Intel connaît ces derniers temps quelques soubresauts. L'entreprise américaine a essuyé divers revers qui sont le fruit d'une stratégie où la marque voyait l'architecture x86 régner sur l'ensemble de nos terminaux de la montre connectée au PC en passant par les serveurs. Hélas pour Intel, cette vision s'est heurtée à de nombreuses difficultés techniques, particulièrement sur le marché des smartphones et tablettes où le x86 n'a jamais pu concurrencer l'architecture ARM. C'est ainsi qu'Intel jetait il y a quelques mois l'éponge sur ses coûteux efforts en matière de mobilité (voir Intel jette l'éponge sur les smartphones et tablettes) alors que la marque a procédé à des licenciements massifs, notamment dans l'Hexagone où ses activités de recherche et développement sur les modems semblent être de l'histoire ancienne.
Pour autant, Intel connaît bien l'architecture ARM puisque la marque développait il y a des années maintenant ses propres processeurs ARM. C'était les puces Intel Xscale, des puces que l'on retrouvait notamment dans les PDA et autres Pocket PC. Une activité qui a été revendue en son temps à Marvell. Depuis, Intel n'a que fort peu goûté à ARM et s'il semble toujours exclu que le fondeur conçoive à nouveau des processeurs ARM, il se montre plus conciliant s'il s'agit de les fabriquer pour des tiers.
C'est ainsi qu'Intel annonce qu'il fabriquera des puces ARM en 10nm FinFET avec comme premier client LG dans le cadre du programme Intel Custom Foundry. Si LG est le premier client, le consortium ARM, fraichement racheté par le japonais SoftBank n'est pas mis de côté puisqu'il est partie prenante dans cet accord et s'en félicite d'ailleurs officiellement par un communiqué. Un accord bien différent du partenariat noué avec Rockchip en son temps par Intel. D'autant qu'il donnera aux clients Intel Custom Foundry un accès à un processus de fabrication de pointe pour les prochains designs ARM via la licence Artisan Physical IP qui regrouper diverses briques ARM dont POP avec ses coeurs Cortex A ou ARM big.LITTLE. Rappelons qu'actuellement le processeur A9 qui équipe les iPhone 6S est gravé en 16nm par TSMC ou en 14nm par Samsung.
Dans ce partenariat, qui aurait du se matérialiser bien plus tôt selon nous, ARM gagne la capacité de production d'Intel, ainsi que son processus de fabrication généralement à la pointe. De son côté, Intel s'assure d'occuper au mieux et au maximum la capacité de production de ses coûteuses lignes de production. Et il n'est pas exclu qu'Intel ait quelques arrières pensées histoire de draguer des grands noms de l'industrie. Alors qu'Intel a été fameusement évincé de l'iPhone, c'est peut être là le meilleur moyen d'y rentrer, autre que par un hypothétique composant radio ? Et si Apple figure évidemment dans la liste des clients potentiels, d'autant plus que l'on connaît ses velléités d'intégrer à terme des puces ARM à ses futures générations de MacBook, Intel n'oublie sûrement pas les Samsung et Qualcomm dont les seuls fournisseurs sont TSMC ou GloFo, alias GlobalFoundries. Quoi qu'il en soit, les termes financiers de cet accord n'ont pas été divulgué par l'une ou l'autre des parties et l'on ne sait quand les premières puces Intel Custom Foundry verront le jour !