Test Samsung QN900D : le fleuron des TV 8K boosté à l'IA pour un rendu saisissant

Est-ce vraiment utile de s'équiper d'une TV 8K ? À cette interrogation, Samsung est l'un des rares constructeurs à répondre par l'affirmative sur le marché français, en renouvelant son téléviseur 8K, le QN900D. Animé par la technologie Mini-LED, ce modèle phare du catalogue de Samsung se distingue surtout par son processeur et ses capacités décuplées en matière de traitement d'image et d'intelligence artificielle.

Le Samsung TQ65QN900D nous a été prêté par la marque pour ce test.

Malgré une proposition de contenus famélique en 8K Ultra HD, certains constructeurs poursuivent leurs efforts sur ce segment, comme c'est le cas de Samsung. Le fabricant coréen mise sur son expertise en matière de traitement d'image et d'upscaling à base d'IA pour faire de ce téléviseur QN900D le modèle phare de son catalogue cette année.

Pour cause, le Samsung QN900D, qui est disponible en trois diagonales (65, 75 et 85 pouces), s'affiche comme l'un des modèles le mieux équipé du catalogue, aux côtés du Samsung S95D et sa dalle QD-OLED. Il se dote notamment du processeur NQ8 AI Gen3, une puce que l'on retrouve uniquement sur cette référence, et dont les capacités sont décuplées par rapport à la génération précédente. Pour le reste, on retrouve bien sûr d'autres éléments qui font de ce TV 8K un modèle premium, avec le boitier OneConnect, la dalle VA et son rétroéclairage Mini-LED avec le filtre Quantum Dots, d'où la désignation de Neo QLED, ou encore un système audio Dolby Atmos 6.2.4 canaux plutôt bien dimensionné.

Design et ergonomie : écran "Infinity" et boitier OneConnect, deux atouts ingénieux

Avec le QN900D, Samsung introduit son design "Infinity" dont le principal avantage, par rapport aux séries précédentes, n'est autre que son pied central et son effet flottant. Celui-ci est équipé d'une surface verticale réfléchissante, en d'autres termes d'un miroir, qui vient donner un effet très premium au téléviseur. Nous n'irons pas jusqu'à dire que l'écran semble flotter sur le meuble TV comme par magie, mais il est vrai que ce socle repensé apporte un petit quelque chose en plus. Il offre en outre un espace suffisant entre le meuble et l'écran (environ 6,5 cm) pour y placer une barre de son, tandis que le support en lui-même est assez compact pour être positionné sur la majorité des meubles TV.

Samsung n'a rien laissé au hasard sur son téléviseur 8K, ce qui fait du QN900D un modèle à la construction et au design particulièrement soigné. On profite ainsi d'une fixation facile, sans visserie, d'un support lourd et on ne peut plus stable, et d'un écran à la finesse incroyable (152 mm d'épaisseur), une prouesse d'autant plus remarque qu'il s'agit d'une TV Mini-LED. Il faut dire que le QN900D ne s'encombre pas avec l'électronique : tout ou presque est regroupé sur le boitier OneConnect qui nécessite d'être relié au téléviseur avec un seul câble.

Le boitier possède l'avantage de nous laisser choisir l'endroit où l'on souhaite accéder aux connectiques. Il est ainsi possible de fixer le boitier OneConnect à l'arrière, sur le socle, ou de le placer où bon nous semble grâce à la présence d'un câble plus long (2,4 m) qui donne pas mal de souplesse à l'installation, notamment dans le cadre d'une fixation murale. Pour le reste, Samsung livre une copie exemplaire, à l'image du cadre en aluminium de son QN900D dont les bordures n'excèdent pas quelques millimètres d'épaisseur.

Concernant les connectiques, rien ne manque au boitier OneConnect ! Nous profitons ainsi de quatre ports HDMI 2.1 avec le support de l'eARC, et bien sûr de l'ALLM et du VRR (FreeSync Premium Pro et G-Sync), le tout avec une prise en charge des signaux jusqu'en 8K UHD à 60 Hz, ou bien en 4K UHD à 120 Hz. On retrouve ensuite les connectiques habituelles, avec une sortie audio optique numérique, deux ports USB-A, le lecteur PCMCIA (CI+), ou encore les deux entrées antennes et celle dédiée au satellite.

Expérience connectée : au cœur de l'écosystème Samsung

Comme c'est le cas avec les téléviseurs LG, Samsung se distingue particulièrement grâce à son système d'exploitation maison : Tizen. En version 8, comme nous avions pu le voir avec notre test du Samsung S95D, l'interface se montre parfaitement réactive dans la navigation comme à l'allumage. L'ergonomie de l'interface est bien pensée, avec les options et les différents menus regroupés autour d'univers précis (l'Ambient Mode, l'espace Daily+ et le Gaming Hub) grâce à la barre latérale gauche, et une page d'accueil qui regroupe trois onglets permettant d'accéder rapidement aux contenus et applications.

Sur ses téléviseurs comme sur ses smartphones, Samsung déploie beaucoup d'efforts à concevoir autant un écosystème complet qu'accessible pour ceux qui ne baignent pas encore dans l'univers de la marque. Riche en fonctionnalités, le QN900D propose une expérience connectée approfondie sur son flagship. On profite, par exemple, de la commande vocale en mode main-libres (ou via la télécommande), avec Bixby et Alexa, et par ailleurs avec Google Assistant si vous avez une enceinte de la marque. Le téléviseur peut par ailleurs être initialisé entièrement depuis votre smartphone, par le biais de l'application SmartThings qui permet également de contrôler de nombreux appareils connectés (Matter et HCA).

Parmi les nouveautés intéressantes que nous avions déjà mentionnées avec le S95D, nous sommes ravis de pouvoir désormais ajouter jusqu'à six profils avec Tizen OS, chaque profil étant personnalisé suivant nos préférences. En revanche, cette bonne nouvelle n'arrive pas sans une évolution dont on se serait bien passés, à savoir de l'obligation de créer un compte Samsung pour accéder à l'ensemble des fonctionnalités offertes par Tizen.

Pour le reste, ce QN900D réunit bon nombre d'applications et de services. On pense notamment au cloud gaming, avec la possibilité de jouer en y connectant simplement une manette, via Luna, GeForce Now, Utomik et d'autres plateformes de jeux, ou encore avec diverses applications de productivité via le Workspace (Samsung DeX, Microsoft 365, etc.). Samsung est aussi le seul, pour l'heure, à proposer les quatre applications des opérateurs sur son interface, on aimerait qu'il en soit ainsi chez d'autres !

Certains comportements de la surcouche logicielle laissent parfois à désirer. C'est le cas de la détection automatique des périphériques connectés au téléviseur. Citons en exemple la connexion d'un PC, reconnu comme tel par Tizen et ne proposant plus, par conséquent, que deux modes d'images (Loisirs et Graphique). Il vous faudra ainsi éditer l'entrée dans les paramètres pour débloquer les modes d'images habituels (dynamique, standard, cinéma, filmmaker, etc.)

Un petit mot sur la télécommande, toujours aussi légère, compacte et minimaliste. Elle fait l'impasse sur le rétroéclairage, mais se dote d'une petite cellule lui permettant de recharger sa batterie avec la lumière ambiante, et donc de fonctionner sans pile. Notez qu'un port USB-C est également présent pour la recharge.

Audio : une spatialisation correcte en dépit de basses en retrait

Sur le plan de l'audio, Samsung déploie l'artillerie avec un système 6.2.4 canaux d'une puissance de 90 W. On retrouve quatre haut-parleurs de chaque côté du téléviseur, ainsi que d'autres positionnés sur la hauteur pour reproduire les effets verticaux et latéraux. Les effets Atmos sont très intéressants avec ce système, quand bien même ils ne produisent pas la bulle immersive que l'on peut être en mesure d'attendre d'un ensemble home cinéma, notamment en raison d'un manque de verticalité et de graves en retrait. La spatialisation offerte par ce système audio est malgré tout très correct. Mis à part quelques références haut de gamme, ou celles dotées d'une barre de son intégrée, il est assez rare de trouver un téléviseur avec un système audio si bien dimensionné.

Le processeur offre quant à lui d'excellents traitements audio, qui semble avoir progressé par rapport aux précédentes séries. Le traitement AVA — Active Voice Amplifier — fait des merveilles pour faire ressortir les voix, tandis que l'Adaptive Sound Pro propose un rendu très qualitatif en fonction de ce qui est diffusé à l'écran. Enfin, le support du Dolby Atmos, ainsi que de la fonction Q-Symphony, font de ce téléviseur le compagnon tout trouvé des dernières barres de son Samsung. Il est en effet possible, de recourir à une barre de son comme la Samsung HW-Q995D sans pour autant faire l'impasse sur les haut-parleurs du téléviseur, qui se transforme alors en voie centrale pour apporter un supplément d'âme aux contenus.

Nos mesures : une image conforme à nos attentes en sortie de carton

Le Samsung QN900D recourt à une dalle de type VA, munie d'un filtre lui permettant d'offrir de meilleures performances en matière d'angle de vision et de réflectance. Autant d'éléments auxquels s'ajoute la technologie Quantum Dots pour booster les couleurs ; une recette nommée "Neo QLED" par le fabricant coréen.

Malgré une courbe gamma un peu au-dessus de la courbe de référence, le QN900D s'en sort très bien en Filmmaker. La température de couleurs est très proche de la valeur prise pour référence (6 500 K), tandis que l'échelle de gris montre une gradation qui ne manque pas de précision.

Le tableau ci-dessous vous donne les principaux résultats que nous avons obtenus avec un signal SDR, dans les modes Cinéma, puis Filmmaker. Comme vous pouvez le voir, les deux modes d'image offrent des résultats très proches, à l'exception que le mode Cinéma active des traitements d'image qu'on ne retrouve pas avec le Filmmaker.

Nous obtenons notamment un Delta E moyen de 1,20 en SDR, pour un Delta E Max de seulement 2,75. Autrement dit, la TV 8K de Samsung délivre des couleurs justes et précises, même sur les nuances de couleurs peau, sans jamais dépasser le seuil de référence qui est de 3, une limite au-delà de laquelle il est possible de percevoir les dérives chromatiques.

Toujours compatible avec la plupart des formats HDR, à l'exception du Dolby Vision, le téléviseur de Samsung fait preuve de solides prestations en HDR, malgré une courbe EOTF qui n'est pas suivie à la perfection. Celle-ci montre un boost du signal jusqu'à 40 % de luminance, puis un lissage par la suite. Le pic lumineux est quant à lui digne d'un téléviseur MiniLED avec une mesure à 1 453 cd/m².

La luminosité est finalement assez proche de ce qu'a à offrir le téléviseur OLED flagship de la marque, à savoir le S95D, sur lequel nous avions mesuré un pic de lumineux supérieur à 1 600 cd/m². La différence se trouve évidemment dans nos mesures de pic lumineux en fonction de la taille de la mire diffusée. Le QN900D est en effet capable de monter aussi haut que le S95D (environ 1 600 cd/m²) sur des fenêtres de petites tailles (2 et 5 %), mais sa luminosité ne s'effondre pas autant que celle de la dalle OLED, contrainte par un algorithme d'ABL - Automatic Brightness Limiter.

Terminons la partie mesures avec les gamuts étendus. Le QN900D parvient à couvrir 93 % de l'espace DCI-P3, pour 69 % du Rec. 2020. Un résultat satisfaisant qui montre que ce téléviseur a de bonnes capacités à afficher de larges spectres de couleurs. En revanche, on est loin de ce que peut nous offrir l'OLED, notamment avec la technologie QD-OLED de mise sur le S95D qui fait preuve de résultats records sur l'affichage des couleurs.

Performances et qualité d'image

Avant de se demander si la gestion du rétroéclairage MiniLED se montre suffisamment performante pour offrir un rendu HDR digne d'intérêt, une question nous brûle les doigts : le QN900D parvient-il à rendre une image 8K Ultra HD de qualité à partir d'un contenu 4K UHD ou en définition inférieure ? Puisqu'il existe pour l'heure très peu de contenus en 8K natif, est-ce vraiment utile de s'équiper d'un tel téléviseur ? En réalité, tout dépend des performances d'upscaling de la puce… et de votre distance de visionnage !

Concernant le premier point, Samsung a déployé d'importants moyens pour faire de son QN900D une exception. Pour cause, il est le seul à bénéficier du nouveau processeur NQ8 AI Gen3 avec des gains de performances notables par rapport au NQ4 AI Gen2, à savoir qu'il serait deux fois plus rapide et bénéficierait de 25 fois plus de réseaux neuronaux en s'appuyant sur 512 modules de deep learning, contre seulement 64 sur le QN900C, la référence 8K de 2023.

Il en résulte une mise à l'échelle indiscutablement remarquable à partir de sources très diverses, même lorsque l'image est compressée ou bruitée. Les deux images comparatives ci-dessus témoignent des performances de mises à l'échelle de cette puce : alors que l'image en 4K est on ne peut plus précise, l'upscaling depuis un signal HD résulte sur une image plus que convenable, dont le lissage nous fait perdre quelques détails, pour un rendu global toutefois très satisfaisant.

À propos de l'image en elle-même, le QN900D nous fait profiter d'un très bon contraste avec un niveau de noir très bas et une luminosité explosive qui rend honneur aux contenus HDR. Dans l'ensemble, le blooming (effet de halo autour des objets lumineux sur fond sombre) est contenu, sans toutefois être complétement éradiqué. On le remarque notamment au niveau de l'affichage des sous-titres, et il peut devenir gênant lorsque l'on visionne des scènes sombres dans l'obscurité. Hélas, la multiplication des éléments techniques au niveau du processeur n'a sans doute pas autant profité au nombre de zones pour le rétroéclairage. Quoi qu'il en soit, le MiniLED nous propose ici de solides prestations, tandis que nous ne sommes pas déçus du côté des couleurs avec un rendu vif même dans les hautes lumières.

Les angles de vision sont quant à eux assez ouverts, la perte en luminance et en couleurs est peu flagrante en prenant une position excentrée par rapport à l'écran. Les reflets sont également bien gérés avec un filtre qui se montre efficace, à un détail près cependant. Le traitement appliqué dans l'objectif d'offrir des angles de vision plus large produit un effet arc-en-ciel assez marqué sur l'écran, même lorsque nos lumières ne sont pas directement braquées sur celui-ci.

Enfin, le niveau de performances inédit déployé par le processeur ne sert pas que la mise à l'échelle et l'audio. La gestion de mouvements est également la grande gagnante de ce boost à base d'IA. Contrairement au S95D où nous avions relevé quelques difficultés sur la compensation de mouvements, le QN900D sait absolument tout faire, avec brio. On le remarque aisément en visionnant du sport, nous avons été séduits (malgré la défaite des Bleus) par la diffusion des matches de l'EURO. L'Intelligent Mode en fait un peu trop à notre goût (notamment sur les couleurs), après avoir détecté automatiquement qu'il s'agissait de football, mais produit des images en mouvements proches de la perfection. En bref, entre la mise à l'échelle vers la 8K, la gestion de mouvements et les optimisations sur l'image et l'audio, le QN900D délivre des prestations hors norme.

Terminons avec un mot concernant la définition 8K Ultra HD. D'aucuns soulèveront qu'il n'est pas réellement utile d'opter pour une telle résolution sur un téléviseur de 65 pouces et ils ont en partie raison. En réalité, la différence est surtout visible si vous n'êtes pas installés trop loin du téléviseur. Dans notre cas, avec un recul de seulement deux mètres, la différence était franchement visible, au niveau de la profondeur de champ, des textures, des détails et des contours, autant d'éléments qui ajoutent de la grandeur au spectacle. Il sera préférable d'opter pour une diagonale plus généreuse pour réellement profiter du gain apporté par la 8K UHD si votre distance de recul est supérieure.

Expérience de jeu : c'est du sérieux !

Samsung prend à cœur de proposer une expérience de jeu sans faille avec ses téléviseurs, comme sur ses moniteurs. Le QN900D ne fait pas exception et rend même possible le jeu sur PC en 4K à 240 Hz grâce à sa fonctionnalité Motion Xcelerator, et en 8K à 60 Hz. Notez néanmoins qu'avec le Game Mode, comme lors de la connexion à un PC, l'upscaling vers la 8K n'est pas effective.

L'HDMI 2.1, sur tous les ports, nous permet en outre de profiter de l'ALLM et de VRR, avec une compatibilité G-Sync et le support de l'AMD FreeSync Premium Pro. L'étalonnage du mode Standard laisse malgré tout à désirer en raison d'une trop forte saturation, en revanche le passage sur le mode Original résulte sur un Delta E moyen correct de 2,16 et une valeur maximale à 4,44.

Nous relevons aussi un input lag excellent avec le Game Mode, de seulement 9,9 ms, tandis qu'il monte à 20,8 ms lorsqu'il n'est pas actif. Au final, le QN900D s'en sort à merveille avec les jeux, sur consoles comme sur PC.

Consommation électrique

La consommation de ce téléviseur 8K est à nuancer. Tout d'abord, car nous avons calculé sa consommation relative à 115 W/m². Il s'agit d'un résultat élevé certes, nous avons néanmoins déjà vu certains modèles 4K atteindre de tels niveaux de consommation. En revanche, ce résultat a été obtenu avec notre protocole de test habituel, en diffusant une mire blanche calibrée à 150 cd/m², en Filmmaker.

Voici nos différents relevés, pour vous donner une idée plus précise de la consommation de ce modèle 8K.

Autant vous dire qu'en mode Standard, (sans l'HDR…), c'est une autre paire de manches. Dans ce cas, notre relevé monte à 275 W… Les options d'économie d'énergie portent toutefois leurs fruits lorsqu'elles sont activées, comme le capteur de luminosité ambiante qui permet d'adapter l'image en fonction des conditions dans la pièce.

Samsung QN900D : l'avis de Clubic

Toutes les mesures réalisées dans le cadre de ce test ont été enregistrées avec le logiciel CalMAN Ultimate, une sonde X-Rite i1 (Calibrite) Display Plus HL et un boîtier de mesure d'Input Lag Leo Bodnar.