Cap sur le matériel. Avec la récente acquisition de Sun Microsystems pour 7,3 milliards de dollars, l'embauche de Mark Hurd, ex-PDG de HP, et une hausse des ventes de serveurs, Oracle affiche désormais sa volonté de se concentrer sur le haut de gamme de ses offres packagées. Ses résultats l'y poussent, notamment portés par les ventes de serveurs, ainsi que par les nouveaux logiciels.
Sur son premier trimestre fiscal, qui a pris fin au 31 août, Oracle annonce des ventes à 7,59 milliards de dollars, soit une hausse de 50%. Les analystes de Wall Street avaient prévu une hausse importante, mais pas autant, puisqu'ils estimaient le chiffre d'affaires trimestriel à 7,32 milliards. Alors qu'ils ont annoncé 8,21 milliards de dollars pour le trimestre suivant, en cours, Oracle a fait une prévision à la hausse, à 8,4 milliards.
Le bénéfice trimestriel en profite donc et se bonifie, à 1,35 milliard de dollars (27 cents par action). Soit une hausse de 20%, supérieure aux attentes du marché elle aussi. Hors éléments exceptionnels - donc sans compter le rachat de Sun et autres dépenses extraordinaires - le chiffre grimpe à 47 cents par action, alors que les analystes de Wall Street attendait une hausse de 37 cents.
Les résultats d'Oracle sont notamment soutenus par les ventes de nouveaux logiciels. Celles-ci sont en hausse de 25%, à 1,3 milliard, alors que l'éditeur prévoyait il y a trois mois une hausse comprise entre 2 et 12%. Et cet état de grâce devrait continuer, selon le PDG Larry Ellison, qui a déclaré en conférence téléphonique avec la presse : « Nous pouvons améliorer nos marges. »
Mais surtout, la nouvelle donne peut être attribuée à la consolidation de Sun Microsystems, qui a causé une hausse plus importante que prévue des ventes de matériel. Il est responsable à lui seul de 1,7 milliard dans le chiffre d'affaires trimestriel d'Oracle. Deux points expliquent cette hausse. D'abord, comme l'a expliqué le président Safra Catz, « les contrats semblent devenir un peu plus gros. » Oracle quitte peu à peu le marché des serveurs bas de gamme pour se concentrer sur les contrats plus importants. Autre piste d'explication : les synergies permises par le rachat de Sun. Oracle peut désormais commercialiser des offres clé-en-main, en intégrant son logiciel sur les serveurs de Sun.