Tim Cook sera entendu au Sénat américain la semaine prochaine, annonce le site Politico. Il faut évidemment n'y voir aucune accusation. Des représentants de Microsoft et de Hewlett Packard avaient également été reçus en septembre 2012 sur le même sujet. Des représentants de l'administration fiscale américaine ainsi que des experts seront également entendus par la sous-commission permanente des investigations de la chambre du Congrès américain.
Naturellement, ce n'est sans doute pas un hasard si Tim Cook est reçu aujourd'hui. Lors de la publication des derniers résultats trimestriels, il avait annoncé le versement de dividendes records à l'attention des actionnaires, de 100 milliards de dollars, alors que 45 milliards étaient initialement prévus.
Et pour réunir cette somme colossale, Apple a décidé de s'endetter, bien qu'il dispose d'un trésor de guerre de 145 milliards de dollars. Des fonds placés bien au chaud dans les paradis fiscaux. Les rapatrier sur le territoire américain soumettrait Apple à une taxe de 35%. Selon Bloomberg, Apple économiserait ainsi 9,2 milliards de dollars en se tournant vers l'endettement.
Steve Dowling, l'un des porte-paroles de la firme de Cupertino, affirme qu'Apple a déjà collaboré avec la sous-commission et que la firme répondra à toute autre question. Il a tenu à rappeler à Politico qu'Apple est « l'un des plus gros contribuables des Etats-Unis, avec plus de six milliards de dollars d'impôts en 2012 ». Il ajoute que la firme « a aidé à la création de centaines de milliers d'emplois aux Etats-Unis, en gardant sur le territoire les activités de R&D (en Californie), qui en créant des produits tels que l'iPhone, l'iPad et l'AppStore, ont généré des milliards de dollars de revenus pour les développeurs de logiciels ».
Ce n'est pas la première fois que la contribution à la croissance de l'économie américaine est mise en avant par les firmes pour atténuer l'impact de l'évasion fiscale. Tim Cook lui même avait tenu des propos semblables lors de l'annonce du rapatriement de la fabrication des Mac Mini aux Etats-Unis. Eric Schimdt, le président de Google, avait fait de même, se disant même « fier de ses pratiques d'optimisation fiscale ».