© Pixabay
© Pixabay

En 2023, les salaires ont connu une hausse assez significative et il se pourrait que cette tendance se poursuive en 2024. C'est en tout cas ce que conclut une étude du cabinet Deloitte.

L'inflation frappe durement de nombreux pays européens, et la France ne fait pas exception. Elle est même un des pays où celle-ci est la plus forte avec de nombreux impacts sur les Français. Cet accroissement excessif des instruments de paiement entraîne dans son sillage une hausse des salaires, elle-même catalysée par une pénurie de main-d'œuvre au niveau national. L'enquête récemment effectuée par Deloitte dévoile ainsi que ces niveaux d'augmentation des salaires atteignent cette année des niveaux jamais vus auparavant. En 2024, même si cette dynamique se perpétuera, elle sera légèrement diminuée.

L'année 2023 et l'augmentation des salaires

Même si toutes les personnes concernées ne le ressentent pas forcément au quotidien, il se trouve que les entreprises françaises ont considérablement gonflé leurs budgets alloués aux augmentations de salaire. Les catégories de travailleurs où cette tendance est la plus remarquable sont les ouvriers, techniciens et agents de maîtrise (OETAM). Ceux-ci ont vu leurs revenus augmenter de 4,6 % par rapport à l'année précédente. Les personnes touchant le SMIC ont pu voir également leur salaire légèrement augmenter, puisque le revenu minimum est indexé sur l'inflation. Du côté des cadres, l'augmentation est aussi notable, bien que plus modérée puisqu'elle atteint 4 %.

Les perspectives pour 2024 laissent présager un avenir « positif », puisque les prévisions semblent suivre cette tendance, même si la hausse sera inférieure à celle de cette année. Pour les OETAM, leur salaire devrait ainsi croître de 4 %. Les cadres, eux, bénéficieront d'une hausse de 3,5 %. Même si l'inflation a légèrement ralenti sur le début d'année 2023, elle est repartie de plus belle à partir du mois d'août avec une envolée à +1 % par rapport au mois précédent.

© évolution de l'indice des prix à la consommation/Insee
© évolution de l'indice des prix à la consommation/Insee

Les facteurs qui soutiennent cette tendance

Même si la course folle de l'inflation s'est légèrement calmée, celle-ci demeure très élevée et supérieure à l'inflation moyenne de la zone euro, qui s'est stabilisée à 5,3 % en août. En France, elle est désormais de 5,7 %. Cette situation plutôt critique oblige les entreprises à maintenir leurs budgets de rémunération à des niveaux élevés pour endiguer la hausse des prix à laquelle doivent faire face leurs salariés.

Un deuxième facteur est important à considérer : celui de la pénurie de main-d'œuvre. Certains secteurs sont plus concernés que d'autres : agents de services hospitaliers, infirmiers, et même dans la cybersécurité. Même si la situation est moins inquiétante que la période post-COVID, la tension est toujours assez forte. Conséquence : dans certains cas, les employeurs sont prêts à augmenter les rémunérations pour rendre les offres d'emplois plus attractives, comme aux États-Unis dans la tech par exemple ou encore, plus étonnant, dans le milieu de la cybercriminalité.

Les salaires vont continuer à augmenter, la nouvelle est plutôt bonne à entendre. Même si cette perspective est prometteuse pour de nombreux travailleurs, le plus rassurant serait tout de même de voir les tarifs à la consommation baisser et redescendre à des taux acceptables. Pour l'instant, nous sommes très loin du compte.

Source : Les Échos