Un coup d'essai pour le duo MSI/Intel © MSI
Un coup d'essai pour le duo MSI/Intel © MSI

Tour à tour, les grands noms de l’informatique personnelle se penchent sur le marché des consoles portables hybrides. Le mois dernier, nous testions la Lenovo Legion Go et ses faux airs de Nintendo Switch. Aujourd’hui, c’est MSI qui se distingue en étant le premier à faire bosser Intel : plutôt qu’une solution AMD, c’est un Meteor Lake qui anime sa Claw.

Les plus
  • Design réussi, belles finitions
  • Prise en main impeccable
  • Bel écran, FullHD 120 Hz
  • Chauffe maîtrisée, bruit aussi
  • Jeux Windows + Game Pass
Les moins
  • Plus chère que la ROG Ally
  • Moins rapide que la ROG Ally
  • Encore trop de bugs en jeu
  • Center M à parfaire, traduire

Fiche technique MSI Claw

Informations générales
Système d'exploitationWindows 11
Non, il ne s'agit pas d'une ROG Ally version noire © Nerces pour Clubic

Plus qu’un air de ROG Ally ?

Le facteur de forme du Steam Deck a établi une espèce de « norme » que les autres constructeurs de consoles portables reprennent les uns après les autres. Cela dit, bien plus qu’une simple inspiration, le design de la MSI Claw est une copie presque conforme de celui de l’ASUS ROG Ally. Qu’il s’agisse de Valve, de Lenovo ou d’AYANEO, il y a toujours des différences très notables.

La brique d'alimentation de 65 watts reste modeste © Nerces pour Clubic

Là, heureusement qu’il y a cette différence… de couleur – la Claw est noire, la ROG Ally est blanche – car pour le reste c’est presque du pareil au même et nous ne serons ni les premiers ni les derniers à le dire. Pour autant, la machine est un peu plus longue (294 VS 280 millimètres) et plus large (117 VS 111 mm). L’épaisseur est exactement identique tandis que la Claw est 67 grammes plus lourde (675 VS 608 g).

Avouez qu'elle a quand même fière allure... ici sur un dock JSAUX © Nerces pour Clubic

Au-delà des dimensions, c’est la forme du châssis qui reprend les codes mis en place par ASUS et nous ne sommes pas fâchés de voir MSI copier son concurrent puisque le design de la ROG Ally est un des plus réussis. L’ergonomie est bien pensée, malgré la présence des mêmes angles « cassés » dans la partie inférieure qui donnent un côté agressif à la machine.

Un bel écran, mais pas d’OLED au menu

Au dos de la Claw, on trouve une petite différence par rapport à la machine d’ASUS : davantage de fentes pour faire circuler l’air. Nous aurons l’occasion d’y revenir et nous préférons nous occuper de ce qu’il y a en façade de cette console : à savoir un écran LCD lequel, après avoir passé pas mal de temps sur les Legion Go et Steam Deck, paraît tout petit.

Les commandes principales, sur le dessus de la console : un seul USB © Nerces pour Clubic

En réalité, c’est un modèle de 7 pouces de diagonale. Comme sur la ROG Ally. C’est une dalle LCD. Comme sur la ROG Ally. La définition est Full HD (1080p). Comme sur la ROG Ally et MSI a opté pour une fréquence de rafraîchissement maximale de 120 Hz. Toujours et encore comme sur la ROG Ally ! En un mot comme en cent, les dalles des deux sont presque identiques.

L'écran est de qualité, mais petit et seulement LCD © Nerces pour Clubic

« Presque », car la ROG Ally est un chouia plus lumineuse et la calibration de la dalle apporte des couleurs un peu plus authentiques. Cela dit, ce n’est clairement pas là-dessus que l’on peut décider d’opter pour l’une ou l’autre des deux machines d’autant que le Steam Deck nouvelle version et son écran OLED met tout le monde d’accord.

Connectique et contrôleurs

Jusqu’à présent, MSI semble avoir tout pompé sur son concurrent de toujours, ASUS. Pourtant, des différences existent. Par exemple, quand on analyse la connectique, on voit que MSI intègre un port USB-C compatible Thunderbolt 4 (40 Gbps) quand ASUS propose un XG Port Mobile lequel est compatible avec le module de carte graphique externe de la marque.

Bien sûr, les illuminations RVB des contrôles se désactivent © Nerces pour Clubic

Cela dit, chez Clubic, nous avons une préférence pour les solutions ouvertes qui laissent la voie à davantage de matériels pour le même usage. Hélas, contrairement à Lenovo, MSI ne propose qu’un seul port USB quand en avoir un en haut et un en bas autorise plus de polyvalence. Toutefois, la Claw sait aussi copier la Legion Go : ses sticks sont à effet hall, c'est donc mieux que sur la ROG Ally.

MSI nous résume les principales commandes de sa machine © MSI

L’intérêt principal est d’éviter les problèmes de drift. En revanche, notons la disparition du (léger) grip des poignées de la ROG Ally et le fait que les boutons sont plus durs. Notons enfin que MSI n’a pas retenu la leçon d’ASUS : la croix directionnelle manque de répondant. Elle devrait offrir plus de résistance pour un contrôle plus agréable, dans les jeux de baston notamment.

Au dos, deux boutons M1/M2 ajoutent quelques fonctionnalités © Nerces pour Clubic

Terminons la question des contrôles en évoquant la présence de boutons M1/M2 au dos de la console : ils tombent bien sous les doigts, comme c’était le cas sur la ROG Ally. En revanche, les LB/RB sont moins réussis que chez ASUS, surtout pour les plus grandes mains et nous regrettons l’absence de pavé tactile comme on en trouve sur la Legion Go et le Steam Deck.

Génération Meteor Lake : Intel aux commandes

La proximité physique avec la ROG Ally ou l’intégration de sticks à effet hall sont des points intéressants, mais nous avions à cœur – sans mauvais jeu de mots – de vérifier le cœur de la Claw. En effet, rappelons qu’il s’agit de la première console disponible à base Intel. Ainsi, en lieu et place de l’AMD Z1 Extreme de la ROG Ally, c’est un Core Ultra 7 155H qui est proposé.

Ouvrir la Claw est un jeu d'enfant, accéder au SSD M.2 2230, bien moins © Nerces pour Clubic

Composant gravé via le nœud Intel 4 (7 nm), il intègre 16 cœurs : 6 P-cores, 8 E-cores et 2 LP E-cores. La fréquence atteint un maximum de 4,8 GHz et le cache combiné est de 24 Mo. Cela dit, c’est bien davantage l’iGPU, la solution graphique intégrée, qui nous intéresse. En effet, Intel intègre 8 Xe-cores en architecture ARC pour, sur le papier, se mesurer au RDNA 3 d’AMD.

Imposante batterie 53 Wh et double système de caloducs © Nerces pour Clubic

Bien sûr, le Core Ultra 7 155H est épaulé par 16 Go de LPDDR5-6400. Côté SSD, nous sommes ici en présence d’un Kioxia NVMe de 1 To, mais il est possible d’opter pour un modèle de 512 Go. Attention, remplacer le SSD par la suite est moins simple que sur la concurrence. D’ailleurs, notons qu’une version « light » de la Claw est prévue avec un Core Ultra 5 135 : une manière de concurrencer la ROG Ally Z1, petite sœur du modèle Z1 Extreme.

Deux versions de la Claw sont prévues : nous avions le modèle Core Ultra 7 © MSI

Pour l’heure, cela n’aura guère d’usages, mais MSI a opté pour du Wi-Fi 7 et du Bluetooth 5.4. Ça reste bon à prendre. Plus important, la Claw avance une batterie de 53 Wh, bien plus que les 40 Wh de la ROG Ally et un peu mieux que les 50 Wh du Steam Deck OLED. Problème, le Core Ultra 7 155H est plus gourmand que les puces AMD… à vérifier l’impact sur l’autonomie.

De la question des pilotes… et des logiciels

Comme la plupart des autres machines, à l’exception notable du Steam Deck, la Claw tourne sous Windows 11. Contrôler l’OS avec les commandes d’un pad est faisable, mais ce n’est pas toujours ce qu’il y a de plus simple et MSI a donc développé une surcouche graphique, Center M. Celle-ci se mesure notamment à l’Armoury Crate d’ASUS.

Center M est un logiciel qui présente bien © Nerces pour Clubic

Problème, Center M est encore largement en chantier et de multiples mises à jour ont émaillé notre test, lesquelles n’ont pas (encore) permis de traduire l’interface en français. Center M est fonctionnel et plutôt agréable à utiliser, mais un bug majeur handicape le soft : le réglage de la puissance semble mal pris en compte et le mode équilibré aboutit à de meilleurs résultats que le mode performances extrêmes.

La traduction française doit être complétée... et les bugs corrigés ! © Nerces pour Clubic

Bien sûr, MSI permet d’appeler son interface d’une simple pression sur le bouton dédié à proximité de la croix directionnelle. De l’autre côté de l’écran, un second bouton dédié fait apparaître le menu des raccourcis pour agir plus rapidement sur telle ou telle fonction. Autre bug, qui ne gênera que les testeurs cependant : impossible d’en faire la capture d’écran.

Quelques-unes des nombreuses options de configuration de Center M © Nerces pour Clubic

Parler logiciel nous impose de parler pilotes et les choses sont… délicates. Intel est très sérieux dans le suivi de ses GPU avec de nombreuses mises à jour, mais cela ne suffit pas. Malgré trois updates au cours de nos tests, Cyberpunk 2077 est pris de « tremblements » et Marvel’s Guardian of the Galaxy impose d’ajouter un sharedvram aux options de lancement du jeu pour démarrer.

Le Quick Settings ne peut être capturé : ses options sont nombreuses © Nerces pour Clubic

Nous avons ici les mêmes problèmes que les possesseurs de carte graphique Intel ARC avec en prime, des soucis liés à la mémoire partagée. Pour Marvel’s Guardian of the Galaxy, ça se corrige, mais pour Ratchet & Clank, impossible. En effet, sur console, mémoire système et vidéo sont liées, mais Intel ne permet pas de modifier l’allocation et l'on peut se trouver à court de VRAM.

Qu’en attendre côté performances ?

Si nous sommes habitués des solutions AMD, nous n’avons qu’une très vague idée de ce que peut offrir une console sur base Intel. Nous avons débuté par une espèce d’état des lieux afin de voir ce que la Claw nous offre « de base » avec des mesures sur AIDA64, CrystalDiskMark et Cinebench R23.

AIDA64, CrystalDiskMark et Cinebench R23 : de bonnes performances © Nerces pour Clubic

La DDR5 « sauce Intel » nous a habitués à d’excellents débits en lecture, en écriture et en copie : rien à redire. En revanche, la latence est catastrophique, nous n’avons jamais vu pareil résultat. Le SSD se tient, mais il est bien moins rapide que celui de la machine Lenovo. Enfin, sur Cinebench R23, le Core Ultra fait jeu égal en single core, mais est devancé par le Z1 Extreme en multi core.

Performances mesurées en images par seconde © Nerces pour Clubic

Côte à côte, Cyberpunk 2077 et Shadow of the Tomb Raider © Nerces pour Clubic

Par curiosité, nous avons fait pas mal d’essais ludiques, mais nous ne présentons que les résultats de nos « références »… et ce n’est pas triste ! Sur Cyberpunk 2077, nous l’avons dit, c’est injouable, et ce, même en activant le XeSS ‘performance’ alors que le FSR2 était sur « équilibré » lors des précédents tests. La Claw est ici taillée en pièces, même par le Steam Deck OLED.

Shadow of the Tomb Raider sans/avec XeSS, le 1080p reste délicat © Nerces pour Clubic

Heureusement, Shadow of the Tomb Raider présente un tableau différent et le Steam Deck OLED est nettement battu. En revanche, il n’y a rien à faire : les Legion Go et ROG Ally sont intouchables alors que le suréchantillonnage est désactivé. Cela dit, même avec l’XeSS ‘performance’, la Claw s’incline alors que les autres sont en natif. Triste constat.

Ne perdons pas de vue que les performances de la Claw sont encore loin d’être finales. Les pilotes Intel sont amenés à bien plus progresser que ceux d’AMD, déjà bien optimisés. Durant tout le test, nous avons eu ce sentiment d’une machine au potentiel encore en sommeil. Problème, cela veut dire essuyer les plâtres encore plusieurs mois durant.

Autonomie mesurée en minutes © Nerces pour Clubic

Les performances ne sont pas favorables à la Claw, mais sa batterie de 53 Wh devrait faire son effet, non ? C’est oublier le TDP du Core Ultra 7 155H, supérieur à celui du Z1 Extreme, et sur le même test on parle d’une différence de 7-8 watts. Fatalement, l’autonomie s’en ressent : nous aboutissons à des résultats à peine meilleurs que ceux de la ROG Ally sur nos jeux.

La ventilation de la Claw reste discrète © Nerces pour Clubic

Avant de conclure, terminons sur deux bonnes notes. Tout d’abord, à la manière de la ROG Ally, MSI a plutôt bien géré le refroidissement de sa console et même en pleine charge, les ventilateurs se font oublier. De plus, même si la brique d’alimentation chauffe méchamment, la Claw en elle-même est conforme à ce que l’on avait sur la machine d’ASUS : on sent le chaud, mais on peut jouer.

MSI Claw : l’avis de Clubic

Conclusion
Note générale
6 / 10

En s’équipant chez Intel, MSI donne un coup de pied dans la fourmilière des consoles portables. AMD avait une sorte de monopole et nous espérons que les choses seront de plus en plus ouvertes. Hélas, il nous est pour l’heure difficile de vous recommander cette première console sur base Meteor Lake tant la proposition en encore loin des Ryzen.

Sur le strict plan des performances, le Core Ultra sera peut-être un jour au niveau, mais en l’état actuel des choses – et des pilotes – les performances en jeu sont nettement inférieures. Activer le XeSS améliore les choses et le rendu visuel y est plus agréable qu'avec le FSR2, mais la vitesse d'animation reste nettement en retrait.

Pour ne rien arranger, l’option Performances extrêmes est à revoir – elle ne donne pas la puissance attendue – et même si la batterie est de plus grande capacité, l’autonomie de la Claw est à peine supérieure à celle de la ROG Ally pour laquelle va notre préférence… mais n’oublions pas qu’elle peut compter sur presque un an d’améliorations logicielles.

Des regrets enfin, car MSI n’est pas en mesure de se mesurer à la proposition tarifaire d’ASUS. Si la Claw est lancée au même prix que la ROG Ally pour une configuration assez similaire, cette dernière a nettement baissé. Difficile dans ces conditions d’être franchement enthousiastes… en attendant de refaire l'essai dans six à douze mois ?

Les plus
  • Design réussi, belles finitions
  • Prise en main impeccable
  • Bel écran, FullHD 120 Hz
  • Chauffe maîtrisée, bruit aussi
  • Jeux Windows + Game Pass
Les moins
  • Plus chère que la ROG Ally
  • Moins rapide que la ROG Ally
  • Encore trop de bugs en jeu
  • Center M à parfaire, traduire