Un nouveau rapport sur les activités d'Amazon fait état d'une entreprise qui s'oppose au droit des travailleurs et impose des conditions de travail mortelles et déshumanisantes.
Alors que les fêtes de fin d'année approchent et qu'Amazon vient de battre quelques-uns de ses propres records à l'occasion des Black Friday et Cyber Monday, le géant du e-commerce fait face à un rapport pour le moins accablant publié cette semaine par les syndicats new-yorkais. La société de Jeff Bezos, qui veut s'implanter dans la grosse pomme, est tout simplement démolie - les mots sont faibles - par les lignes de ce rapport que nous avons pu consulter, qui évoque même la mort de sept travailleurs dans les locaux d'Amazon depuis 2013.
Il est clair qu'Amazon ne jouit déjà pas d'une image d'employeur modèle. Bas salaires, conditions de travail délicates, rendement presque surhumain à atteindre, une relative précarité de l'emploi... Mais le rapport rendu public par les syndicats new-yorkais fait froid dans le dos et va au-delà de ce que l'on pouvait imaginer.
Des employés qui « perdent la vie » dans les entrepôts Amazon, dans d'atroces conditions
Sur les conditions de travail, le rapport indique que « les travailleurs d'Amazon subissent des blessures et parfois perdent la vie ». Les employés de la firme américaine sont sous la pression constante de commandes et de fermeture de commandes à répétition. Le rapport souligne le triste fait que sept salariés d'Amazon ont perdu la vie dans les locaux de l'entreprise, entre 2013 et la publication du rapport. Deux personnes ont été écrasées par des chariots élévateurs. Un employé est décédé d'un arrêt cardiaque fatal, un autre est mort après été traîné et écrasé par un tapis roulant. Un troisième a été tué écrasé par un chargeur de palettes. Enfin, il y a quelques semaines, un entrepôt du Maryland qui s'est partiellement effondré lors d'une tempête a également causé la mort de deux autres salariés.Au Royaume-Uni, un employé d'Amazon a déclaré, comme source anonyme, que certains des collègues de son entrepôt étaient contraints d'uriner dans des bouteilles, de peur que le fait de prendre une pause pour aller aux toilettes puisse être sanctionné. Si la firme dément avec fermeté cette affirmation, une enquête distincte aurait révélé que près de 3 employés sur 4 issus des centres de traitement britanniques ne voulaient pas prendre de pause par crainte de représailles.
Pratiques anti-syndicales et diffusion de certaines idéologies
D'autres pratiques assez choquantes (et plus ou moins connues) sont dispatchées dans le rapport, parmi lesquelles le recrutement d'un personnel « anti-syndical » qui reçoit une formation destinée à lui permettre de « détecter les signes d'activité syndicale ».Enfin, le rapport fait écho à un autre document, publié en juillet dernier. Le rapport indique qu'à travers les produits vendus, Amazon a permis de « célébrer des idéologies promouvant la haine et la violence en permettant la vente de symboles de haine et d'images anti-noires, nazies et fascistes ». En réponse, Amazon a déclaré que les vendeurs qui ne suivent pas les directives imposées sont soumis à une action rapide, y compris la suppression éventuelle de leur compte.