur. Cette réflexion s'inscrit dans un cadre plus large : un projet de loi visant à mettre en place un vaste dispositif de surveillance massive des communications.
Au mois de juin le gouvernement du Royaume-Uni a signé un partenariat avec cinq sociétés privées qui seront chargées de passer au crible les communications effectuées par les internautes britanniques. Le pays finalise ainsi son projet de loi Communication Data Bill, lequel est pris en charge par la Secrétaire d'État à l'Intérieur du Royaume-Uni Theresa May,
Connu l'appellation Snooper's Charter, ou la « loi des fouineurs », ce projet de loi est finalement l'équivalent du projet de loi sur le renseignement en France. L'objectif : détecter les comportements « suspects » afin de mieux lutter contre le terrorisme et préparer le plus tôt possible les forces de l'ordre à intervenir à un endroit précis.
Avec le Communication Data Bill, les fournisseurs de services Internet devront conserver durant 12 mois un historique des échanges. Ce projet fut initialement bloqué par le parti des Libéraux-démocrates en 2013. Une nouvelle proposition sera présentée courant automne et la loi pourrait entrer en vigueur dans le courant de l'année prochaine.
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Et l'exception devint la règle...