Dans le conflit qui les oppose depuis maintenant cinq ans, Oracle, le plaignant, a obtenu de SAP qu'il lui verse 306 millions de dollars de dommages et intérêts. Un accord qui évitera aux deux belligérants un nouveau procès en instance.
L'affaire remonte à 2007. La société Oracle déposait plainte contre son concurrent SAP pour « vol de données à grande échelle ». L'Américain avait constaté un an auparavant que TomorrowNow, une ancienne filiale de SAP, avait accédé illégalement au support client d'Oracle en ligne. Par ce biais, SAP aurait copié des milliers de solutions sous copyright et d'autres données confidentielles, afin de constituer une base illicite sur ses propres serveurs.
Oracle a indiqué qu'il allait désormais pouvoir saisir immédiatement une Cour d'Appel en Californie, afin de réclamer les 1,3 milliard de dollars de dommages et intérêts auxquels SAP avait été condamné en 2010. Ne contestant pas le motif de sa condamnation, l'Allemand avait estimé que ce montant était surévalué. Une demande qui avait été acceptée en 2011 par la juge Phyllis Hamilton, qui avait ramené l'amende à 272 millions de dollars, au grand dam d'Oracle.
« SAP pense que cette affaire a assez duré », a déclaré un porte-parole de la compagnie cité par l'agence Reuters. « Bien que nous pensons que la somme de 306 millions soit supérieure au préjudice subi, nous avons donné notre accord afin de parvenir à une solution raisonnable », a-t-il expliqué.
Le p-dg d'Oracle, Larry Ellison, avait quant à lui évalué ce préjudice à quelque 4 milliards de dollars. Selon lui, TomorrowNow aurait ainsi capté illégalement 30% des clients de Peoplesoft et 10% des clients de Siebel, deux filiales de l'Américain.