LeWeb'12 : L'Internet des objets, de Mars à notre cerveau

Thomas Pontiroli
Publié le 04 décembre 2012 à 19h10
LeWeb Paris édition 2012 s'est ouvert mardi 4 décembre aux docks de Saint-Denis. Au menu de la première matinée : Internet des objets, contrôle cérébral, exploration de Mars et plateforme de crowdfundig humanitaire.

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À en croire Loïc Le Meur, fondateur et organisateur du salon LeWeb, dans la Silicon Valley, on ne parle que de l'Internet des objets. Logique, donc, que l'édition 2012 y soit consacrée. Le bal s'est ouvert ce matin, mardi 4 décembre, avec un premier type d'objet connecté : le cerveau. Sous l'impulsion de la start-up canadienne InteraXon, Ariel Garten est venue présenter le bandeau Muse. À l'affût des ondes cérébrales, ce produit est capable de matéraliser certains états cérébraux sous forme d'actions, dictées en quelque sorte par la pensée.

Comme exemple d'application, Ariel Garten évoque l'e-mail. « Quand les messages électroniques sont arrivés, ils manquaient de contexte. C'est ainsi que sont apparus les smileys, afin d'aider à refléter des émotions. Avec le bandeau Muse, le lien est plus direct encore ». Et comme une démonstration vaut mieux qu'un long discours, Loïc Le Meur s'est essayé à cette technologie. Équipé de Muse, il a rédigé un e-mail à sa compagne. Le principe est que le style du texte évolue en fonction de son état d'esprit : italique, gras, taille des caractères, etc. Si l'effet obtenu n'est pas très esthétique, ni forcément évocateur, il a permis au moins de montrer que la machine réagit bel et bien aux ondes émises par le cerveau.



Au-delà de l'assistant à la saisie, Muse se voit prêter beaucoup plus d'applications par sa créatrice. Dans le domaine des jeux, pour contrôler son avatar plus finement encore qu'avec les commandes classiques, mais aussi dans le domaine professionnel. Tout reste à démontrer. Lancé grâce à la plate-forme de financement participatif Indiegogo à hauteur de 230 000 dollars, Muse sera commercialisé à partir de la mi-2013 pour 199 dollars.

Plus terre à terre, la solution mise au point par SmartThings entre de plein pieds dans l'Internet des objets. Venu présenter sa vision d'un monde connecté, Jeff Hagins, son concepteur, a lui aussi amorcé le projet grâce au crowdfunding, Kickstarter en l'occurrence. Et a déjà réussi à lever 1,2 million de dollars - ce à quoi il faut ajouter une levée de 3 millions, annoncée à l'occasion du Web'12. Sur sa page, on peut lire : « Ajoutez de l'intelligence à tous les objets dans votre monde ».

Concrètement, SmartThings propose des capteurs reliés à des applications smartphones. Par exemple, placé sur une porte, un capteur peut informer l'utilisateur à distance de l'ouverture de celle-ci en lui envoyer un SMS. Mais ce scénario peut également déclencher une tâche préprogrammée, via l'application. Au total, plus de 2 000 projets d'applications ont vu le jour, et devraient alimenter la plateforme de SmartThings. Des applications aux noms évocateurs tels que « Text me when » (écris-moi quand), « Darken behind me » (éteins la lumière après moi) ou encore « Turn on the light when it » (allume la lumière quand).

Mais cette première cession plénière de cette édition 2012 du Web était aussi l'occasion d'extrapoler la notion d'objets connectés. Benjamin Cichy, de la Nasa, est venu parler de la mission sur Mars Curiosity, dont des résultats sont parvenus le même jour. « Vous ne voyez peut-être pas imémdiatement le rapport entre le Rover Curiosity et l'Internet des objets, mais ce robot est bel et bien un object communiquant », a commenté le scientifique. Grâce à son outil « Sample Analysis at Mars », le robot a pu transmettre sur Terre la présence dechlorométhane sur la planète rouge, et donc de carbone.



Appareil hautement technologique, le Rover Curiosity a nécessité cinq millions de lignes de code afin de lui apprendre comment se comporter sur Mars. Des millions de simulations ont également été menées grâce à des supercalculateurs, rappelle Benjamin Cichy. « Au final, nous n'avions qu'une chance pour voir si tout cela fonctionnerait, c'était le jour où le robot est arrivé à destination, et qu'on a pu observer l'ombre projetée sur le sol marsien », décrit-il encore.

Enfin, cette première matinée du Web'12 a mis à l'honneur Scott Harrison, fondateur de Charity:water. Son intervention a le mérite de faire redescendre l'audience sur Terre. Le fondateur de cette association caritative raconte ses pérégrinations en Afrique où il réalisait des photos dans des hôpitaux en 2004. Parmi elles, beaucoup de portraits de personnes affichant d'énormes tumeurs au niveau de la bouche. Il s'est alors apperçu que l'origine de ces maladies était l'eau non potable.

Scott Harrison a alors décidé de fonder cette ONG dont le but serait de financer des projets sur Internet pour apporter l'eau dans les villages qui n'en ont pas. S'appuyant sur les réseaux sociaux, 1,3 million de followers sur Twitter, 240 000 J'aime sur Facebook et 64 000 abonnés sur Instagram), Charity:water a pu lever 77 millions de dollars en six ans, et donner de l'eau à 2,7 millions de personnes dans vingt pays, se félicite son fondateur. Et pour inciter d'autres donateurs, le fondateur précise que l'on peut suivre sur des Google Maps toutes les installations hydrauliques que l'on a financé. L'objectif de l'association est aussi d'être 100% transparente.

Cette première salve de conférences a permis de toucher du doigt, enfin, la concrétisation côté grand public de cet Internet des objets. Car si Internet, les smartphones, la communication machine to machine et les casques EEG existaient déjà, les applications manquaient. Enfin, un autre maillon manquant à ce monde connecté peut être identifié : le réseau. Sur ce point, la start-up Sigfox a mis sur pieds un réseau ultra bas-débit exclusivement réservé à ces communications entre objets. Ludovic Le Moan (lire l'interview du 7 novembre), son fondateur, prendra d'ailleurs la parole jeudi 6 décembre à LeWeb.


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Thomas Pontiroli
Par Thomas Pontiroli

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