Le journal indépendant d'investigation a révélé ce qui a poussé Nicolas Sadirac à quitter l'École 42, dont il est l'un des pères fondateurs, avec Xavier Niel. Détournements, harcèlement, exhibitionnisme... le tableau n'est pas reluisant.
Toute belle histoire aurait donc sa part d'ombre. Même l'École 42, qui forme gratuitement des développeurs et que Xavier Niel a vu naître en 2013 avec l'appui de ses associés, parmi lesquels Nicolas Sadirac, qui en fut le directeur. C'est ce dernier qui vient de sérieusement entacher l'image de l'établissement parisien.
Nicolas Sadirac a démissionné de son poste
Nicolas Sadirac est au cœur de l'enquête dévoilée par Médiapart ce 18 avril 2019. Alors que l'ancien directeur général d'Epitech a quitté l'École 42 en octobre 2018, qu'il dirigeait encore à ce moment-là, le journal a dévoilé les véritables raisons de sa démission.« 42 », comme on la surnomme sobrement, offre à ses élèves une certification professionnelle non reconnue par l'État mais dont la réputation est assez largement reconnue par la profession et par les développeurs qui y ont tapé leurs premières lignes de code.
Une première affaire dès 2014
En 2014, un premier élément aurait pu mettre la puce à l'oreille. L'une des nombreuses caméras de l'établissement avait filmé Nicolas Sadirac en train d'adresser une fessée à une femme visiblement consentante. Cet incident, par ailleurs isolé à l'époque, n'avait pas eu d'impact sur le poste du directeur.Si l'École 42 est une association à but non lucratif financée par les généreux dons de Xavier Niel, il existe un autre pilier, la société 42 Labs, qui revêt cette fois la forme d'une SARL (société à responsabilité limitée). Celle-ci a pour but de développer des activités commerciales et fut créée, par les cofondateurs de... « 42 », dont Nicolas Sadirac. Mais que vient faire cette société là-dedans ?
Une surfacturation de biens
En réalité, Médiapart révèle que de nombreuses malversations ont eu lieu ces dernières années, matérialisées par la surfacturation de certains biens, comme les 200 000 euros de chaises évoqués, ou bien des versements en liquide assez obscurs. Ce faisceau d'indices sur ses activités peu recommandables ont poussé Nicolas Sadirac à quitter son posté de directeur de l'École 42 sans solde de tout compte, auquel il a préféré renoncer.Depuis, Sophie Viger occupe le poste de directrice de l'école. Cette dernière est d'ailleurs très active depuis la mise en demeure adressée par la CNIL à l'établissement, trop gourmand en caméras.