© Pierre Crochart pour Clubic
© Pierre Crochart pour Clubic

Si la marque a d'une manière générale disparu de l'échiquier européen (disons plutôt occidental) depuis 2020, Huawei continue de marteler que, non, l'absence de services et d'applis Google ne handicape en rien sa faculté à développer d'excellents smartphones.

On a passé quelques jours avec le Pura 70 Ultra — le nouveau nom de la gamme « P». Et autant dire que nous ne sommes pas très alignés avec ce constat. Pas du tout, même. Surtout quand le principal intéressé fait comme si de rien n'était, et commercialise son dernier flagship à 1 499 €.

Les plus
  • Un très bon photophone
  • La qualité de construction
  • L'autonomie
Les moins
  • Une interface toujours aussi frustrante, voire inutilisable
  • Pas de 5G ni de Wi-Fi 6e/7
  • Des performances dignes d'un téléphone de 2022
  • Moins convaincant en vidéo
  • Seulement 2 mises à jour promises

Dans la boîte du Huawei Pura 70 Ultra

  • Coque de protection rigide
  • Chargeur deux ports (USB-A et USB-C) 100 W
  • Câble de recharge USB-C vers USB-C

Design : du (très) bel ouvrage

Par chance, la structure de nos tests fait en sorte que nous commencions par l'un des points forts du Huawei Pura 70 Pro. Remarquable sur bon nombre d'aspects, le dernier smartphone du géant chinois est une petite merveille de design.

Le Huawei Pura 70 Ultra est resplendissant © Pierre Crochart pour Clubic

Ce n'est pas si souvent que l'on prend en main un smartphone qui ne ressemble à rien de connu. Ici, on apprécie particulièrement la forme incurvée de l'écran sur les quatre bords. La prise en main est parfaite, et même le poids assez élevé de l'engin de 226 grammes ne nous a pas tant gêné que cela.

Au dos, la marque recycle son cuir végan dans un coloris vert d'eau du plus bel effet. Le toucher est fort agréable et le quadrillage apporte une petite touche « maroquinerie de luxe » à l'ensemble qui n'est pas pour déplaire.

Ici, le design est travaillé et du plus bel effet © Pierre Crochart pour Clubic

Malgré la taille imposante des capteurs photo, l'îlot sait garder une relative compacité. Disons qu'on aurait été en droit de s'attendre à pire, surtout après le presque grotesque Xiaomi 14 Ultra. C'est que les ingénieurs de Huawei n'ont pas chômé : le module principal, le grand-angle, dispose d'un moteur qui vient le sortir de quelques millimètres du châssis lorsqu'on l'utilise. On conserve ainsi un form factor plus digeste, sans renier sur la qualité des clichés. Pas d'inquiétude : en cas de chute, le module se rétracte automatiquement (et plutôt vite, ouf).

La taille des capteurs photo est impressionnante © Pierre Crochart pour Clubic

Le smartphone est évidemment certifié IP68, et embarque un verre de protection maison, appelé Kunlun. On serait toutefois bien en peine d'en comparer l'efficacité face aux verres des iPhone 15 Pro Max ou du Gorilla Glass Victus+ qui orne les smartphones Android les plus haut de gamme.

Écran : un superbe écran aux promesses floues

Le Huawei Pura 70 Ultra est équipé d'un écran très généreux de 6,8 pouces. Une dalle naturellement OLED, qui affiche une belle définition de 2844 x 1260 pixels. Mais là où les problèmes commencent, c'est au chapitre de la fréquence de rafraîchissement.

La dalle OLED offre une belle définition © Pierre Crochart pour Clubic

Huawei l'écrit noir sur blanc dans sa fiche technique : il s'agit d'un écran LTPO capable de varier sa fréquence entre 1 et 120 Hz. Une fonctionnalité permettant de réduire la consommation énergétique dans les phases de consultation, et d'accélérer la cadence lorsqu'on interagit avec le smartphone pour plus de fluidité. Sauf que l'option permettant d'afficher en temps réel la fréquence d'affichage de l'écran prétend bien le contraire.

Oups, Huawei ne semble pas tenir ses promesses concernant la fréquence de son écran © Pierre Crochart pour Clubic

Dans notre cas, la fréquence ne fait que basculer entre 60 Hz et 120 Hz. Nous n'avons trouvé aucun cas de figure où elle descend effectivement sous ce seuil. Pire, l'écran reste à 60 Hz même pendant la lecture d'une vidéo capturée (via le smartphone) à 30 images par seconde. Peut-être ne s'agit-il que d'une mauvaise intégration de l'outil de mesure du balayage de l'écran… mais ce serait la première fois que nous rencontrons ce problème lors d'un test de smartphone.

L'écran est tout de même réactif et lumineux © Pierre Crochart pour Clubic

Quoi qu'il en soit, l'écran est (bien entendu) hyper réactif et les animations de l'interface à l'avenant pour renforcer encore cette bonne impression. Les couleurs affichées sont alléchantes, et la luminosité suffisamment soutenue pour utiliser le smartphone très confortablement en extérieur sous une lumière vive.

Performances : retour vers le passé (lointain)

Lors de l'annonce du Huawei Pura 70 Ultra, la marque est restée très silencieuse sur le SoC utilisé dans son dernier smartphone. En fait, elle a tout simplement refusé de répondre à nos questions et de détailler quoi que ce soit la concernant. En déballant le téléphone, on comprend mieux pourquoi.

Prenons toutefois un petit paragraphe pour apprécier l'effort de Huawei qui, cinq ans après l'instauration de l'embargo américain l'empêchant d'utiliser les technologies de Qualcomm, est parvenu à mettre au point une puce en 7 nm (la Kirin 9010 dont il s'agit ici), plutôt efficiente. Cet aspect de la stratégie de la marque n'est absolument pas à remettre en cause. Ce qui l'est, en revanche, est de vendre 1 500 € un téléphone haut de gamme qui a les performances d'un flagship de 2022.

Ce Huawei Pura 70 Ultra est décevant à bien des titres © Pierre Crochart pour Clubic

Et ce n'est pas une formule ; on a les chiffres sous les yeux. Sur nos applications de benchmark, le Huawei Pura 70 Ultra s'en sort aussi bien que le Asus Zenfone 9 sorti il y a deux ans. Sur certains tests, comme ceux de Geekbench impliquant le processeur, des modèles milieu de gamme de 2022 jouent même à armes égales avec le dernier Huawei. Enfonçons le clou une dernière fois : le P60 Pro, prédécesseur du présent Pura 70 Ultra, obtenait de meilleurs scores sur tous les benchmarks habituels.

Des chiffres qui nous renvoient des années en arrière © Pierre Crochart pour Clubic.

Est-ce que c'est grave ? Est-ce que le téléphone rame ? Non. Mais il ne s'agit pas que de performances. Au risque de vous l'apprendre, le Pura 70 Ultra n'est pas compatible 5G, et ne prend en charge que le Wi-Fi 6 (pas 6e, 6). Encore deux choses que le Zenfone 9 d'Asus faisait mieux en 2022. Le POCO F6 Pro, testé il y a quelques jours chez Clubic, supporte quant à lui le Wi-Fi 7 pour 569 €.

Maintenant, rien ne vaut l'épreuve du réel, pas vrai ? On a lancé Genshin Impact, et il s'avère que le gacha de miHoYo tourne impeccablement avec les graphismes au maximum et s'approche des 60 images par seconde de façon stable. On pourrait finalement prendre le cas du Pura 70 Ultra comme une occasion de remettre en question cette vaine et perpétuelle quête de performances des smartphones. Mais ne nous leurrons pas, Huawei finira par vouloir rivaliser avec Apple et Qualcomm sur la vélocité de ses puces. Il n'en a simplement pas encore les moyens techniques.

Genshin Impact en test © Pierre Crochart pour Clubic

Vous l'aurez compris, ce qui gêne ici c'est la détente avec laquelle Huawei commercialise un téléphone ultra haut de gamme sans qu'il ait les épaules pour soutenir cette promesse. N'ayons pas peur des mots : c'est tout simplement honteux.

Interface : circulez, c'est toujours un cauchemar

Ouille... l'interface est toujours aussi frustrante © Pierre Crochart pour Clubic

Au cas où vous auriez raté le mémo : Huawei ne peut plus utiliser les services et applications Google sur ses téléphones depuis 2019. Conséquence ? Pas de Play Store, pas de Gmail, pas de YouTube, pas de sauvegarde automatique de vos photos sur le cloud du géant américain, et j'en passe. Une situation inconfortable de laquelle Huawei tente de se sortir bon gré mal gré à l'aide de App Gallery et de Petal Search, deux applis qui permettent de retrouver la plupart des applications auxquelles on est habitués. Soit nativement, soit en téléchargeant un fichier .apk. Pour l'expérience utilisateur, on repassera. À titre d'exemple, voici à quoi ressemble la page de téléchargement proposée par Petal Search pour l'application Twitch (indisponible sur l'App Gallery). Hyper rassurant.

Une interface conviviale et rassurante (non) pour télécharger Twitch © Pierre Crochart pour Clubic.

Notez que, pour ce que ça vaut, App Gallery n'est pas particulièrement un espace très accueillant. Difficile de faire la différence entre le magasin d'application de Huawei et des sites d'e-commerce comme AliExpress ou Temu. Des applis inconnues au bataillon par centaines, des bons d'achat à gagner en jouant à la loterie, et évidemment des publicités y sont monnaie courante.

Des publicités partout et seulement deux mises à jour garanties © Pierre Crochart pour Clubic

On passera sur le fait que EMUI 14.2, la surcouche du Pura 70 Ultra, tourne sur une version modifiée d'Android 12 (sorti en 2021). De toute façon, Huawei se fiche de fournir un suivi logiciel correct à ses utilisateurs. Pour 1 500 €, vous aurez en effet droit à deux mises à jour majeures d'Android (plus une année de support de sécurité).

Deux ans. 1 500 €. On le répète pour souligner, et surligner, l'absurdité de la situation. À titre de comparaison, le Nothing Phone 2(a), vendu 349 €, aura droit à 3 ans de mises à jour Android et de 4 ans de suivi de sécurité (ah, et il est évidemment compatible 5G).

Si ce n'était que ça. Le fait est que même après cinq ans de désunion entre Huawei et Google, l'expérience utilisateur offerte par EMUI est tout bonnement irritante. Même s'il est possible d'installer assez facilement des applis depuis des sources externes, beaucoup ne fonctionnent pas comme prévu. Par exemple, nous ne recevons strictement aucune notifications de Proton Mail, Twitch, X.com, Bluesky, Discord, Libération… basiquement toutes les applis ne provenant pas de l'App Gallery. Bénéfique pour notre santé mentale, nous direz-vous.

Avec Aurora Store et Gbox, on peut retrouver (assez) facilement les applis Google. Mais toutes ne fonctionnent pas normalement © Pierre Crochart pour Clubic.

Par ailleurs, nous nous devons d'écrire qu'utiliser un smartphone Huawei en 2024 est une expérience que plutôt terrifiante. Terrifiante, parce qu'il n'existe pas une seule application installée sur le téléphone en sortie de boîte qui ne nous accueille pas avec une gigantesque pop-up nous demandant l'accès à nos données personnelles. Et il y en a, des applis. Autant que sur un téléphone Xiaomi bas de gamme débordant de bloatwares. De la publicité, ne tournons pas autour du pot, qui est omniprésente sur l'écran d'accueil du téléphone à son premier démarrage. 1 500 €, rappelons-le encore.

Des dizaines de bloatwares vous attendent sur l'écran d'accueil © Pierre Crochart pour Clubic.

Appareil photo

La gamme P de Huawei a toujours été à l'avant-garde de la photographie. Un aspect qui reste vrai même dans l'histoire récente de la marque. C'est indéniable, Huawei touche sa bille en photographie. Mais, cette année, la concurrence est peut-être plus rude que jamais. Ces derniers mois ont en effet été marqués par la sortie d'autres excellents photophones face auxquels le Pura 70 Ultra aura peut-être du mal à garder les épaules droites.

La configuration photo du Huawei Pura 70 Ultra :

  • Grand-angle : 50 Mpx, 1", ƒ/1.6-4.0, Sensor-shift OIS ;
  • Ultra grand-angle : 40 Mpx, ƒ/2.2, AF ;
  • Téléobjectif 3,5x : 50 Mpx, ƒ/2.1, OIS ;
  • Selfie : 13 Mpx, ƒ/2.4.
Huawei confirme sa position d'avant-gardiste en matière de photographie © Pierre Crochart pour Clubic

Grand-angle

Un capteur d'un pouce, ça fait vraiment la différence. Le Huawei Pura 70 Ultra délivre probablement parmi les images les plus impressionnantes que l'on puisse sortir d'un si « petit » appareil. En journée, le piqué est juste exceptionnel. Les couleurs sont chatoyantes, et la température semble même légèrement tirée vers le haut pour donner un côté encore plus chaleureux à l'ensemble.

Les détails sont impressionnants © Pierre Crochart pour Clubic
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Le niveau de détail est pour ainsi dire hors de ce monde. Solidement équipé, notamment avec cet objectif très lumineux à l'ouverture généreuse, le smartphone est capable d'opter pour une vitesse de déclenchement ultrarapide qui gèle complètement les éléments à l'écran. Voyez plutôt l'aspect des gouttes de cette fontaine sur l'image ci-dessous.

Vous pourrez capturer des gouttes d'eau avec précision © Pierre Crochart pour Clubic

Vous l'avez vu sur la fiche technique : l'objectif du grand-angle dispose d'une ouverture variable. Pour la plupart des futurs clients du smartphone, cela n'aura pas grande incidence (il faut passer par le mode Pro pour accéder à ce réglage), mais cela joue favorablement dans la polyvalence générale de l'appareil.

L'exposition est parfois plus en faveur des ombrés que des lumières vives © Pierre Crochart pour Clubic

Au rang des légers regrets, on pourrait peut-être encourager un traitement numérique moins porté sur les contrastes forts. Parfois, même en pleine journée, on sent que l'exposition est plus en faveur des ombres profondes que des lumières éclatantes. Un choix qui distingue le Pura 70 Ultra de la concurrence, mais qui peut surprendre en visionnant les résultats d'un shooting.

ƒ/1.6 / ƒ/4.0 © Pierre Crochart pour Clubic

Ultra grand-angle

Une fois n'est pas coutume, l'ultra grand-angle n'est pas en reste. Il faut dire qu'il est très bien équipé, et que sa grande résolution, sa taille ou encore la générosité de son ouverture font beaucoup pour qu'on obtienne des résultats d'exception.

Un peu plus froids que les clichés pris au grand-angle, ceux sortis de l'ultrawide n'en restent pas moins épatants en matière de piqué. Même les angles des images, habituellement détériorés par le phénomène de diffraction et de distorsion inhérent aux courtes focales. On perd en netteté, bien sûr, mais clairement pas autant que sur d'autres appareils.

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Les résultats sont vraiment à la hauteur de nos attentes © Pierre Crochart pour Clubic

Comme sur les iPhone de dernière génération, le Pura 70 Ultra utilise son ultra grand-angle pour la photo macro. Ce module est en effet doté d'un autofocus qui facilite la tâche et permet d'obtenir de très bons résultats.

© Pierre Crochart pour Clubic
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Téléobjectif / Zoom

La proposition du Pura 70 Ultra dénote. Alors que la majorité des flagships tournés vers la photo multiplient les focales pour plus de polyvalence, Huawei ne mise que sur un périscope proposant un zoom optique 3,5x. Un pari gagnant, la grande résolution du module autorisant une très belle allonge numérique jusqu'à 100x.

Avec le grossissement natif de 3,5x (soit une focale équivalente à 90 mm sur un appareil photo plein format), les clichés sont de toute beauté. Une nouvelle fois, c'est le piqué qui impressionne. L'image fourmille de détails et les couleurs paraissent naturelles. On pourrait toutefois opposer le même reproche que plus haut, à savoir que « l'exposition à gauche » (plus d'ombres, moins de hautes lumières) ne rend pas toujours service à la clarté de l'image. Rien qu'une brève retouche ne puisse corriger sans dégrader l'image.

© Pierre Crochart pour Clubic
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Le Pura 70 Ultra reste excellent même en utilisant le zoom numérique 10x © Pierre Crochart pour Clubic

Le Pura 70 Ultra reste excellent même en utilisant le zoom numérique 10x. On perd un peu en précision du point dans certains cas, mais en visionnant les images sur l'écran de son smartphone, il est tout simplement impossible d'affirmer qu'il ne s'agit pas d'un zoom optique. Huawei a vraiment fait un excellent travail sur ses algorithmes, et cela s'illustre jusqu'à la plus haute focale atteignable.

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Les algorithmes de traitement du P70 Ultra sont particulièrement efficaces pour combler les trous laissés par les pixels en mode zoom © Pierre Crochart pour Clubic

Habituellement, pousser un zoom numérique dans ses retranchements n'est pas une idée très lumineuse pour conserver un bon niveau de détail. Mais il s'avère que les algorithmes de traitement du P70 Ultra sont particulièrement efficaces pour combler les trous laissés par les pixels. Dans certains cas, bien sûr, on se retrouve face à une bouillie de pixels inélégante. Mais, bien souvent, il faut reconnaître que ça fonctionne plutôt bien. Tout va surtout dépendre de la distance à laquelle on se trouve du sujet : plus on est loin, plus le smartphone va tenter d'interpréter ce à quoi doit ressembler l'image. Pour un grossissement d'un sujet plus proche, il y a moins de marge d'erreur.

10x / 100x © Pierre Crochart pour Clubic
10x / 30x © Pierre Crochart pour Clubic

Photos de nuit

Les performances des différents capteurs en basse lumière sont assez incroyables. Il faut dire qu'ils sont tous de grande taille, et sertis d'un objectif très lumineux. Par ailleurs, les algorithmes font une nouvelle fois un très bon travail pour adoucir le bruit dans les zones d'ombre.

En mode nuit © Pierre Crochart pour Clubic
Les algorithmes adoucissent les zones d'ombre © Pierre Crochart pour Clubic
© Pierre Crochart pour Clubic

Portraits et selfies

Sans grande surprise, le P70 Ultra est un portraitiste très capable. Nous avons rencontré quelques petits ratés sur la mise au point, mais rien qui ne soit pas davantage attribuable à notre impatience qu'au smartphone. Pour le reste, le niveau de détail est une nouvelle fois stellaire. Le traitement appliqué sur le visage est, une nouvelle fois, en faveur du contraste, mais semble rester très naturel sur la carnation du sujet.

© Pierre Crochart pour Clubic
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Le détourage est parfait, même sur les félidés © Pierre Crochart pour Clubic

Le détourage des sujets est absolument impeccable. Même sur des chats dont le pelage pourrait poser quelques soucis aux capteurs. Notre seul reproche serait peut-être un effet bokeh par défaut un peu trop généreux. Heureusement, on peut en modifier l'intensité et déplacer le point focal après la prise depuis la galerie.

Selfie / Portrait appareil avant © Pierre Crochart pour Clubic

Vidéo

La vidéo n'est pas pour ainsi dire le meilleur atout du P70 Ultra. Le smartphone reste très capable de manière générale, mais il est par exemple impossible d'enregistrer des vidéos en 4K à 60 images par seconde en HDR. Il faut obligatoirement repasser à 30 images par seconde pour profiter du HDR. Les iPhone font mieux sur ce point depuis bientôt trois ans.

Ceci étant dit, la qualité d'image est très bonne, surtout au grand-angle. La stabilisation est très correcte pour se permettre de filmer tout en marchant, à l'exception bien sûr du téléobjectif. La longue focale ne faisant qu'intensifier les à-coups de nos mouvements.

Autonomie : un smartphone plutôt endurant

Le Pura 70 Ultra est doté d'une grande batterie qui saura vous rester fidèle toute la journée, et même plus. Le score obtenu par le smartphone sur PC Mark est tout à fait admirable, et fait montre d'une grande capacité d'endurance.

Pendant nos essais, où nous nous efforçons d'utiliser le smartphone au maximum durant la journée, nous avons pu accumuler plus de 6 h 30 de temps d'écran en une seule journée, et profiter encore de trois à quatre heures de batterie le lendemain. En gardant en tête qu'un Français moyen utilise son smartphone environ 3 h 30 par jour, ça donne une belle marge.

Les performances sont correctes © Pierre Crochart pour Clubic

En matière de recharge, le fonctionnement du Pura 70 Ultra est un peu étrange. Livré avec un chargeur 100W, il ne semble pas tirer parti, par défaut, de cette puissance de charge. En effet, lorsqu'on branche le téléphone, on nous invite à garder le doigt appuyé sur l'écran pour activer la charge 100W. D'après nos essais, cela ne change en vérité pas grand-chose.

En 10 minutes, on récupère 40 % d'autonomie par défaut et 46 % en mode 100W. Cela nous a demandé 40 minutes pour atteindre les 100 % dans le premier cas, et 37 minutes en puissance maximale. Pas de quoi prendre la peine d'activer ce mode d'après nous.

La recharge est plutôt rapide © Pierre Crochart pour Clubic

Huawei Pura 70 Ultra : prix, disponibilité et concurrence

On l'a suffisamment répété dans ce test, le Huawei Pura 70 Ultra est commercialisé à 1 499 € dans une unique configuration embarquant 16 Go de RAM et 512 Go de stockage interne.

À ce prix, le dernier-né de Huawei se confronte directement à l'excellent Xiaomi 14 Ultra et aux non moins impeccables Samsung Galaxy S24 Ultra et iPhone 15 Pro Max. Le Honor Magic6 Pro est également une option viable à considérer.

Huawei Pura 70 Ultra : l'avis de Clubic

Conclusion
Note générale
5 / 10

Qu'achète-t-on vraiment ici pour 1 499 € ? Un très bon photophone. Certes… mais il en existe d'autres aussi impressionnants et qui sont bien moins frustrants sur absolument tous les autres aspects de sa proposition.

S'offrir le Pura 70 Ultra, c'est accepter de faire une croix sur Android tel qu'on le connait et qu'on l'a toujours connu. C'est choisir de suivre des tutoriels à rallonge pour des choses aussi simples qu'installer une application qui n'est pas présente sur l'App Gallery, et s'arracher encore les cheveux plus tard, car les notifications ne fonctionnent pas comme elles le devraient.

Si Huawei déçoit autant avec son nouveau smartphone, c'est à cause de son insolence. La marque chinoise fait comme si de rien n'était, comme si son Pura 70 Ultra était un flagship tout à fait capable de rivaliser avec ses concurrents que sont l'iPhone 15 Pro Max, le Galaxy S24 Ultra ou le Xiaomi 14 Ultra. Il ne l'est pas. Pas sans 5G, pas avec un SoC offrant des performances dignes d'un téléphone de 2022. Pas en ne proposant que deux ans de mise à jour dans un monde où certaines marques en promettent maintenant sept.

Les plus
  • Un très bon photophone
  • La qualité de construction
  • L'autonomie
Les moins
  • Une interface toujours aussi frustrante, voire inutilisable
  • Pas de 5G ni de Wi-Fi 6e/7
  • Des performances dignes d'un téléphone de 2022
  • Moins convaincant en vidéo
  • Seulement 2 mises à jour promises
Sous-notes
Design et construction
9
Écran
8
Performances
8
Autonomie et charge
9
Photo et vidéo
9
Logiciel et mises à jour
4
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