IBM, Mutiny, Apple, Cardiff Electric, Atari, CalNect, Mosaic... Seuls certains de ces noms d'entreprises du monde de l'informatique sont réels. Si vous êtes curieux de savoir lesquels, je vous invite à regarder la formidable et poignante Halt and Catch Fire, trop souvent cachée aux yeux des spectateurs par l'ombre d'une certaine Mad Men.
Accompagnez la lecture de cet article avec la musique de la série :
Halt and Catch Fire Starter
Lorsque l'on m'a proposé d'écrire la chronique Le veilleur d'écran[s] sur Clubic, très peu de conditions m'ont été imposées. L'une d'elles était d'essayer, autant que faire se peut, de retenir des séries dont les thématiques centrales collent un minimum avec les nombreux sujets traités sur le site (il y a certes eu quelques écarts, et il y en aura probablement d'autres... « thuglife », comme on dit).Jusqu'à présent nous avons donc beaucoup parlé d'espace, de science-fiction, de science tout court ou encore de fantasy. Or, voici venir cette fois un show qui, à mon sens, peut difficilement mieux correspondre à l'identité de Clubic et aux goûts d'une grande partie de ses lecteurs : Halt and Catch Fire.
Proposée sur AMC entre 2014 et 2017, cette série de 40 épisodes (4 saisons de 10 épisodes au format 42 minutes) traite en effet d'informatique. Ou, plus exactement, de moments pivots de l'histoire de l'informatique. Pas de panique pour celles et ceux que le sujet n'intéresse pas du tout ou qui aiment la fiction, il ne s'agit pas que d'un simple documentaire.
L'histoire de l'informatique, et tac
Au milieu d'événements et de sociétés bien réelles, la série laisse en effet libre court à son imagination en inventant certains personnages, firmes ou péripéties pour raconter sa propre histoire sans jamais trop s'éloigner de l'Histoire, la grande, pour autant. On a donc affaire ici à une oeuvre résolument réaliste, mais que les puristes et historiens risquent de ne pas trop apprécier.Ainsi la première saison, qui se déroule dans les années 1980 à Dallas, s'intéresse à Cardiff Electric, une petite société fictive qui va affronter la géante et bien réelle IBM dans le domaine des premiers ordinateurs personnels. Chaque saison traite d'ailleurs de différentes révolutions technologiques qui ont eu lieu au fil des années, qu'il s'agisse de hardware ou de software. Comme vous pouvez vous en douter, je vous laisserai découvrir lesquelles par vous-même.
Les graines de la Discord
Drama oblige, et même si le cœur informatique et technique du show est logiquement central (pas de panique cela dit, nullement besoin d'être ingénieur informatique pour en saisir les enjeux), ce n'est peut-être pas ce qui en fait le plus le sel et l'identité. En effet, à mon sens, le succès de Halt and Catch Fire tient surtout à ses personnages aux fortes personnalités, qui participent aussi au fait que je me souvienne aussi bien de la série aujourd'hui.De nombreux drames humains se jouent en effet au milieu de la RAM et des bits, surtout pour le quator principal du show. Dans celui-ci nous retrouvons tout d'abord le couple Clark, dévoué et bosseur, formé de Gordon et Donna (Scoot McNairy et Kerry Bishé), le visionnaire et atypique Joe MacMillan (Lee Pace) et l'électron libre surdouée Cameron Howe (Mackenzie Davis).
Leurs découvertes, leurs travaux, leurs sacrifices et les obstacles qu'ils vont rencontrer vont énormément influencer leurs relations, toujours plus riches et complexes à chaque épisode. Suivre leurs pérégrinations est tout autant un délice quand les choses se passent bien, qu'une torture quand les choses se passent mal, tant l'ensemble est bien joué, écrit, plausible et tout simplement humain.
The Eighty Crowd
Chacun de ces solides acteurs et actrices (j'ajoute Toby Huss à la liste) me font d'ailleurs pousser des petits cris de joie quand je les aperçois dans une autre oeuvre, tant il me semble avoir vécu des choses intenses à leurs côtés. Qu'il s'agisse de violentes batailles d'ego ou de loyauté, d'éclairs de génie ou, au contraire, de descentes aux Enfers, de décisions personnelles ou professionnelles osées ou encore de punchlines mémorables au milieu de solides dialogues, Halt and Catch Fire m'a marqué de multiples façons et à plusieurs reprises, y compris lors de sa conclusion que je trouve parfaite.Souvent teintée d'une certaine mélancolie, la série a également le bon goût de faire dans la sobriété, à la fois dans le fond, qui n'en fait jamais trop et qui reste toujours à hauteur d'homme ou de femme, que dans la forme. La réalisation est en effet très soignée (à défaut d'être très originale cela dit), et j'ai beaucoup apprécié la musique chillout signée Paul Haslinger que vous êtes peut-être en train d'écouter en ce moment (même chose pour l'opening electro signé Trentemøller que je ne peux pas résister à vous coller en fin d'article).
Alors bien entendu, étant donné le sujet, la série d'AMC est plus orientée bavardages qu'action, et ne plaira donc pas à tout le monde. Cela dit, son rythme est bien calibré, le format 10 épisodes est idéal et je ne me souviens pas m'être ennuyé tant j'ai été happé par les histoires racontées.
« J'ai appris beaucoup de choses sur l'Histoire de l'informatique et les gens qui l'ont faite grâce à Halt and Catch Fire »
Même si tout n'était pas vrai et qu'il a fallu identifier les quelques miettes de fiction dans les véritables faits historiques, j'ai appris beaucoup de choses sur l'Histoire de l'informatique et les gens qui l'ont faite grâce à Halt and Catch Fire. Et j'ai aussi régulièrement vibré de tout mon corps pour ses personnages fictifs qui aujourd'hui me manquent, à un tel point que j'aimerais pouvoir formater mon cerveau pour les oublier... et les découvrir à nouveau !
Cette série est pour vous si :
- Vous aimez les drames intenses, humains et réalistes- L'Histoire de l'informatique, même un peu retouchée, vous intéresse
- Vous voulez une série terminée (avec la manière qui plus est)
Cette série n'est pas pour vous si :
- Le sujet de l'informatique ne vous intéresse vraiment pas- Vous fuyez les séries bavardes et sans action
- 40 épisodes, c'est trop
Concernant la disponibilité, Halt and Catch Fire n'est actuellement plus proposée sur aucune plateforme de SVoD et il faudra donc se tourner vers l'achat ou la location.
Undone, Peaky Blinders, The Capture, Lastman, Battlestar Galactica, Counterpart, Utopia, Manhunt : UNABOMBER, Cosmos, a spacetime Odyssey, The Man in the High Castle, Marvel's Agents of S.H.I.E.L.D., The Boys
Previously in Le veilleur d'écran[s] Season 2 :
Fullmetal Alchemist: Brotherhood, The Expanse, Watchmen, For All Mankind, Kill la Kill, Star Trek : Discovery
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