Combattre le feu par le feu, dans la sécurité informatique également
Dans un long article paru le 23 juin 2017, le très sérieux Washington Post offre à ses lecteurs une chronologie détaillée de la riposte américaine à la supposée ingérence russe dans la présidentielle de 2016. Cet article extrêmement fourni, signé par cinq journalistes, dévoile également un détail resté inconnu jusqu'ici : des cyberattaques en guise de riposte ont bel et bien été envisagées par l'administration Obama. Et c'est le chef de l'Etat en personne qui avait donné son feu vert pour rendre possible cette éventualité.Car à ce stade, il s'agirait uniquement d'une éventualité, d'une piste possible. Concrètement, les officiers de renseignement américains ont reçu l'aval de Barack Obama pour pénétrer des infrastructures clés en Russie, comme des centrales électriques et des infrastructures de transport. Il s'agirait de s'y introduire à l'insu des Russes, par voie électronique selon toute vraisemblance, pour être en mesure de provoquer un dysfonctionnement si les circonstances l'exigeaient.
La nouvelle guerre froide se jouera dans les réseaux informatiques
Sommes-nous à l'aube d'une nouvelle guerre froide, qui se jouerait cette fois-ci dans les tranchées virtuelles du web ? C'est précisément ce que nous apprennent ces révélations du Washington Post.Quelle pourrait être l'échelle de ces cyberattaques ? Selon les fonctionnaires d'Etat et les officiers de renseignement américains interrogés par le Washington Post, il s'agirait pour le moment de cyberattaques qui seraient à même de provoquer des dégâts matériels, mais dont la portée serait limitée. Cet outil pourrait bien être utilisé par l'administration américaine à titre préventif, si la Russie ne cesse pas ses tentatives d'introduction dans les systèmes informatiques outre-Atlantique.
Cette cyber-arme a-t-elle déjà été utilisée ? Rien n'est exclu, les journalistes précisant par ailleurs que l'ensemble des détails dont ils avaient connaissance n'a pas été révélé dans leur article pour protéger la sécurité nationale.