Terra Nova place les start-up au centre de la croissance

Thomas Pontiroli
Publié le 16 octobre 2012 à 18h06
Le laboratoire d'idées progressistes Terra Nova a formulé une centaine de propositions visant à dynamiser la croissance du numérique. Un secteur où la France est jugée en retrait, et dont le développement passera par un large soutien aux start-ups, préconise le think tank.

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L'objectif de ce rapport, écrit le groupe de réflexion Terra Nova, est de « présenter les différentes réponses que le numérique peut apporter aux problèmes actuels, afin de redresser la France », rien de moins. La France, où le numérique représente 6% de l'économie, contre 13% aux États-Unis, a du retard, juge le rapport. Pour Nelly Fesseau, qui a présidé le groupe de travail, la croissance peut provenir du numérique. Ce secteur a pour cela besoin d'innovation, ce qui passera par un soutien aux PME et aux start-ups, dit-elle.

Ainsi, les auteurs du rapport placent les jeunes et petites entreprises au cœur des priorités. La proposition numéro un appelle à « poursuivre le développement des pôles de compétitivité » tout en réorientant les aides de l'État vers les PME plutôt que les gros groupes. « Il faut abandonner la logique actuelle de perfusion des grands acteurs pour adopter une perspective d'alimentation de la croissance de nouveaux acteurs ». Terra Nova recommande que « la garantie d'une part minimale de 30% réservée aux PME soit consacrée dans les règles d'attribution des aides au titre des pôles ».

Soutenir les accélérateurs de start-up

Dans le même temps, le rapport pointe du doigt le fait que « la quasi-totalité des financements actuels » se font sous forme de soutiens centrés sur la recherche et développement (R&D). Or, souligne Terra Nova, « ces financements ne sont accessibles qu'à des projets déjà matures, qui peuvent déjà s'engager dans la durée. Ces programmes ne sont pas définis pour les start-up ».

Ainsi, le rapport préconise « un soutien des organisations transverses et mutualisées d'innovation collective comme le réseau des Cantines pour favoriser les lancements d'activité numérique, en complémentarité des aides apportées par les grandes entreprises ». Et de rappeler que la Cantine figure dans le top trois des espaces mondiaux de co-working et de mutualisation de ressources. Et cite également le Camping, « premier accélérateur de start-up en France avec plus de 600 projets déposés et 25 retenus et accélérés ».

Des mesures en faveur de l'amorçage

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Terra Nova demande en sus un développement des pôles de transfert technologique en région, un programme européen pour encourager les PME à s'engager dans le Cloud computing mais aussi la mise en place de « guichets uniques régionaux permettant d'orienter efficacement les entrepreneurs et de simplifier leurs démarches administratives ». Sur ce point, Terra Nova constate que l'innovation naît bien souvent dans le cerveau de jeunes entrepreneurs « sans apport financier personnel, et sans expérience dans la rédaction d'un business plan ou d'une étude de marché ».

Le groupe de pensée relève par ailleurs que « le capital-risque commence à se développer en France », mais « demeure le problème du capital amorçage ». Selon les auteurs, un service numérique ne demande pas des millions d'euros pour se lancer, mais au moins 100 000, en amorçage. Or, déplore Terra Nova, « les capitaux-risqueurs traditionnels ne sont pas intéressés et les business angels ne sont pas adaptés pour y répondre ». En conséquence, Terra Nova suggère de « constituer une banque publique d'investissement chargée de financer prioritairement les investissements des PME dans les secteurs innovants, avec une part réservée au capital-amorçage ».

Parmi d'autres points soulevés, le think tank en appelle à la stabilisation du cadre juridique et fiscal, sans évoquer au passage l'alignement de la fiscalité des revenus du capital sur celle du travail, pour inciter les entreprises à innover. Autant de propositions qui influenceront peut-être la stratégie pour le numérique de Fleur Pellerin, dont le détail sera donné en février 2013, ou qui resteront au stade théorique.
Thomas Pontiroli
Par Thomas Pontiroli

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