Sony a su démontrer, au fil des années, la grande maitrise de l'image cinéma dont il fait preuve sur ses téléviseurs. Même s'ils n'occupent pas le pinacle du catalogue de Sony pour 2024, préférant mettre en avant ses avancées sur le MiniLED, les téléviseurs OLED de la firme japonaise tentent une nouvelle fois de répondre aux exigences des cinéphiles.
- Une image OLED pleine de vie
- Belle évolution par rapport au modèle précédent
- Performances HDR revues à la hausse
- Acoustic Surface Audio +
- Seulement deux ports HDMI 2.1
- Colorimétrie en SDR
- Prix plus élevé que la moyenne
- Risque de burn-in
Le Bravia 8 (XR80) est l'unique nouveauté cette année du côté de l'OLED pour Sony. Il n'en est néanmoins pas l'unique représentant, puisque le constructeur a reconduit ses modèles W-OLED et QD-OLED lancés précédemment, à savoir les Sony Bravia A95L et Bravia A90K. Le MiniLED a en effet pris une place plus importante cette année chez Sony avec les Bravia 7 et Bravia 9, soulignant au passage les avancées réalisées et notamment un contrôle beaucoup plus fin et précis du rétroéclairage.
Ce nouveau téléviseur OLED vient succéder au Bravia A80L, un modèle que nous avions trouvé franchement réussi lors de notre test, malgré le prix élevé et le peu d'évolutions dont il faisait preuve par rapport à la génération précédente. En bref, le Bravia 8 embarque une dalle W-OLED "classique" qui, tout comme le LG OLED C4, fait l'impasse sur les technologies Meta 2.0 et MLA. Reste maintenant à savoir si le Bravia 8 possède quelque chose en plus que le LG C4, sachant que le prix de ce téléviseur, en 55 pouces, est proche de celui de LG en version 65 pouces ! Pour rappel, trois diagonales sont disponibles chez Sony pour le Bravia 8 : 55, 65 et 77".
Design : de subtils changements pour une installation facilitée
Sony a apporté quelques modifications au design de son téléviseur par rapport à la gamme précédente. Rien qui ne vient rompre avec l'esthétique de la série Bravia et l'identité de la marque cependant.
On profite une nouvelle fois de la possibilité de fixer les deux pieds selon deux positions différentes, soit en laissant un large écart, suffisant pour y placer une barre de son, soit avec un écart plus serré entre les deux pieds, une solution idéale pour les meubles TV les plus étroits. Le pied en lui-même arborant cette fois-ci un design plat et fin, cela laisse la possibilité d'y poser une barre de son.
Idem concernant la face arrière. Le changement est subtil, mais Sony a cette fois-ci opté pour un carénage complet et non plus sur deux niveaux. À ce titre, la finesse de la dalle n'est pas mise en valeur comme sur le A80L, nous trouvons néanmoins que cette modification a du bon pour ceux qui désirent opter pour le montage mural puisque le Bravia 8 est épais de seulement 37 mm, contre 53 mm au niveau du point le plus épais du A80L.
Le Bravia 8 nous fait profiter d'une connectique étendue, avec quatre entrées HDMI (dont deux en HDMI 2.1 et une eARC), une sortie audio optique, deux ports USB et un connecteur Ethernet. On retrouve aussi une entrée "S-Center" dédiée à la connexion d'une barre de son ou d'un système audio de la marque, comme le Bravia Theatre Quad que nous avons testé. Le lecteur PCMCIA (CI+) et les entrées antennes et satellites sont bien sûr de la partie.
Expérience connectée : Google TV avec quelques bonus
Google TV est à la manœuvre chez Sony, pour nous offrir une expérience connectée des plus complètes. Hormis le grand nombre d'applications disponibles, le système de Google jouit de son interopérabilité avec de nombreux services, et bien sûr de l'habitude des utilisateurs avec l'écosystème de la multinationale.
Contrairement à d'autres fabricants qui proposent Google TV sur leurs téléviseurs, Sony va un peu plus loin en nous proposant divers menus de son cru pour régler l'image et le son. Du côté de la connectivité, le Bravia 8 profite d'un Chromecast intégré, du Wi-Fi 6, du Bluetooth 5.3, et supporte AirPlay 2.
Parmi les fonctionnalités propres à Sony, on note le support de la Bravia Cam, un accessoire optionnel qui offre diverses possibilités en tant que détecteur de présence ou simple webcam. La plateforme Bravia Core est toujours d'actualité avec sa bibliothèque de films IMAX Enhanced. Désormais nommée Sony Pictures Core, elle recourt, pour rappel, à la technologie Pure Stream pour une expérience de visionnage de qualité similaire au Blu-ray 4K grâce à un débit jusqu'à 80 Mo/s.
Tout comme Netflix (et désormais Prime Video), Sony Pictures Core bénéficie d'un mode d'image calibré qui lui est propre. C'était déjà le cas auparavant, sous l'appellation Bravia Core, la nouveauté pour cette année étant l'arrivée du mode Prime Video calibré.
Terminons en évoquant la possibilité de contrôle vocal, via la télécommande, avec Google Assistant qui est bien sûr intégré à Google TV, mais aussi avec la compatibilité de Siri et Alexa. Enfin, bien que dispensable, l'application Bravia Connect, sur Android et iOS, permet de contrôler le téléviseur et d'accéder à divers réglages.
Audio : clair, net et précis
Le Bravia 8 profite de l'Acoustic Surface Audio + qui se compose ici de deux actionneurs, deux tweeters et un caisson de basses. C'est tout l'écran qui vibre grâce à cette technologie, avec la particularité de pouvoir émettre des sons depuis des endroits spécifiques dans le but de favoriser réalisme et immersion. L'audio du Bravia 8 est bon pour un système intégré à un téléviseur, on y note notamment des basses perceptibles (bien qu'insuffisantes), un volume décent, ou encore une fonction Zoom Voice 3 qui porte ses fruits pour mettre l'accent sur les dialogues.
07 août 2024 à 12h14
Par ailleurs, le téléviseur peut agir comme voie centrale en lui connectant un système comme le Bravia Theatre Quad. La fonction Bravia Acoustic Center Sync ne manque pas de mordant et ajoute quelque chose de considérable à l'immersion avec le Dolby Atmos. En réalité, la technologie 360 Spatial Sound Mapping de Sony porte clairement ses fruits lorsqu'un système comme celui-ci est connecté au téléviseur.
Nos mesures
En bref : nos mesures sur le Sony Bravia 8 | |
Mode "Professionnel" | |
Pic lumineux SDR (APL 10 %) | 471 cd/m² |
Pic lumineux HDR (APL 10 %) | 940 cd/m² |
Pic Lumineux HDR (APL 2 %) | 989 cd/m² |
Température de couleurs | 6 572 K |
Échelle de gris | 3,7 |
Delta E moyen/max SDR | 2,66 / 6,53 |
Delta E moyen/max HDR | 2,49 / 5,08 |
Sur les téléviseurs Sony, le mode "Professionnel" nous fait profiter d'une image dénuée des traitements et diverses améliorations que l'on retrouve avec le mode "Cinéma", c'est pourquoi nous l'avons choisi pour nos mesures.
On profite d'une image un peu plus chaude que sur le Sony A80L de l'an passé, avec des courbes RGB et gamma également plus stables et plus proches de nos valeurs de référence.
La justesse colorimétrique avec les signaux SDR est bonne dans l'ensemble. Quelques dérives chromatiques sont toutefois au menu, notamment sur la couleur rouge.
Les nuances sont un peu mieux respectées en HDR. Dans l'ensemble, le mode "Professionnel" affiche une image fidèle et conforme à nos attentes.
Compatible avec les signaux HDR10, Dolby Vision et HLG, le Bravia 8 évolue largement sur la question de l'HDR par rapport à son prédécesseur. Suffisamment pour se hisser à la hauteur du LG OLED C4. Sa courbe EOTF nous montre que le suivi n'est pas excellent jusqu'à 20 % de luminosité, avec des scènes qui peuvent par conséquent apparaitre un peu trop claires, tandis que la courbe de luminance est lissée à partir de 60 % afin d'éviter de perdre trop de détails dans les hautes lumières.
Le pic lumineux est de 940 cd/m² sur une fenêtre de 10 % et atteint quasiment les 1 000 cd/m² sur une fenêtre de 2 %. En revanche, l'ABL (Automatic Brightness Limiter) du Bravia 8 ne fait pas les choses à moitié. Le pic lumineux est largement réduit sur de plus grandes zones et termine sa course en dessous des 200 cd/m² alors que le LG C4 parvient à se montrer plus lumineux dans l'ensemble.
La couverture colorimétrique du Bravia 8 est telle qu'on l'attend d'une dalle OLED EX de chez LG Display. Nous avons mesuré la couverture DCI-P3 à 98,67 %, tandis que le Rec. 2020 est représenté à 73,14 %. Une belle performance qui témoigne des capacités de cette technologie à afficher une large palette de couleurs. Néanmoins, le QD-OLED reste devant sur ce point précis.
Performances et qualité d'image
Comme nous venons de le voir, le Bravia 8 marque une vraie évolution par rapport à son prédécesseur, même s'il ne s'agit pas d'une dalle OLED de dernière génération. Le gain en luminosité n'est pas qu'une affaire de course à la performance sur un modèle comme celui-ci, il permet à Sony de proposer une image encore plus qualitative pour ce qui est, malgré un tarif trop élevé à notre goût par rapport à la concurrence, le téléviseur OLED le moins cher de son catalogue.
Les images qui suivent ont été capturées dans le mode "Professionnel"
En d'autres termes, on retrouve ce qui fait la force des téléviseurs Sony : une image réaliste et vivante, pleine de détails, avec un bel équilibre dans les modes Cinéma et Professionnel. OLED oblige, les noirs sont absolument parfaits tandis que le gain sur la luminosité apporte une profondeur supplémentaire à l'image tout en nous offrant des détails lumineux plus percutants et précis. Lors d'un visionnage dans l'obscurité, on observe globalement un bon niveau de détails dans les zones sombres, mais, et c'est peut-être là la différence avec un téléviseur OLED doté d'une dalle de dernière génération, les détails produits dans les basses lumières y sont sans doute moins perceptibles et paraitront un peu plus fades et ternes que sur un LG G4.
En somme, le Bravia 8 produit de superbes images cinéma et montre des capacités bien supérieures au modèle qu'il remplace au niveau de l'expérience HDR. L'image est fantastique et c'est toujours un plaisir de visionner un film sur un téléviseur comme celui-ci. Se pose néanmoins la question du prix, pour la simple raison que des téléviseurs comme le Samsung S95D ou le LG G4 offrent plus encore en matière de qualité d'image, pour finalement un écart de prix qui n'est pas si important.
Du côté des traitements d'image, Sony nous a habitués à une expérience de grande qualité sur ses téléviseurs équipés du XR Processor. Le Bravia 8 ne déroge pas à la règle, il produit d'un côté des images mises à l'échelle impeccable, et profite d'autre part d'une gestion de mouvements qui ne choque pas l'œil en mode Cinéma. Avec le mode Professionnel, nous avons remarqué quelques saccades sur des contenus en 24 fps, notamment sur certains travellings.
Enfin, bien que le filtre antireflet brillant soit plus efficace que sur les premiers téléviseurs OLED Sony que nous avions testés, le Bravia 8 requiert d'être positionné avec attention si vous ne souhaitez pas être dérangé par des reflets directs. Ces derniers sont bien sûr largement réduits par le traitement en place, mais restent selon nous trop distrayant pour visionner des films sans faire l'obscurité dans la pièce au préalable.
Expérience de jeu : parfait pour la PS5, et plus si affinités
Comme d'autres téléviseurs de la marque, le Bravia 8 est mentionné comme étant parfait pour la PS5. Il embarque diverses options pour les joueurs PlayStation, à commencer pour l'ajustement HDR automatique, et le mode d'image automatique, à savoir un ALLM sauce Sony pour profiter automatiquement d'un input lag au plus bas lorsqu'un jeu est détecté. Surtout, il est compatible avec l'application PS Remote Play, qui permet de jouer sur vos PS5 et PS4, à distance.
L'input lag sur le Sony Bravia 8 | ||
Mode "Jeu" | Mode "Standard" | |
Input lag mesuré (à 60 Hz) | 12,6 ms | 147 ms |
En revanche, le Bravia 8 n'embarque que deux ports HDMI 2.1, dont un qui partage le support eARC. C'est un peu juste à l'heure à la plupart des fabricants proposent désormais quatre ports HDMI 2.1. En d'autres termes, si vous connecter une barre de son en eARC, il ne vous restera plus qu'un port HDMI 2.1 à disposition. Bien sûr, la 4K à 120 Hz est au rendez-vous, ainsi que le support du VRR et de l'HDR, notamment avec le Dolby Vision Gaming.
Enfin, à l'image de ce que l'on retrouve chez d'autres marques, Sony a développé un menu dédié au gaming où il est possible d'accéder à certaines options comme l'activation du VRR, la réduction du flou de mouvements (avec une option d'insertion de cadres noirs pour les sources à 60 Hz), le "Black equalizer" ou encore la possibilité d'ajuster la taille de l'écran. D'aucuns regretteront peut-être que seulement deux modes d'images supplémentaires dédiés à différents genres de jeu sont disponibles (FPS et RTS, en plus de Standard).
Consommation électrique
Le Bravia 8 est plutôt bon élève sur ce point pour un téléviseur OLED. Ses besoins en énergie sont légèrement inférieurs à ceux d'autres téléviseurs OLED testés à la rédaction. Nous avons calculé sa consommation relative à 73 W/m². Ci-dessous, vous pouvez retrouver différents relevés suivant le mode d'image et l'ajustement du paramètre d'économie d'énergie. Pour information, cette option joue uniquement sur la luminosité de l'image et le volume des haut-parleurs pour gagner quelques watts …
Mode | Économie d'énergie | Consommation (W) |
Standard | Off | 80 |
Standard | Bas | 64 |
Standard | Haut | 46 |
Jeu | Off | 53 |
Professionnel | Off | 62 |
Sony Bravia 8 : l'avis de Clubic
Le progrès est palpable entre ce Bravia 8 (XR80) et le modèle qu'il remplace, le Bravia A80L. Comme le C4 chez LG, ce téléviseur Sony profite des améliorations apportées à la dalle OLED EX qui jouit de bien meilleures capacités qu'auparavant pour reproduire des hautes lumières précises et détaillées en HDR. La différence reste cependant marquée par rapport aux téléviseurs OLED avec MLA ou aux modèles QD-OLED, avec des capacités plus contenues en matière de pic lumineux, de détails dans les hautes et les basses lumières, ou encore de reproduction des couleurs.
Il n'empêche que le Bravia 8 affiche une image OLED pas loin d'être impeccable, à recommander pour visionner films et séries dans l'obscurité, mais également plus à même d'être utilisé en journée sans trop se soucier de la luminosité ambiante avec les modes "Standard" et "Intense". Les reflets directs sur cette dalle brillante continuent néanmoins de perturber l'œil, ce pour quoi il est nécessaire de bien choisir la position de ce Bravia 8. Si vous n'avez pas d'autres endroits que face à une baie vitrée, il faudrait mieux alors éviter !
Enfin, bien que l'on profite de l'expertise Sony en matière de traitements d'image et de son, cette évolution est mise à mal par le prix demandé pour ce Bravia 8 qui nous parait, comme souvent avec Sony, trop élevé par rapport à la concurrence. C'est d'autant vrai que qu'on ne profite que de deux ports HDMI 2.1, d'un taux de rafraichissement qui ne dépasse pas 120 Hz et d'une interface Google TV qui, malgré toutes ses qualités, n'oublie jamais la publicité et les recommandations !
- Une image OLED pleine de vie
- Belle évolution par rapport au modèle précédent
- Performances HDR revues à la hausse
- Acoustic Surface Audio +
- Seulement deux ports HDMI 2.1
- Colorimétrie en SDR
- Prix plus élevé que la moyenne
- Risque de burn-in
Toutes les mesures réalisées dans le cadre de ce test ont été enregistrées avec le logiciel CalMAN Ultimate, une sonde Calibrite Display Plus HL et un boîtier de mesure d'Input Lag Leo Bodnar.
Fiche technique Sony BRAVIA 8
Diagonale | 77 pouces |
Résolution d'écran | 3840 x 2160 pixels - 4K UHD |
Technologie d'écran | OLED |
Compatibilité HDR | HLG, HDR10, Dolby Vision, IMAX Enhanced |
Fréquence de rafraîchissement | 120Hz |
Puissance des haut-parleurs (watts) | 62 |
Système d'exploitation | Google TV |
Diagonale | 77 pouces |
Résolution d'écran | 3840 x 2160 pixels - 4K UHD |
Technologie d'écran | OLED |
Type de rétroéclairage | Rétroéclairage |
Processeur vidéo | XR Processor |
Compatibilité HDR | HLG, HDR10, Dolby Vision, IMAX Enhanced |
Fréquence de rafraîchissement | 120Hz |
Puissance des haut-parleurs (watts) | 62 |
Nombre de haut-parleurs | 3 |
Dolby Atmos | Oui |
DTS:X | Oui |
Nombre de ports HDMI | 4 |
Standard HDMI | HDMI 2.1 |
ARC / eARC | ARC, eARC |
ALLM | Oui |
Autres entrées | 2x USB-A, 1x CI+ |
Autres sorties | 1x HDMI ARC/ eARC |
Système d'exploitation | Google TV |
Bluetooth | Oui |
Norme Bluetooth | 5.3 |
Wi-Fi | Oui |
Norme Wi-Fi | 6 (AX) |
Assistant vocal | Google Assistant, Alexa |
Chromecast | Oui |
Airplay 2 | Oui |
Homekit | Oui |
Hauteur | 1,012mm |
Largeur | 1,713mm |
Profondeur | 405mm |
Poids | 34kg |
Pied amovible | Oui |
Hauteur (sans pied) | 984mm |
Largeur (sans pied) | 1,713mm |
Profondeur (sans pied) | 38mm |
Poids (sans pied) | 32.3kg |
Compatibilité VESA | Oui |
Consommation normale | 597 Watt |
Consommation en veille | 0.5 Watt |
04 octobre 2024 à 16h56