Ericsson a encore déçu au troisième trimestre. Les résultats ont une nouvelle fois échaudé les investisseurs de l'équipementier suédois, au point que l'action lâchait plus de 5% à la bourse de Stockholm. Il faut dire que les chiffres dévoilés ce jeudi restent dans la lignée des performances réalisées depuis le plan de restructuration mis en place l'année dernière.
Sur le trimestre achevé à la fin du mois de septembre, le chiffre d'affaires de la firme s'est replié de 2,9% sur un an, à 6,04 milliards d'euros contre 6,22 milliards d'euros l'année dernière. Le déclin est encore plus fort d'un trimestre à l'autre, puisque la firme avait annoncé un chiffre d'affaires de 6,4 milliards d'euros.
Sur ce point, Ericsson concède souffrir d'une réelle pression sur ses ventes, qui s'explique notamment par la très forte concurrence qui pèse sur le marché, venue notamment des géants chinois que sont Huawei et ZTE. Ericsson évoque également des projets en voie d'achèvement en Amérique du Nord et au Japon, qui avaient en partie tiré les ventes lors des six premiers mois de l'année 2013.
Les marges au coeur des inquiétudes
Le Moyen-Orient et la région Europe occidentale et centrale s'affichent comme les marchés les plus dynamiques au cours du trimestre, avec une croissance de l'activité de 21% sur un an. Sur le marché européen, Ericsson fait savoir une reprise des investissements en vue de moderniser les infrastructures.
Reste que les marges réalisées par le suédois inquiètent encore plus. La rentabilité a bien progressé sur un an, avec une marge brute (différentiel entre le prix de vente et le prix de revient) en hausse de 1,6 point, à 32%. Sans oublier l'accroissement du résultat net, avec un bénéfice de 342 millions d'euros au troisième trimestre, contre 250,6 millions d'euros en 2012. Insuffisant toutefois pour contenter les analystes, qui tablaient de leur côté sur une marge supérieure à 33%.
Ericsson reste le numéro un mondial des réseaux sans fil, segment sur lequel il détient une part de marché de 36%. Nombre de rumeurs circulent actuellement sur le marché des télécoms, notamment quant à la possibilité d'un rachat des réseaux mobiles d'Alcatel-Lucent par Nokia, lorsque ce dernier aura empoché le pactole de la vente de sa division mobiles à Microsoft. Une telle opération lui permettrait alors de jouir d'une part de marché de 30%, tout près d'Ericsson. Mais rien est acté, d'autant plus qu'Alcatel a raflé dernièrement un contrat d'importance avec l'opérateur espagnol Telefonica en vue du développement de son réseau 4G.