Après avoir confirmé que Game of Thrones fut la série télévisée la plus échangée sur BitTorrent en 2013, le site Internet spécialisé TorrentFreak a obtenu ce week-end le classement des mots-clés les plus recherchés ces 12 derniers mois sur l'un des trois sites de torrents les plus visités, KickassTorrents.
Au même titre que celui de Google, le top 50 d'un site enregistrant des millions de recherches, fusse-t-il illégal, permet de dresser un portrait assez fidèle de notre société, un zeitgeist. Et plusieurs tendances intéressantes se dégagent de ce classement, non seulement à partir des mots-clés qui s'y trouvent, mais aussi et surtout de ceux qui n'y sont pas, ou plutôt qui n'y sont plus.
Une « offre » vidéo plus simple et plus accessible
Pour commencer, le top 50 dans son ensemble ne recense quasi que de la vidéo, mais le mot-clé le plus recherché n'est pas celui d'un film ou d'une série TV mais celui d'un groupe de la « scène », et pas de n'importe quel groupe. Il s'agit effectivement de YIFY, qui est considéré comme le digne successeur de feu aXXo en terme de popularité, mais qui est bien différent de la plupart des groupes et témoigne à lui seul de nouveaux modes de consommations.YIFY affirme en effet avoir l'ambition de démocratiser l'accès à la culture. Il propose pour ce faire des fichiers légers, de moins de 1 Go en 720p et de moins de 2 Go en 1080p, mais aussi des fichiers passe-partout, aux formats MP4, H.264 et AAC compatibles avec la quasi-totalité des produits du marché. Il répond ainsi à l'essor des terminaux mobiles et des téléviseurs connectés dans les pays occidentaux, et aux ressources encore limitées en bande passante et en espace de stockage dans le reste du monde.
Le développement du streaming et des App Stores
Dans le même ordre d'idée, la disparition de nombreuses autres catégories de fichiers porte à croire que d'autres modes de consommation ont pris le pas.Comment expliquer l'absence de musique cette année, sinon par la démocratisation de services de musique à la demande tels que Deezer ou Spotify, ou même de YouTube ? Et celui de logiciels et jeux vidéo (exception faite de Windows 8, 40e du classement), sinon par le développement d'environnements certes captifs mais finalement assez pratiques ? Et enfin, est-il encore nécessaire de télécharger de la pornographie sur BitTorrent quand on peut accéder en quelques secondes à plusieurs « tubes » ?
En définitive on peut supposer que des services bien pensés, qu'ils soient facturés à des tarifs raisonnables ou gratuits et financés par la publicité, sont dans une certaine mesure parvenus à faire reculer le téléchargement illégal. Il ne reste plus qu'à proposer une offre vidéo digne de ce nom !
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