En plein conflit avec les États-Unis, le géant chinois va verser des sommes considérables à ses actionnaires. Un nouveau signe de sa bonne santé, et un pied de nez aux obstacles actuels auxquels il fait face.
Huawei devrait faire le bonheur de ses actionnaires salariés prochainement en leur offrant une augmentation de 3 % de leurs dividendes en espèces, comme le rapporte l'agence Reuters. Financièrement, cela représente un montant de plusieurs milliards de yuans destinés à récompenser et rebooster les troupes du géant chinois, sérieusement secoué par les États-Unis ces derniers mois, qui souhaitent écarter l'entreprise des réseaux 5G du monde entier.
Près de 3 milliards d'euros distribués en dividendes pour 2018
Pour l'année 2018, le dividende en espèces par action devrait passer de 1,02 yuan à 1,05 yuan par action, soit de 13 à 14 centimes d'euro par action. En février 2018, plus de 20,3 milliards d'actions Huawei seraient en circulation, ce qui correspondrait alors à un dividende en espèces total de 21,3 milliards de yuans, soit 2,8 milliards d'euros redistribués. En 2017, la firme de Shenzhen avait distribué 2,21 milliards d'euros de dividendes, soit 35 % de moins qu'en 2018, selon un rapport du Securities Times.« Le dividende montre que les fondamentaux de l'entreprise sont bons », note Zhou Zhanggui, un analyste indépendant de la société, qui précise par ailleurs que les bénéfices de la branche smartphones de la société devraient être supérieurs aux attentes. Si du côté de Huawei on regrette chaque jour l'ampleur du conflit qui l'oppose à Donald Trump et aux États-Unis, la crise ne semble pour l'instant pas avoir de conséquences néfastes sur la rentabilité et la santé financière de l'entreprise.
Huawei compte 80 000 actionnaires salariés
Huawei en a par ailleurs profité pour rappeler que 80 000 de ses 180 000 salariés détiennent la quasi-totalité des actions de la société, ce qui est un concept unique pour une entreprise de cette taille. Le géant chinois est réputé pour sa culture du travail acharné. Tous ses employés sont appelés à travailler chaque samedi du mois (en échange d'une rémunération multipliée par deux ce jour-là), et les mutations lointaines sont fréquentes au sein de l'entreprise.Mais le régime de l'actionnariat salarié, un système dont la Chine a hérité des années 90, reste populaire et permet à Huawei de rester le plus grand employeur de personnes fraîchement diplômées issues des deux meilleures universités du pays. Des sources affirment même que les dividendes peuvent pour certains atteindre le montant du salaire annuel, voire plus.
Cependant, un collaborateur Huawei ne peut envisager devenir actionnaire de l'entreprise que si cette dernière reconnaît trois années de bonnes performances en son sein. Le salarié doit également renoncer à ses congés payés. Chacun est ainsi libre d'agir en son âme et conscience.