Anti-terrorisme : à son tour, Europol met en garde contre les communications chiffrées

Guillaume Belfiore
Par Guillaume Belfiore, Rédacteur en chef adjoint.
Publié le 30 mars 2015 à 16h11
Europol, la police criminelle intergouvernementale, s'est récemment exprimée au sujet des communications chiffrées. Selon les autorités, cela représenterait un réel danger face à la menace terroriste.

Les informations partagés par Edward Snowden, ancien analyste à la NSA, sur les pratiques de surveillance massive orchestrées par les agences de renseignements ont fait l'effet d'une onde de choc. Du jour au lendemain, les plus grosses sociétés Internet ont été directement impliquées dans des affaires de cyber-surveillance. Autant dire que la confiance des internautes vis-à-vis des entreprises, mais également celle de ces dernières face aux gouvernements, en a pris un sacré coup.

Microsoft, Yahoo, Apple ou encore Google ont renforcé leur infrastructure et de plus en plus d'outils surgissent sur la Toile pour sécuriser les communications et la vie privée des internautes. En d'autres termes, la notion de vie privée a le vent en poupe, et ce n'est pas pour plaire à tout le monde. Pour Europol, l'existence de ces technologies est un frein à la lutte contre le terrorisme.

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Siège d'Europol


Dans une interview recueillie par la BBC, Rob Wainwright, directeur d'Europol, affirme que les efforts visant à chiffrer les communications par les grandes sociétés high-tech devient problématique. « C'est probablement devenu le plus gros problème pour la police et pour les services de sécurité dans leur lutte contre le terrorisme », affirme-t-il. Et d'ajouter « cela a changé la nature-même du travail contre le terrorisme lequel était jusqu'à présent fiable avec des communications que nous pouvions gérer à un autre qui ne fournit plus rien ».

Apple et Google ont pris le parti de chiffrer leurs systèmes d'exploitation mobiles, au grand dam du FBI. Aussi, Yahoo! a annoncé qu'un dispositif de chiffrement des emails serait proposé d'ici la fin de l'année sur son Webmail. Un mécanisme similaire est déjà disponible avec l'extension Mailvelope pour Chrome et Firefox. Le service sécurisé ProtonMail vient de lever 2 millions de dollars tandis que la messagerie instantanée CryptoCat gagne en popularité.

Pour M. Wainwright, les efforts des sociétés de la Sillicon Valley seraient « motivés par des impératifs commerciaux parce qu'ils perçoivent une demande des consommateurs souhaitant une meilleure vie privée pour leur communications ». D'emblée, ce n'est donc pas la vie privée des internautes qui prime mais les dangers potentiels d'une communication entre terroristes. D'emblée, les efforts des sociétés pour protéger leurs infrastructures et leurs services sont donc replacés à une campagne marketing...

Entre les agences de renseignement et les prestataires de services, le bras de fer ne fait que commencer. Le mois dernier Alex Stamos, responsable de la sécurité chez Yahoo! est monté au créneau contre le directeur de la NSA, lequel souhaite voire la mise en place d'une porte d'accès aux données de l'internaute de manière légale. Les géants du Web se sont rassemblés pour lancer un appel au Congrès américain afin que les services de renseignement cessent leurs collectes de données.

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Je suis rédacteur en chef adjoint de Clubic, et plus précisément, je suis responsable du développement éditorial sur la partie Logiciels et Services Web.

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