Le logo X, avec en fond celui de Twitter © Mamun sheikh K / Shutterstock
Le logo X, avec en fond celui de Twitter © Mamun sheikh K / Shutterstock

La Commission irlandaise du travail a condamné X à verser 550 000 euros à un ancien employé du réseau social. Il avait refusé de répondre « oui » à l'ultimatum lancé par Elon Musk, à l'époque de Twitter.

Désormais, le monde est prévenu : il est possible de dire « non » à Elon Musk, d'être licencié et d'obtenir des indemnités après coup. En Irlande, la Workplace Relations Commission, que l'on pourrait comparer à un super conseil de prud'hommes local, a condamné il y a quelques jours l'entreprise X, anciennement Twitter, à indemniser à hauteur de 550 000 euros un ancien cadre supérieur de l'entreprise. Ce dernier n'avait pas favorablement répondu au fameux ultimatum lancé par Elon Musk, fin 2022, demandant à ses employés d'accepter de travailler plus durement.

Elon Musk avait poussé des centaines de salariés à partir, avec un ultimatum bien nommé

Si vous avez bonne mémoire, vous vous rappelez sûrement que quelques jours seulement après avoir racheté Twitter, fin 2022, Elon Musk avait envoyé à ses 2 900 employés restants un formulaire à remplir en moins de 24 heures. Dans celui-ci, le milliardaire demandait à ses salariés s'ils étaient prêts à « travailler de longues heures à haute intensité » et « de façon inconditionnelle ».

Il n'y avait pas 36 solutions : soit l'employé répondait « oui », et il pouvait poursuivre l'aventure avec l'oiseau bleu devenu X, soit il répondait « non » et il était alors considéré comme démissionnaire. Un vrai ultimatum à la sauce Musk. La démarche avait entraîné le départ de centaines de personnes.

Gary Rooney, qui était tout de même cadre supérieur chez Twitter en se qualité de responsable des achats en ligne, n'avait pas répondu de façon positive à cet ultimatum, lancé le 16 novembre 2022, qui aurait en plus abouti à une baisse de sa rémunération. Il avait été licencié sur le champ, après avoir consacré neuf années de sa vie à la société californienne. « Si vous ne confirmez pas que vous souhaitez rester chez Twitter, vous démissionnez. Vous n'aurez pas droit à une indemnité de licenciement légale ni à d'autres indemnités de licenciement, sauf si la législation locale l'exige », avait-il automatiquement reçu comme message.

Un licenciement totalement injustifié

Plus d'un an et demi plus tard, Gary Rooney a enfin obtenu justice. La Commission des relations professionnelles d'Irlande a reconnu que l'individu avait été licencié de façon injuste. Pour la juridiction, le fait de ne pas avoir cliqué sur le bouton « oui » ne constitue tout simplement pas un acte de démission.

Pour les responsables de la commission, le délai de 24 heures laissé aux salariés ne pouvait pas être considéré comme un préavis permettant de prendre une décision raisonnée et éclairée. Ils ont ainsi condamné X et Elon Musk à lui verser l'équivalent de 550 000 euros.

Le nouveau propriétaire du réseau social n'a pas répondu à la demande de son ancien salarié de se tenir face à lui. Monsieur Rooney indique d'ailleurs que du jour où il a été écarté de l'entreprise, il n'a plus jamais pu entrer en contact avec elle, ni avec ses avocats. Depuis, Gary Rooney a retrouvé un emploi dans une banque, quasiment aussi bien rémunéré que lorsqu'il travaillait pour X.

Source : RTE