Criteo a déposé mercredi auprès du gendarme américain de la bourse les documents nécessaires à son introduction sur le Nasdaq, qui devrait, après examen du dossier, intervenir avant la fin de l'année sous le signe CRTO. Le français, désormais largement implanté aux Etats-Unis, y affiche son intention de lever au minimum 190 millions de dollars.
Comme Twitter il y a quelques jours, Criteo a choisi de procéder de la façon la plus discrète possible en ne rendant public que le plus tard possible les éléments chiffrés liés à son modèle économique. Le formulaire F-1 enregistré par ses soins mercredi révèle toutefois bon nombre d'indicateurs quant à la performance de ce français qui a su s''imposer comme l'un des acteurs incontournables du reciblage publicitaire au niveau mondial.
194,3 millions d'euros de CA sur le premier semestre 2013
On apprendra notamment que la société a réalisé en 2012 un chiffre d'affaires de 271,9 millions d'euros, en croissance de 89% sur un an, et que les six premiers mois de 2013 lui ont déjà permis d'engranger 194,3 millions d'euros. Rentable entre 2010 et 2012, Criteo affiche des pertes de l'ordre de 4,9 millions d'euros sur les six premiers mois de 2013 et prévient qu'il est possible que le second semestre se révèle également négatif, en raison d'importants investissements (la récente acquisition de AD-X Tracking et de dépenses opérationnelles en hausse.
Criteo ne livre pas encore d'information quant au cours d'introduction visé ou à la valorisation espérée suite à cette introduction, mais table vraisemblablement sur des chiffres ambitieux. Sa dernière levée de fonds, réalisée fin 2012, portait sur un montant de 30 millions d'euros. On estimait à l'époque qu'elle valorisait Criteo à plus de 500 millions d'euros.
Les principaux actionnaires de Criteo avant cette introduction sont les fondateurs et dirigeants du groupe, ainsi que les fonds Idinvest Partners, Index Ventures, Elaia Partners et Bessemer. La vente sera menée par JP Morgan, Deutsche Bank et Jefferies.