Alors que la problématique de la fiscalité des géants de l'Internet tend à s'internationaliser, Bill Gates a décidé d'y aller lui aussi de sa petite phrase. Favorable à l'ouverture d'un débat, il se montre néanmoins sceptique quant aux chances d'aboutir à une solution réellement satisfaisante.
Pourtant, de nombreux pays semblent aujourd'hui prêts à se saisir de la question. En France, presque tous les géants du secteur ont tour à tour fait l'objet de contrôles fiscaux, voire de redressements ces derniers mois. Le 18 avril dernier, la FFT (Fédération Française des Télécoms, principal lobby des opérateurs (dont Free n'est pas membre) évaluait l'évasion fiscale des acteurs over the top (OTT) à plus de 800 millions d'euros en 2011. Aux États-Unis, le Sénat a convoqué la semaine dernière Tim Cook, afin que ce dernier s'explique sur les pratiques mises en oeuvre par Apple pour échapper au maximum à l'impôt.
« Changer les lois » ?
En Irlande, le gouvernement réfléchirait sérieusement à revoir sa politique fiscale, alors que le pays demeure à ce jour particulièrement accueillant pour les entreprises désireuses de payer moins d'impôt. L'Australie, de son côté, aurait également l'intention de fermer les vannes afin que les firmes paient leurs impôts sur les revenus générés sur son territoire.
Bill Gates, qui y est présent pour vanter les mérites et le travail de sa fondation, a déclaré au National Press Club qu'il s'agissait « d'un bon débat, que les gens doivent avoir ». Mais il avoue ne pas croire que les pays s'y retrouveront s'ils décidaient de se refermer sur eux-mêmes pour obtenir une « juste part » des revenus des firmes générés sur leur territoire.
« Quelque soit la définition du mot juste, je ne crois pas, à moins de changer les lois, que cela rapporte de gros chèques », a-t-il ajouté. « Changer les lois », une première piste ?