Un aperçu de l'espace Orange, à VivaTech 2024 © Alexandre Boero / Clubic
Un aperçu de l'espace Orange, à VivaTech 2024 © Alexandre Boero / Clubic

Les entreprises Orange et Huawei ont mis fin à leur offre commune dans le Cloud. Ensemble, elles étaient parties pour conquérir les 200 plus grosses sociétés françaises. La firme chinoise est toujours plus fragilisée dans l'Hexagone.

Voilà une décision prise par Orange qui était jusque-là relativement passée inaperçue, mais qui met toujours plus Huawei dans l'embarras quant à ses activités en France. Nos confrères de l'Informé nous apprennent que les deux entreprises, qui proposaient depuis 2017 une offre commune dans le Cloud, baptisée Flexible Engine, ont mis fin à leur collaboration récemment. Ensemble, l'opérateur historique français et le mastodonte chinois avaient notamment convaincu Stellantis, à l'époque PSA.

L'offre commune d'Orange et Huawei avait séduit Stellantis et l'ESA, l'Agence spatiale européenne

En s'associant en 2017, Orange et Huawei s'étaient fixés un objectif : convaincre le plus grand nombre possible parmi les 200 plus grosses sociétés françaises de stocker leurs données dans le Cloud de Sparkoo Technologies. Cette société, filiale de Huawei, proposait la fameuse offre Flexible Engine, lancée avec Orange Business Services.

PSA, depuis devenu Stellantis, est ou fut l'un de ses clients connus. Le groupe automobile avait accepté d'y stocker les données de ses véhicules connectés. L'Agence spatiale européenne, l'ESA, figurait aussi dans son escarcelle. Seulement voilà, l'arrêt de l'offre a été décidé il y a un an par Orange. Et si le service fonctionne toujours, celui-ci n'accepte plus aucun nouveau client.

Une porte-parole d'Orange évoque d'ailleurs un plan de fermeture du service sur 24 mois, pour aider et faciliter la migration des clients vers d'autres solutions. C'est en tout cas une épine supplémentaire incrustée dans le pied déjà fragilisé de Huawei, une entreprise ô combien innovante mais pourtant de plus en plus barrée en France.

Le logo Huawei, à VivaTech en 2024 © Alexandre Boero / Clubic
Le logo Huawei, à VivaTech en 2024 © Alexandre Boero / Clubic

Orange dit ne pas vouloir trop s'éparpiller, pour justifier l'arrêt de l'offre Flexible Engine

On savait déjà qu'Orange, SFR et Bouygues Telecom ne font plus confiance à Huawei pour équiper leurs antennes 5G, en raison de risques supposés de sabotage ou espionnage technologique crédités à la Chine et au régime. Certains déploiements techno de Huawei en France sont d'ailleurs sous tutelle de l'ANSSI, l'agence cyber française, qui peut en référer directement au Premier ministre.

Alors forcément, pour Huawei, être tenue en échec en France aussi sur le Cloud n'est pas la meilleure des nouvelles, et pousse la société à travailler sur d'autres secteurs. Visiblement, l'offre Flexible Engine inquiétait l'État dès son origine. Les directions de renseignement intérieurs et extérieurs, c'est-à-dire la DGSI et la DGSE, avaient été reçues à l'Élysée, au même titre que le ministère de la Défense et celui de l'Économie, en 2016, pour discuter de l'offre.

Si un certain mystère entoure l'arrêt de la collaboration, Orange évoque officiellement la montée en puissance de son Cloud « Avenue » 100% français, bientôt labellisé SecNumCloud, et le Cloud public Bleu pour justifier l'arrêt de ce service de trop. Ce dernier, d'ailleurs lancé avec Capgemini en partenariat avec l'Américain Microsoft, doit aussi encore être adoubé par les instances de cybersécurité françaises.

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Source : l'Informé