Canonical, l'éditeur qui soutient la distribution Linux Ubuntu, a lancé le 22 juillet dernier une campagne de financement collaboratif visant à réunir 32 millions de dollars sur trente jours en vue de lancer le développement et la production de l'Ubuntu Edge, un smartphone vendu sous ses couleurs.
Particulièrement ambitieux au regard des sommes généralement levées sur les plateformes comme Kickstarter ou Indiegogo (retenue ici), l'objectif a finalement été manqué, et de loin : à l'échéance fixée, le projet Ubuntu Edge n'a en effet recueilli « que » 12,8 millions de dollars de la part des internautes. Plus de 19 millions de dollars manquent donc à l'appel pour que la campagne soit bouclée.
Celle-ci avait pourtant connu un démarrage fulgurant, avec 2 millions de dollars recueillis sur les huit premières heures. Le rythme des souscriptions a ensuite ralenti, en dépit de la mise en place, début août, d'un tarif unique permettant de réserver un terminal Ubuntu Edge pour 695 dollars.
Jeudi matin, Canonical a accusé réception de cet échec, choisissant toutefois d'en retenir les aspects positifs. « Nous avons réuni 12 809 906 dollars, ce qui fait de l'Edge la plus importante campagne de financement collaboratif jamais organisée dans le monde. Ne perdons pas de vue la nature de cet exploit. Près de 20 000 personnes ont suffisamment cru à notre vision pour contribuer, des mois à l'avance et à hauteur de plusieurs centaines de dollars, à un téléphone, juste pour que celui-ci devienne réalité », se réjouit ainsi Mark Shuttleworth, patron de l'éditeur, sur la page du projet.
« Même si nous voulions passionnément construire l'Edge pour montrer l'intérêt d'Ubuntu sur téléphone, le soutien et l'attention reçus constituent un bel accélérateur pour les autres téléphones Ubuntu qui arriveront en 2014 », ajoute Canonical qui, pour l'instant, tire donc un trait sur le projet. L'éditeur indique par ailleurs que les fonds déjà collectés seront retournés aux investisseurs sous un délai de cinq jours.
- Sur le sujet, voir aussi notre dossier : le financement participatif en question.