TikTok a accepté de donner accès à son API à des chercheurs.
L'objectif est clair : se mettre en conformité avec le Digital Service Act qui devrait entrer en vigueur le 25 août prochain. Et si lancer une opération transparence auprès de chercheurs indépendants est un signe de bonne foi envoyé aux autorités européennes, le réseau social a tout intérêt à écouter les conclusions des chercheurs, pour son propre bien.
Se mettre en conformité avec le DSA
Si le Digital Service Act, ou DSA, ne prendra effet qu'à partir du 25 août, ce règlement européen semble être pris très au sérieux par les GAFAM et les autres entités parmi les 19 concernées. Pour rappel, c'est notamment sa prochaine mise en place qui empêche toujours pour l'instant Threads de se déployer en Europe.
Le DSA contient plusieurs dispositions, mais elles soulignent dans leur ensemble une obligation de moyens renforcés attribués à la modération et à la lutte contre la propagation de la désinformation. Et sur ce dernier point, justement, TikTok a encore beaucoup de travail si l'on en croit Thierry Breton, le commissaire européen au marché intérieur. Il a ainsi déclaré que « les évènements récents ont démontré l'impact que TikTok pouvait avoir sur les démocraties – et à quel point les règles européennes indépendantes étaient importantes », avant d'ajouter que « maintenant, il est temps de se mettre pleinement aux normes ».
Ce qui n'est pour l'instant pas le cas, comme l'a démontré le récent test en la matière auquel s'est livré TikTok, et dont les conclusions étaient claires : il y a encore du travail.
L'application ouverte aux chercheurs
Si le « stress test » passé par TikTok a révélé des améliorations à réaliser, Breton a cependant reconnu que l'entreprise effectuait des changements organisationnels crédibles pour tenter d'y remédier, comme une modification de son algorithme de recommandation ou une plus grande transparence.
Sur ce dernier point, l'application a annoncé qu'elle serait ainsi bientôt ouverte à des chercheurs européens. TikTok a expliqué attendre que l'Union européenne place un cadre technique, mais ne s'opposait pas à l'ouverture de son API. Elle n'a placé que quelques conditions sur le processus : « tous les chercheurs devront avoir leur propre compte TikTok pour développeurs et opérer soit en Europe, soit aux États-Unis ».
De la part du réseau social, il s'agit tout autant de démontrer sa bonne foi que de véritablement suivre les éventuelles recommandations que pourraient suggérer ces chercheurs. Car avec un peu plus d'un mois pour se mettre en règle, et de lourdes sanctions dans le cas contraire, il n'est pas exagéré d'estimer que l'entreprise a réellement besoin d'eux.
