Alors que la société va entamer une tournée auprès des investisseurs à la recherche de milliards de dollars, des chauffeurs américains feront symbolique grève le 8 mai, date annoncée de la première cotation en bourse.
L'arrivée prochaine de la société Uber sur le marché boursier, dont la valorisation théorique est aujourd'hui estimée entre 80 et 91 milliards d'euros (environ 70 à 80 milliards d'euros), n'est pas vue d'un bon œil par les chauffeurs de la plateforme de VTC, notamment ceux qui exercent aux États-Unis, dont les conditions de travail sont délicates. Pour faire entendre leur voix, ils ont prévu de se livrer à une action symbolique.
Les conducteurs se donnent rendez-vous à San Francisco, au siège de la société
Le mercredi 8 mai à midi, les conducteurs Uber cesseront leur activité pour une durée temporaire de 12 heures, le jour même où l'introduction en bourse de l'entreprise est prévue. Les chauffeurs, issus de sept villes américaines, devraient jouer le jeu et manifester à San Francisco, où se trouve le siège de la société. Plusieurs collectifs de conducteurs, provenant de Los Angeles ou de Chicago, vont prendre part au mouvement.« L'introduction en bourse très attendue d'Uber mettra des millions de dollars dans les poches des dirigeants, mais les conducteurs, qui sont au cœur du service de l'entreprise, ne recevront rien », déplore Shona Clarkson, membre de Gig Workers Rising, un collectif de San Jose (Californie) qui défend les droits des conducteurs. « Uber verse aux chauffeurs des salaires de misère et continue de les réduire, tandis que les dirigeants gagnent des millions », clame le collectif.
Les chauffeurs Uber ont quatre revendications principales
En Californie, les chauffeurs Uber et Lyft ne gagnent en moyenne que 8,55 dollars de l'heure (avant impôt), alors que le salaire minimum est fixé à 11 dollars/heure en Californie et à 7,25 dollars/heure au niveau fédéral. Pas de quoi rouler sur l'or, donc. Les chauffeurs réclament un salaire minimum vital, des décisions prises en toute transparence par la direction, des avantages sociaux ainsi qu'un porte-parole qui puisse prendre part aux décisions prises par les dirigeants.Pou Uber, les chauffeurs ne sont pas des salariés, mais des entrepreneurs, et à ce titre, il est difficile pour la société de leur octroyer des droits traditionnels, comme des congés payés ou une assurance. La position de la firme reste pour l'instant figée : « Nous pensons que les conducteurs sont des contractants indépendants, car ils peuvent notamment choisir si, quand et où fournir des services sur notre plateforme. Ils peuvent aussi exercer pour des plateformes concurrentes ».