On entend déjà le ton sépulcral de rigueur : « personne ne peut se cacher », affirme la vitrine commerciale de ScanEye, un outil édité par la société polonaise Kalasoft à destination des ayant droits soucieux de défendre leurs intérêts contre le téléchargement illégal.
Pour faire connaitre ses activités, ScanEye propose depuis peu un service baptisé MyPiracy, qui propose à l'internaute de voir quels téléchargements illégaux ont été réalisés via BitTorrent à partir de l'adresse IP qu'il utilise pour se connecter au site.
Pour opérer celui-ci, Kalasoft lance des téléchargements depuis ses propres serveurs, et collecte l'adresse IP de tous les peers qui participent aux échanges sur une liste de fichiers donnée. Interrogée par Torrentfreak, la société indique cibler tout particulièrement les fichiers .torrent indexés sur TorrentReactor et NuTorrent. Elle affirme surveiller quelque 430 000 fichiers.
Le principe n'est pas sans rappeler l'initiative You Have Downloaded, qui avait défrayé la chronique fin 2011, notamment parce qu'il était possible d'interroger d'autres adresses IP que la sienne. Il avait ainsi été découvert que des téléchargements BitTorrent étaient associés à des adresses IP appartenant à l'Elysée ou à la RIAA. À l'époque, You Have Download disait vouloir sensibiliser les internautes au sujet de l'absence d'anonymat sur Internet en général et sur BitTorrent en particulier.
Avec ScanEye, Kalasoft poursuit des visées plus mercantiles : la société cherche tout bonnement à commercialiser ses outils. « Les détenteurs de droits peuvent visualiser les adresses IP de pays spécifiques pour des contenus soumis au droit d'auteur spécifiques. Par exemple, BMW peut vérifier qui a téléchargé BMW DVD Navigation 2012, mais ils ne peuvent pas voir quels autres contenus ont été téléchargé par cette IP », indique l'éditeur.
À en croire les retours des lecteurs de TorrentFreak, les résultats ne sont pas forcément concluants, même en écartant le cas de figure des internautes à qui leur fournisseur d'accès attribue une adresse IP dynamique. Identifiées, les adresses utilisées par ScanEye pour opérer sa détection ont d'ores et déjà été ajoutées aux listes noires de type IPFilterx.