Après le streaming, la perception de l'illégalité par les internautes ou encore les échanges non-marchands, la Hadopi s'est penchée sur les moyens d'accès aux œuvres en ligne. Elle a alors missionné l'institut CSA afin de dresser un rapport portant sur les techniques et moyens permettant aux internautes d'accéder à des séries, films ou musiques en ligne par des méthodes parfois illicites.
La Hadopi cherche ainsi à « cerner les stratégies d'accès telles qu'elles sont déployées aujourd'hui par les internautes pour atteindre une œuvre » mais également à « dresser un bilan détaillé de ces stratégies d'accès selon les terminaux, les types d'oeuvres et les modes de consommation ». Dans ce cadre, elle a non seulement fait interroger un panel de 12 personnes pour obtenir des réponses dites qualitatives mais également un échantillon de 1 132 internautes de 15 ans et plus consommateurs de biens culturels dématérialisés sur les 12 derniers mois.
Dans son étude, la haute autorité explique que dans 75% des cas, les consommateurs « déclarent qu'il est facile d'accéder de manière illicite à des biens culturels sur Internet. Un constat encore plus marqué auprès des consommateurs illicites du bien et des 15-24 ans ». Si l'accès à ce type de contenus reste aisé, certaines voies, comme le streaming, sont considérées comme simples d'utilisation et sans risques réels.
L'étude rappelle également que la gratuité reste l'élément principal conduisant au choix d'une plateforme en particulier par un internaute. Pour ce critère, 28% des personnes interrogées estiment qu'il s'agit-là d'un argument majeur, passant avant la légalité, le choix, la qualité sonore ou encore le risque d'installer un malware.
En conclusion de son rapport, la Hadopi estime que le streaming continuera son développement dans le futur et certaines méthodes comme le fait de convertir un contenu de flux en fichier audio ou vidéo (stream ripping) vont progresser. Aussi, les consommateurs feront davantage appel à leurs terminaux mobiles pour consulter ces contenus.