Le plan de restructuration de Sony, annoncé en avril dernier, prend forme. Le fabricant d'électronique grand public, qui prévoit de se séparer de 10 000 employés dans le monde, a développé le volet japonais de ce dégraissage : 2 000 de ses salariés quitteront la société d'ici la fin 2012, notamment via des départs à la retraite anticipés et non remplacés. Sony précise que la moitié de ces suppressions environ concerne le siège social de l'entreprise, à Tokyo. « Dans un environnement très concurrentiel, Sony a dû prendre des mesures pour se revitaliser et renouer avec la croissance sur le segment de l'électronique grand public », explique la société nippone.
La division Home Entertainment (télévision et audio) est aussi visée par cette restructuration. Elle devrait perdre 20% de ses effectifs d'ici la fin du mois d'octobre grâce à des « transferts d'employés en dehors de la société ». Le groupe ne donne pas plus de précisions. Lors de la publication de ses résultats financiers du premier trimestre fiscal 2012-2013, clos au 30 juin, cette branche était ressortie comme étant la moins rentable, affichant un repli annuel de 26%. Un résultat tiré vers le bas par l'effondrement des ventes de téléviseurs de 35% sur la période.
Sony ajoute qu'il fermera une usine en mars 2013. Celle-ci produit des objectifs pour appareils photo numériques et des téléphones portables. Une partie de l'activité dévolue aux mobiles classiques sera purement arrêtée, alors que l'autre morceau sera transféré sur deux autres sites. Sony justifie ce choix par son recentrage sur les smartphones, un secteur plus porteur. Contacté par l'AFP, un porte-parole du groupe affirme ne pas savoir combien des 840 employés seront licenciés.
Aussi, précisons que le rachat des parts que détenait Sony dans sa co-entreprise avec Ericsson a pour conséquence le déménagement, ce mois d'octobre, du siège de la société nouvellement créée, Sony Mobile, de la Suède vers le Japon. Dans le but de réduire les coûts de cette structure et d'en optimiser l'efficacité opérationnelle, le groupe japonais avait annoncé en août vouloir supprimer 1 000 postes en Suède. Ce point n'a pas été abordé dans la communication du 19 octobre.
Le plan global de 10 000 suppressions d'emplois concernera aussi des sites de productions en Asie et en Europe. Additionné à la restructuration de 2008 à 2011 qui a conduit à 16 000 licenciements, il doit mener Sony sur le chemin de la rentabilité d'ici la fin de l'exercice fiscal 2012-2013. Or, celui-ci a bien mal commencé : le chiffre d'affaires a coulé de 77% sur un an, dès le premier trimestre.