Dans un marché du PC amorphe, Lenovo continue de progresser : le groupe chinois a amélioré ses livraisons de 8% lors de son troisième trimestre fiscal, à 14 millions d'unités. C'est un nouveau record pour la société. C'est surtout en décalage avec le marché qui, sur la période, s'est replié de 6,5%. Désormais, Lenovo revendique 15,9% de parts de marché. Un chiffre que contredit la dernière analyse IDC, qui plaçait le chinois à 13,6%, contre 15,8% pour HP. Le numéro un est en danger. Cela fait treize trimestres consécutifs que Lenovo est le plus dynamique de l'industrie.
Ces trois derniers mois, Lenovo a logiquement amélioré son chiffre d'affaires. En hausse de 12% par rapport à l'année précédente, il atteint les 9,4 milliards de dollars. Dans cet ensemble, les ordinateurs portables, en progrès de 9,5% à 4,8 milliards de dollars, représentent 52% des revenus. Quant aux PC de bureau, ils ont progressé de 5,8% à 2,8 milliards, et pèsent eux 30% du chiffre d'affaires. La bonne tenue des ventes ne signifie pas que Lenovo va se reposer sur ses lauriers. Car le PC n'est pas le marché le plus porteur.
La stratégie « protège et attaque » prend forme
L'entreprise est également présente dans la téléphonie mobile. Un secteur bien plus vigoureux, où le groupe réussit à gagner des parts de marché : il est deuxième sur le marché chinois, en intégrant les tablettes. Ainsi, les revenus de cette branche ont évolué de quelque 77% au troisième trimestre, et pèsent 11% des recettes. Soit tout juste 1 milliard de dollars. « La stratégie dans la téléphonie mobile est d'abord de se concentrer sur les marchés émergents, que le groupe connaît le mieux », explique un analyste à Reuters.
Au niveau de la performance financière, le groupe a battu son record en dégageant 205 millions de dollars de bénéfices, soit largement plus que le consensus des analystes, qui envisageait un profit d'environ 178 millions. Un bilan aidé par le fait que pour la première fois, Lenovo a atteint la rentabilité sur sa division smartphone en Chine. Dans le cadre de sa stratégie « protège et attaque », Yang Yuanqing, le p-dg, explique que son groupe a bâti de solides fondations sur le PC, s'est diversifié sur le mobile, et maintenant, « passe au niveau suivant ».
Le groupe a annoncé début janvier la scission de sa marque entre Lenovo pour les segments bas et milieu de gamme, et Think pour le haut de gamme. Avec cette décision, la firme chinoise développe le volet « attaque » de sa fameuse stratégie, grâce à laquelle le dirigeant entend embêter Apple.