Ainsi, les auteurs du rapport placent les jeunes et petites entreprises au cœur des priorités. La proposition numéro un appelle à « poursuivre le développement des pôles de compétitivité » tout en réorientant les aides de l'État vers les PME plutôt que les gros groupes. « Il faut abandonner la logique actuelle de perfusion des grands acteurs pour adopter une perspective d'alimentation de la croissance de nouveaux acteurs ». Terra Nova recommande que « la garantie d'une part minimale de 30% réservée aux PME soit consacrée dans les règles d'attribution des aides au titre des pôles ».
Soutenir les accélérateurs de start-up
Dans le même temps, le rapport pointe du doigt le fait que « la quasi-totalité des financements actuels » se font sous forme de soutiens centrés sur la recherche et développement (R&D). Or, souligne Terra Nova, « ces financements ne sont accessibles qu'à des projets déjà matures, qui peuvent déjà s'engager dans la durée. Ces programmes ne sont pas définis pour les start-up ».
Ainsi, le rapport préconise « un soutien des organisations transverses et mutualisées d'innovation collective comme le réseau des Cantines pour favoriser les lancements d'activité numérique, en complémentarité des aides apportées par les grandes entreprises ». Et de rappeler que la Cantine figure dans le top trois des espaces mondiaux de co-working et de mutualisation de ressources. Et cite également le Camping, « premier accélérateur de start-up en France avec plus de 600 projets déposés et 25 retenus et accélérés ».
Des mesures en faveur de l'amorçage
Le groupe de pensée relève par ailleurs que « le capital-risque commence à se développer en France », mais « demeure le problème du capital amorçage ». Selon les auteurs, un service numérique ne demande pas des millions d'euros pour se lancer, mais au moins 100 000, en amorçage. Or, déplore Terra Nova, « les capitaux-risqueurs traditionnels ne sont pas intéressés et les business angels ne sont pas adaptés pour y répondre ». En conséquence, Terra Nova suggère de « constituer une banque publique d'investissement chargée de financer prioritairement les investissements des PME dans les secteurs innovants, avec une part réservée au capital-amorçage ».
Parmi d'autres points soulevés, le think tank en appelle à la stabilisation du cadre juridique et fiscal, sans évoquer au passage l'alignement de la fiscalité des revenus du capital sur celle du travail, pour inciter les entreprises à innover. Autant de propositions qui influenceront peut-être la stratégie pour le numérique de Fleur Pellerin, dont le détail sera donné en février 2013, ou qui resteront au stade théorique.