Il vous est peut-être inconnu, il est pourtant déjà familier de l'appareil de l'État. Voyons qui est Mohammed Adnène Trojette, le nouveau monsieur numérique d'Emmanuel Macron.
Le bonheur des uns fait... le bonheur des autres, parfois, oui. Cédric O a pris la succession de Mounir Mahjoubi au poste de secrétaire d'État chargé du numérique, laissant son poste de conseiller participations publiques et économie numérique de l'Élysée vacant. Mohammed Adnène Trojettes devient son remplaçant aux côtés d'Emmanuel Macron, où il hérite également du poste, lui aussi vacant, de conseiller institutions, action publique et transition numérique.
Un ancien énarque, ingénieur informatique
Mohammed Adnène Trojette présente un CV long comme le bras. Ingénieur en informatique et télécoms, ancien de l'ENA, de SciencesPo Paris et développeur Debian GNU/Linux, il fut très vite intégré au processus étatique, en parallèle de son cursus scolaire. Rapporteur stagiaire au Conseil d'État de juillet 2007 à février 2008, il est aussi passé par la Commission européenne, la préfecture de PACA avant d'atterrir à la Cour des comptes en 2011 pour en devenir l'un des magistrats, jusqu'en novembre 2016.En novembre 2017, il fut choisi comme secrétaire général adjoint de la Cour des comptes où il exerçait au sein de la première présidence de la Cour et supervisait l'activité de cinq directions : direction des relations internationales, DSI, direction de la documentation et des archives, direction de la formation, direction des méthodes et des données. L'ingénieur est aussi connu pour avoir remis au Premier ministre Jean-Marc Ayrault un rapport, en 2013, sur l'ouverture des données publiques.
Cédric O et Mohammed Adnène Trojette, quelles différences à leur poste ?
Désormais, le voici propulsé comme nouveau monsieur numérique de l'Élysée et d'Emmanuel Macron. Mais quel est son rôle exact ? En tant que conseiller sur les questions économiques, il intègre le pôle économie des conseillers de l'Élysée, à côté des pôles régaliens (intérieur, sécurité, justice...), social et santé, territoire (agriculture, logement, forêt...), écologie, éducation nationale, diplomatique, parlementaire et communication. Son périmètre s'en tient donc aux strictes questions du numérique et sera la petite voix du président de la République sur ces questions.Son « homologue » au gouvernement, Cédric O, est chargé d'une mission : préparer et coordonner la politique de transformation numérique de l'État en accord avec le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin. En tant que secrétaire d'État au numérique, Cédric O dispose d'une multitude de compétences, comme la mise en œuvre du programme des investissements d'avenir dans le domaine du numérique, l'élaboration du cadre juridique du numérique ou encore la promotion des actions destinées à accélérer la transformation numérique de l'économie, des organisations, de l'action publique et des territoires.
Contrairement au conseiller de l'Élysée, le secrétaire d'État est placé sous l'autorité du Premier ministre, qui lui confie ses missions. Il peut aussi signer des décrets qui relèvent de ses attributions, ce que ne peut évidemment pas faire un conseiller présidentiel.