Le Steam Deck avait créé la surprise. Avec la ROG Ally, le renouvellement était appréciable, tandis que l’AYANEO 2S soulignait une certaine montée en gamme. Alors, forcément, la KUN n’est pas une console portable pour M. Tout-le-Monde et son prix va en dissuader plus d'un, mais une fois la machine entre les mains, difficile de ne pas y voir une espèce d'accomplissement.
- Superbe écran QHD de 8,4"
- Performances de haut niveau
- 2x USB4 + 1x USB3.2
- 64 Go RAM/4 To SSD
- Contrôles très complets
- Packaging de grande classe
- Tarif logique, élevé malgré tout
- Chauffe importante « à fond »
- Écran : pas d'OLED, « que » 60 Hz
- Croix directionnelle moyenne
Fiche technique AYANEO KUN
À gauche, le carton « de base » et, à droite, la très belle boîte en bois © Nerces pour Clubic
Plus grosse que le Steam Deck, mais pas tant que ça
Si AYANEO est capable de faire des consoles compactes comme la 2S, elle avait envie de se lâcher, de laisser ses ingénieurs expérimenter avec la KUN. La machine adopte un châssis encore un peu plus imposant que le Steam Deck, mais nous le verrons, c’est pour la bonne cause. À 312,4 millimètres de long sur 132,5 mm de large, elle ne passe pas inaperçue. En revanche, il convient de souligner sa relative finesse : 21,9 millimètres c’est à peine plus que la ROG Ally.
Difficile de faire écrin plus élégant pour la KUN © Nerces pour Clubic
Non, le chiffre qui impressionne en regardant la fiche technique de la KUN, c’est son poids : les 950 grammes, on les sent d’ailleurs bien quand on sort la machine de sa boîte. En revanche, alors que nous n’avons pas pour habitude de faire des unboxing chez Clubic, nous ne résistons pas au plaisir de vous montrer des clichés de cette remarquable boîte qui protège la console.
Le contenant est en carton, mais ensuite, nous avons droit à un écrin en bois avec face supérieure décorée. La KUN repose dans sa gangue de mousse, épaisse, et il en va de même pour les boîtes des accessoires. Ici, AYANEO ne se moque pas du monde avec l’alimentation secteur bien sûr, mais aussi les adaptateurs pour les prises internationales, un câble USB-C et, surtout, deux petits adaptateurs USB-A > USB-C. Tellement pratique.
Des coloris bien différents pour la KUN, mais moins de fantaisie que sur la 2S © AYANEO
White Silk, Black Feather et Silver Wing, trois coloris sont au choix. Pour notre test, c’est la Black Feather que nous avons retenue. Nous avions un peu peur que ce coloris marque, mais ça reste raisonnable. Rien à redire non plus sur la conception générale d’une machine qui est bien pensée. Les dimensions sont impressionnantes, mais elles ont été utilisées avec brio par AYANEO qui n’oublie pour ainsi dire aucune fonctionnalité. Nous y reviendrons.
Notons que les grips des poignées sont détachables : AYANEO masque ici les vis à retirer pour ouvrir la bête. Le fabricant soigne l’aspect visuel de ses produits. À l’intérieur, pas de surprise, car il n’existe pas plus puissant que l’AMD Ryzen 77840U sur le marché. La puce est épaulée par 16 Go, 32 Go ou même 64 Go de LPDDR5X-6400. Sans que cela soit de nature à bouleverser les choses, nous regrettons qu'AYANEO ne soit pas allé un peu plus haut (en 7200 ou 7500), après tout, la KUN est une vitrine technologique.
Doté de 8 cœurs Zen 4 capables de monter à 5,1 GHz et 12 cœurs RDNA3 qui peuvent atteindre 2,7 GHz, le Ryzen 7 7840U est poussé plus loin que nous en avons l'habitude : AYANEO autorise un TDP compris entre 5 et… 54 watts, rien que ça ! Pour le reste, notons la présence d’un SSD PCIe 4.0 au format 2280 d’une capacité de 512 Go, 1 To, 2 To ou même 4 To. Celui-ci est complété par un microSD « UHS-II » capable de débits jusqu’à 300 Mo/s.
Deux USB sur le dessus et un troisième sur la tranche inférieure © Nerces pour Clubic
Soulignons aussi la connectique étendue de la machine avec un port USB-A 3.2 Gen 2 et, surtout, deux ports USB4 Type-C pour une polyvalence qui n’a rien à voir avec ce que proposent les machines d’ASUS ou de Valve. Un jack 3,5 mm complète l’offre, mais notons qu’un lecteur d’empreintes digitales est intégré au bouton d'allumage et qu’une caméra compatible Windows Hello est présente non loin de la croix directionnelle.
Un magnifique écran de 8,4 pouces
S’il n’est pas question des dernières versions des deux protocoles, le Wi-Fi 6E et le Bluetooth 5.2 sont de la partie, mais le plus important à évoquer maintenant est incontestablement l’écran. Si la KUN n’est guère plus large que le Steam Deck, son écran est bien plus imposant avec une diagonale de 8,4 pouces quand Valve ne propose qu’une dalle 7 pouces. Pas d’OLED hélas, mais de l’IPS avec une luminosité de 500 nits et une excellente restitution des couleurs. Ça compense.
La dalle est en 2 560 x 1 600 pour une définition de 350 points par pouce. En revanche, il n’est pas question de dépasser les 60 Hz comme ASUS peut le proposer : jusqu’à 120 HZ sur la ROG Ally. Reste qu’à l’allumage de la KUN on est tout de suite frappé par la taille bien sûr, mais aussi par la qualité de l’écran. Les couleurs de notre fond d’écran sont vives, contrastées. En jeu, c’est la même chose et il faut admettre que le Steam Deck, même dans sa version « haut de gamme », fait bien pâle figure.
Les sticks sont impeccables et les boutons principaux également © Nerces pour Clubic
De part et d’autre de la dalle, nous retrouvons logiquement les contrôles et, une fois encore, AYANEO a mis le paquet avec deux pads tactiles comme sur le Steam Deck. Ils paraissent un peu moins agréables à manipuler ou alors étions-nous plus habitués à ceux de Valve ? Après quelques jours, on s’y fait d’ailleurs plutôt bien. Impossible en revanche de ne pas critiquer AYANEO pour sa croix directionnelle qui n’est pas au niveau du reste.
Circulaire, elle peut être démontée, mais AYANEO ne livre pas de croix « en croix » justement pour mettre à la place. On doit faire avec un accessoire que nous trouvons trop raide pour être confortable et précis. Nous prenons sur ce point l’exemple des fameux « quarts de cercle » dans les jeux de baston et le fait est qu’on sort moins facilement ses coups avec la KUN qu’avec la ROG Ally, pourtant pas encore parfaite à ce niveau.
Dommage, la croix directionnelle n'est pas tout à fait au niveau du reste © Nerces pour Clubic
Comme pour compenser, AYANEO intègre le fameux effet Hall sur ses mini-sticks qui sont d'aussi bonne qualité que ceux de la console 2S. Rien à redire non plus sur les boutons principaux ou les quatre palettes que le fabricant a placés au dos de la KUN : ce sont d’ailleurs parmi les plus accessibles que nous ayons pu voir sur console portable. Seules les deux de la ROG Ally nous semblent encore meilleures… mais elles ne sont que deux.
AYANEO a profité de l’espace disponible pour intégrer deux autres boutons au niveau des boutons de tranche et des gâchettes. Ces commandes sont de qualité, mais les deux boutons en plus ne sont pas des plus accessibles. Dommage. Enfin, notons la présence d’un pied rabattable. Il permet de poser la console inclinée. En métal, le pied paraît solide et il vient masquer l’accès au lecteur microSD. En dessous, on repère un autocollant KUN qui cache pour sa part un port SIM, pour une version de la console avec 4G.
AYASpace a progressé pour une surcouche accessoire © Nerces pour Clubic
Une fois la KUN allumée, l'intérêt des multiples petites commandes placées tout autour de l'écran de la KUN saute aux yeux. AYANEO propose six petits boutons pour remplacer les start/menu/Xbox de la manette Xbox et agir sur les applications de son cru. Franchement, c’est très agréable de ne pas avoir à se demander si le bouton Xbox par exemple sera émulé : ici, toutes les commandes de tous les jeux PC fonctionnent parfaitement.
De plus, les deux boutons AYANEO présents sous le pad tactile de droite viennent masquer/activer l’interface Quick Tool 2.0 laquelle apporte des contrôles clés pour agir sur le TDP, activer l’overlay, jouer avec le paramétrage des commandes, activer les vibrations ou le gyroscope, activer le mode avion/Bluetooth/Wi-Fi et, ce n’est pas le moins important, jouer avec plusieurs modules pour activer le FSR, prendre des captures ou mettre en sourdine la machine par exemple.
À gauche, l'overlay en action et, à droite, le Quick Tool 2.0 © Nerces pour Clubic
Grâce à ses nombreuses commandes, la KUN s’avère plus pratique à utiliser que n’importe quelle autre console portable passée entre nos mains. De plus, AYANEO lui associe toujours l’AYASpace, lequel est passé en version 2 depuis notre test de la 2S. AYASpace est une surcouche intégrant les options de Quick Tool 2.0, mais qui joue aussi le rôle de bibliothèque de jeux. On peut associer à ces derniers diverses configurations. L’outil fonctionne bien, mais à l’usage, nous restons plus clients du mode Big Picture intégré à Steam.
Qu’est-ce que ça dit côté performances ?
… puis celui de CPU-Z… © Nerces pour Clubic
Pour le reste, nous n’entrerons pas dans des détails logiciels qui sont sans intérêt : comme la 2S ou la ROG Ally, la KUN tourne effectivement sur un classique Windows 11 avec tout ce que cela implique. En revanche, nous avions à cœur de vérifier les performances de la « petite » nouvelle.
Notez que, par souci de simplification, nous n'avons pas multiplié les mesures. Nous avons opté pour des essais en exploitant la puissance maximale des différentes machines testées en exploitant les réglages fournis, de base, par les fabricants.
PCMark
PCMark d'abord sur la KUN puis sur la 2S d'AYANEO © Nerces pour Clubic
Comme sur les autres consoles, nous débutons avec un test « production », en l’occurrence le fameux PCMark qui vient simuler les usages « quotidiens » d’un ordinateur. Nous avions pour cela branché la KUN à un écran, un clavier et une souris… merci les trois ports USB de la machine. Nous avons été surpris de voir des résultats plus faibles que sur la 2S. Ça reste très correct, mais nous attendions un peu mieux.
3DMark Fire Strike
AYANEO KUN, 2S et ROG Ally sur 3DMark © Nerces pour Clubic
Les résultats sont bien différents dès lors que l’on passe à 3DMark et à la scène FireStrike. Les écarts ne sont pas incroyables, mais la KUN l’emporte assez nettement sur la 2S, avec moins de marge sur la ROG Ally et de manière écrasante sur le Steam Deck et ses 4 321 points. Notez que le Steam Deck est « handicapé » par son TDP (15 watts) inférieur aux autres (28-30 watts).
Cyberpunk 2077: Phantom Libety
Cyberpunk 2077 sur AYANEO KUN, puis 2S et, enfin, ROG Ally © Nerces pour Clubic
Terminé les outils théoriques, place aux jeux et au plus « technologique » du moment, Cyberpunk 2077. Il est amusant de constater, qu’une fois encore, l’AYANEO 2S (78,97 ips) en remontre à sa grande sœur la KUN (74,47 ips). Même lorsque cette dernière est calée sur 54 watts de TDP, elle reste inférieure avec cependant des minimums plus élevés (32,66 vs 38,20 ips).
Cyberpunk 2077 sur AYANEO KUN en 54 W, 28 W, 15 W et 10 W © Nerces pour Clubic
Par curiosité, nous avons joué sur quatre valeurs de TDP pour la KUN : 54 W, 28 W, 15 W et 10 W. Passer en 28 W ne fait pas perdre beaucoup de fluidité, mais la machine se montre bien plus discrète et autonome. Réduire à 15 W est beaucoup plus délicat et à 10 W, le nombre d'images par seconde plonge.
Shadow of the Tomb Raider
AYANEO 2S et ROG Ally sur Shadow of the Tomb Raider © Nerces pour Clubic
Shadow of the Tomb Raider peut sembler moins jouable, mais n’oubliez pas que les détails sont sur « haut ». Là encore, nous sommes un peu déçus par les performances de la KUN. En réalité, elles sont conformes à ce que peut produire le Ryzen 7 7840U sur l’AYANEO 2S, mais nous prouvent que le TDP à 54 W n’a que peu d’intérêt : c'est l'iGPU qui se montre bloquant.
CrystalDiskMark
Les SSD des consoles KUN et 2S sur CrystalDiskMark © Nerces pour Clubic
Comme sur le test de la 2S, nous n’avions pas envie de vous noyer avec des dizaines de mesures. Nous avons tout de même testé les débits du SSD alors qu’AYANEO insiste sur l’option 4 To qui distingue sa machine des ROG Ally ou Steam Deck (512 Go maximum). Il n’y a pas à mégoter ici et le SSD retenu est redoutable : ses débits sont parmi les meilleurs sur un SSD PCIe 4.0. Attention à la chauffe cependant quand les tests sont trop rapprochés.
Est-ce que le Schmilblick tient dans la main ?
Habile transition pour évoquer un point important : la question de la chauffe et du bruit. Le Steam Deck est limité côté performances, mais il parvient à faire tourner les jeux sans être excessivement bruyant. La ROG Ally est le meilleur compromis entre puissance d’un côté et chauffe/bruit de l’autre. Hélas, la KUN est plutôt au niveau de la 2S : elle s’en sort bien, mais reste plus bruyante que la console d'ASUS. Notons que le mode 54 W est surtout utile pour tester le ventilateur : ah ça, il tourne !
AYANEO a heureusement très bien géré la dissipation thermique et à aucun moment, la KUN ne nous a « chauffé » les mains. Sa grande taille l’aide à bien compartimenter les éléments les plus chauds et à orienter le flux d’air vers la tranche supérieure de la machine. De fait, cela ne gêne jamais le joueur et on profite d’un confort assez incroyable pour une console de cette taille. Le bon grip des poignées y est aussi pour quelque chose.
Les boutons LG/RG ne sont pas les plus accessibles. Dommage © Nerces pour Clubic
Nous avons évoqué le fait que ces grips peuvent être retirés pour accéder aux vis de la console. On regrette en revanche qu’AYANEO n’en ait pas profité pour proposer des grips personnalisés. Même chose pour les options liées aux contrôles : pourquoi sur un modèle aussi haut de gamme, on ne retrouve pas les options des meilleurs gamepads comme ces sticks interchangeables ou la course limitée des deux gâchettes ?
Enfin, terminons avec un point autonomie. AYANEO est ambitieux avec la KUN et sa batterie de 19 500 mAh, quand la 2S n’intègre qu’une 13 050 mAh. Pour chiffrer l’autonomie, nous avons repris Cyberpunk 2077 en 720p, comme sur nos benchs. Mais alors que la ROG Ally est juste sous les 2 h et que la 2S dépasse légèrement cette valeur, la KUN nous permet de jouer un peu plus de 2 h 45. En pratique et hors 54 W, la batterie baisse bien plus modérément. On est moins stressé à l’idée d’être à court de… « carburant ».
AYANEO KUN : l’avis de Clubic
Le ticket d’entrée pour découvrir l’AYANEO KUN est à près de 1 000 euros. Forcément, ça dissuade. Pour autant, difficile de critiquer le fabricant quand on a entre les mains un monstre doté d’un écran 8,4 pouces, d’un processeur Ryzen 7 7840U qu’il est possible de « débrider » jusqu’à 54 watts, d’un SSD M.2 au format 2280, d’une incroyable batterie de 75 Wh (19 500 mAh) et d’innombrables petits plus (pied escamotable, reconnaissance digitale/faciale, 3 ports USB dont 2 Gen4, gyroscope…).
Alors, c’est vrai, l’AYANEO KUN ne permet pas de booster autant qu’on aurait pu l’espérer les jeux par rapport à une ROG Ally Z1 Extreme, mais que c’est agréable de jouer sur un écran aussi grand d’autant que le poids de la machine est parfaitement réparti et que ses 950 grammes ne sont pas si gênants que l’on pourrait le croire. Machine luxueuse dont la version la plus musclée embarque 64 Go de RAM et un SSD de 4 To, l’AYANEO KUN doit être vue comme une vitrine technologique. Une vitrine qu’il est très difficile de laisser de côté quand on y a goûté.
- Superbe écran QHD de 8,4"
- Performances de haut niveau
- 2x USB4 + 1x USB3.2
- 64 Go RAM/4 To SSD
- Contrôles très complets
- Packaging de grande classe
- Tarif logique, élevé malgré tout
- Chauffe importante « à fond »
- Écran : pas d'OLED, « que » 60 Hz
- Croix directionnelle moyenne