Dans une interview accordée au média australien Australian Financial Review, Michael Hayden, l'ancien patron de la CIA, dit croire que Huawei représente une menace pour la cybersécurité des États-Unis. S'il affirme ne pas souhaiter commenter des cas précis d'espionnage, l'homme, passé également par la NSA, affirme néanmoins « ne pas avoir de raisons de remettre en cause sa croyance au fait que Huawei use de l'espionnage ».
Pour lui, l'équipementier chinois aurait au minimum partagé avec l'État chinois des connaissances étendues et privées des systèmes de télécommunications étrangers. Tout en se dédouanant de la charge de la preuve. Il explique ainsi que Huawei doit prouver qu'il n'a pas recours à ces pratiques.
Avant de nuancer quelque peu ses propos en faisant état d'une certaine compréhension des pratiques d'espionnage chinoises contre l'Occident. « En tant que professionnel, je prends du recul dans la crainte de l'ampleur, de la profondeur, de la complexité et de la persistance de la campagne d'espionnage chinois contre l'Occident », précise-t-il.
Dans un e-mail, relayé par Bloomberg, Huawei évoque des accusations « sans fondement et diffamatoires », envers une firme digne de confiance.
Les pratiques de Huawei ont été mises en cause à maintes reprises. Le chinois avait bien tenté de montrer patte blanche en Australie en proposant de donner l'accès au code source de son logiciel et de ses équipements. Aux États-Unis, une enquête de 18 mois n'avait pu déboucher sur la découverte de preuves formelles. En revanche, un rapport du Congrès américain avait fait état de certaines failles chez Huawei et ZTE et recommandait de ne pas avoir recours à leurs services.
En France, le chef de l'État s'était vu remettre en avril dernier le livre blanc de la Défense, qui ne ciblait pas précisément les routeurs chinois mais appelait à une certaine souveraineté en la matière.