Portant sur le bilan de l'année 2012, l'étude révèle un chiffre d'affaires en hausse globale de 12% comparé à 2011, venant s'établir à 8,1 milliards d'euros.
Évidemment, ce chiffre est à ventiler entre les petits et les grands éditeurs : ces derniers représentent 5% du panel concerné, mais pèsent près des deux tiers du chiffre d'affaires de cette industrie (62%). Notons que les plus petits éditeurs sont ceux dont les recettes annuelles restent inférieures à 10 millions d'euros.
Relais de croissance important, le SaaS (Software as a Service) représente 11% du chiffre d'affaires contre 8% un an auparavant, « confirmant tout son potentiel identifié dans les précédentes éditions du Top 250 ». « Les logiciels en mode SaaS représentent 15% de l'activité pour les éditeurs réalisant moins de 50 millions d'euros de chiffre d'affaires », souligne Franck Sebag, chargé de l'étude. Pour lui, « cela indique une tendance plus naturelle pour ces sociétés de plus petite taille à lancer leur activité sur ce modèle ».
Le secteur a progressé et cela s'est ressenti sur l'emploi. L'effectif total a progressé de 10% en un an, atteignant 50 000 employés. Si les intentions d'embauches ont connu un léger coup de mou en 2012, les éditeurs disent en majorité (69%) qu'ils souhaitent augmenter leurs effectifs pour cette année.
Criteo réalise une percée
Le classement des premiers éditeurs français par secteur reste dominé par Dassault Systèmes et ses solutions 3D avec 1,8 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2012. En croissance de 5% cette année, l'éditeur a averti sur ses résultats pour la fin de son exercice fiscal 2013 mais s'attend à une accélération de sa croissance pour l'année à venir. Deuxième, le spécialiste des logiciels de gestion du risque destinés aux marchés financiers, Murex, s'affiche avec 329 millions d'euros de chiffre d'affaires pour l'exercice 2012.
Il devance dans ce classement Criteo, troisième du podium. Le spécialiste du reciblage publicitaire a réalisé une percée significative, fort d'un taux de croissance à trois chiffres. Le français, qui va s'introduire au Nasdaq dans les prochaines semaines, devrait passer deuxième rapidement dans la mesure où il a déjà réalisé près de 195 millions d'euros de recettes lors du premier semestre de l'année fiscale en cours.
Dans le classement des éditeurs généralistes - s'adressant à plusieurs secteurs - Cegid occupe la première place avec 226 millions d'euros de recettes en 2012. En recul de 15,6% sur l'exercice concerné, le groupe de Jean-Michel Aulas est en transition vers le SaaS, en hausse de 35%. Mais l'éditeur se refuse à changer du tout au tout, considérant que « certains clients sont toujours demandeurs de schémas plus classiques ».
Les éditeurs misent sur la R&D
Les dauphins de ce classement sont Axway Software avec 224 millions d'euros de recettes et Esi Group avec 109 millions d'euros. Pour ce qui concerne le secteur des jeux vidéo, on retrouve toujours Ubisoft au sommet de la pyramide avec 1,2 milliard d'euros de chiffre d'affaires. Signalons que la situation financière du premier éditeur de jeux français s'est considérablement dégradée. Ce dernier a averti mercredi sur ses résultats à venir. Il escompte un chiffre d'affaires de l'ordre du milliard d'euros au lieu de 1,45 milliard.
Selon le Syntec numérique, les dépenses consacrées à la recherche et développement en 2012 ont représenté entre 13% et 20% du chiffre d'affaires des entreprises étudiées, selon leur taille, soit un montant total d'environ 1 milliard d'euros. Les stratégies de financement des éditeurs de logiciels enfin s'appuient toujours et principalement sur l'autofinancement, notre l'étude, cela concerne 86% des entreprises.
Pour l'avenir, les éditeurs voient dans le modèle de l'abonnement induit par le SaaS une vraie opportunité de croissance. Le SaaS approchera le milliard d'euros (847 millions) cette année, prévoit IDC, sur un marché du logiciel global attendu autour de 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires. D'ici 2015, ce sera 1,5 milliard.