Dailymotion restera sous pavillon français. Nous apprenions lundi que l'État français avait peu goûté aux tentatives de l'américain Yahoo! de s'emparer des trois quarts du capital du site de vidéo, avec une option sur la totalité. De son côté, Orange, le propriétaire, n'entendait pas tout céder. Finalement, il ne cédera rien. Dans cette affaire, l'actionnaire à 27% du groupe de télécoms, l'État, a mis son veto pour protéger sa « pépite française ».
C'est Arnaud Montebourg qui est monté au créneau. Le ministre du Redressement productif a indiqué sur Europe 1 mercredi avoir reçu le p-dg de Yahoo! et le représentant d'Orange dans son bureau. « Yahoo! veut dévorer Dailymotion. Nous leur avons dit non, ce sera 50/50, c'est-à-dire que nous souhaitons un développement équilibré », s'est-il exclamé. Tout compte fait, il a confirmé que les deux parties n'ont pas trouvé d'« accord satisfaisant ».
« Dailymotion est une filiale d'Orange et non de l'État »
Cette forme d'ingérence de l'État, Stéphane Richard l'a peu appréciée. Dans un entretien aux Échos, le patron d'Orange rappelle que « Dailymotion est une filiale d'Orange et non de l'État ». Il explique également qu'il revient au groupe à sa direction et à son conseil d'administration de gérer ce dossier. « J'avais pourtant refusé que Yahoo! dispose d'une option pour acheter la totalité du capital de Dailymotion, et nous étions sur le point de trouver un arrangement », regrette le numéro un d'Orange auprès du quotidien.
Dailymotion a pourtant besoin de partenaires pour continuer à se développer, et gagner des parts de marché aux États-Unis, les terres de YouTube. Alors que l'État se proposerait d'apporter le concours du Fonds pour la société numérique PME, Stéphane Richard balaie cette hypothèse d'un revers de la main. Pour la maison-mère, « la priorité est de trouver un allié qui assure le développement de Dailymotion hors d'Europe ».
Même si la filiale veut lever 50 millions d'euros, Stéphane Richard précise ne pas chercher de partenaires financiers. Près de 60 partenaires en France et à l'international avaient été consultés avant d'arrêter le choix sur Yahoo!, a-t-il affirmé aux Échos. « Maintenant, nous allons reprendre nos recherches ».