Uber espionnait Lyft avec un programme diabolique

Paolo GAROSCIO
Publié le 14 avril 2017 à 09h25
Les déboires de la start-up milliardaire Uber et de son PDG et fondateur Travis Kalanick semblent loin d'être terminés. Non seulement le groupe a perdu de nombreux cadres dirigeants, dernière en date, la directrice de la communication qui a quitté son poste le 12 avril 2017, mais il doit faire face à des accusations de sexisme de la part d'employés et de violation de brevets de la part de Google. Sans compter les procès ouverts dans le cadre de ses activités.

Voilà que le site d'investigation The Information en remet une couche avec un article potentiellement explosif le 12 avril 2017 : il y dévoile un programme d'espionnage industriel complet mis en place par la start-up.

"Hell", ou quand Uber veut faire vivre l'enfer à son rival Lyft

Si avoir un programme d'espionnage industriel est déjà illégal, qu'il soit dévoilé par la presse n'est jamais une bonne chose. Alors quand, en plus, ce programme s'appelle "Hell" ("Enfer" en français) ... C'est clairement mauvais signe. C'est pourtant bien ce qui se passe depuis le 12 avril 2017 chez Uber. The Information a dévoilé, source interne anonyme à l'appui, le programme "Hell" mis en place par Uber.

Le but de ce programme est assez simple : surveiller son principal concurrent, Lyft. L'autre start-up du secteur des VTC est bien moins puissante qu'Uber mais réussit tout de même à tenir tête au géant. "Hell", lancé en 2014 et connu uniquement par une poignée de hauts-dirigeants, avait pour but d'empêcher l'entreprise de trop se développer tout en en surveillant les moindres faits et gestes.

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Récupérer les chauffeurs qui travaillaient pour Uber et Lyft en même temps

Pour surveiller Lyft, Uber aurait infiltré la plateforme concurrente avec de faux chauffeurs chargés de récupérer des informations sur Lyft, ses zones d'activité et, surtout, ses chauffeurs. Certains chauffeurs Uber travaillaient pour les deux entreprises afin d'augmenter leur chiffre d'affaires : il n'y a pas de contrat d'exclusivité.

En les identifiant, Uber réussissait à les inciter à ne travailler que pour elle, notamment via des incitations financières. Lyft se retrouvait alors privée d'une partie de ses chauffeurs ce qui en ralentissait, de fait, l'expansion et le chiffre d'affaires.

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