Huawei renvoie l'ancien patron de la CIA dans les cordes

Thomas Pontiroli
Publié le 05 août 2013 à 18h02
Accusé d'espionnage par l'ancien dirigeant de la CIA, l'équipementier télécoms chinois Huawei répond qu'il n'a aucune preuve, en plus d'appartenir au conseil d'administration de Motorola.

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Courant juillet, l'ancien patron de l'agence de renseignement américaine (CIA) s'en prenait lui aussi à Huawei, après une charge du Congrès en octobre 2012. Michael Hayden déclarait qu'il « allait sans dire » que l'équipementier réseaux chinois avait fait de l'espionnage pour Pékin. Estimant que Huawei menaçait la sécurité des États-Unis.

La réaction de Huawei ne s'est pas fait attendre. Éric Xu, l'un des trois directeurs généraux de l'entreprise, a démenti ces propos, dénonçant que les assertions du général étaient « sans fondement ». « D'un côté, monsieur Hayden refuse de révéler le moindre début de preuve pour étayer ce qu'il avance, et d'un autre côté, il estime que c'est à Huawei de démontrer son innocence », a-t-il affirmé selon l'AFP.

Hayden, membre du conseil d'administration de Motorola

« Huawei a par ailleurs démenti avoir contacté Michael Hayden il y a deux ou trois ans pour l'inviter à rejoindre le conseil d'administration du groupe, contrairement à ce qu'il prétend », s'est en outre défendu le responsable du groupe chinois. Ce dernier de faire remarquer que l'ancien patron de la CIA est aussi « membre du conseil d'administration de Motorola, fabricant de téléphones portables, et on peut s'attendre à ce que ses propos reflètent (également) ses autres intérêts professionnels ».

Huawei essaie de multiplier les initiatives pour paraître moins opaque. En octobre dernier, le groupe faisait part de son intention d'entrer sur les marchés financiers. Un projet envisagé par la société pour rendre ses décisions et ses comptes visibles de tous, de jouer la transparence et de tenter de tarir les critiques de financements occultes qui planent au-dessus d'elle. But final : gagner des parts de marché.

En mai dernier, Ren Zhengfei, le fondateur de Huawei, avait accordé une interview aux journalistes. La première depuis un quart de siècle, rappelle l'agence. Ici aussi, l'ambition affichée était de rompre avec cette image de secret qui lui colle à la peau, et qui nuit à ses affaires. Le rôle de Huawei, s'est évertué à expliquer l'entrepreneur, se limite à poser des tuyaux, sans contrôle quant à ce qui y circule.
Thomas Pontiroli
Par Thomas Pontiroli

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